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Les Algériens veulent le changement sans le chaos
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Les Algériens veulent le changement sans le chaos
Si de nombreux Algériens estiment que leur pays a besoin d''''un changement à la tête de l''Etat, ils mettent en garde contre une transition trop brutale et brandissent le spectre de troubles qui pourraient faire replonger le pays dans le chaos des années 1990.
Les Algériens ont observé avec fascination et intérêt les manifestations qui menacent actuellement le régime égyptien d''Hosni Moubarak et ont conduit à la chute du président tunisien Zine ben Ali à la mi-janvier.
Portés par cette vague de mobilisation sans précédent dans le monde arabe, des organisations algériennes de la société civile, des syndicats et des petits partis politiques ont annoncé leur intention de braver l''état d''urgence en vigueur depuis 1992 en organisant un rassemblement samedi.
Mais si le pays est confronté aux mêmes problèmes de chômage et de précarité que ses voisins, rien ne semble indiquer jusqu''à présent que la manifestation remportera le même succès et parvienne à mobiliser autant qu''en Tunisie ou en Egypte.
"Le changement oui, le chaos non", a déclaré à Reuters Aïcha Chikoune, une employée d''un bureau de poste du centre de la capitale, résumant bien la position de la population algérienne.
"Nous ne devons jamais oublier les années de sang et de larmes des années 1990 après la mort et la décapitation quotidienne de centaines de personnes", a-t-elle ajouté. Le pays avait sombré dans le chaos en 1992 après l''annulation par le gouvernement du second tour des élections législatives que les islamistes du Front islamique du salut (FIS) étaient sur le point de remporter. Selon des estimations indépendantes, 200 000 personnes avaient trouvé la mort dans les violences qui ont suivi cette décision.
Bien qu''ayant considérablement diminué en nombre, les attaques et les attentats menés par des insurgés liés à Al Qaïda se sont poursuivis ces dernières années. Le retour d''une certaine stabilité a toutefois permis aux Algériens de prendre conscience de leur niveau de vie et de leur mécontentement grandissant.
A l''image de la jeunesse tunisienne et égyptienne, ils dénoncent le chômage, la hausse des prix des produits alimentaires, la corruption, et se demandent pourquoi ils n''ont tiré aucun profit des milliards de dollars des ressources pétrolières et gazières du pays.
Afin d''apaiser la colère des manifestants et prévenir tout risque de scénario "à la tunisienne et à l''égyptienne", le président Abdelaziz Bouteflika a promis la semaine dernière de lever l''état d''urgence et a ordonné à son gouvernement d''adopter des mesures favorables à la création d''emplois.Des mesures jugées insuffisantes par les organisateurs de la manifestation de samedi qui appellent à la démission de Bouteflika.
Reuters
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