Publicité
Les biocarburants mettent les terres africaines en péril
Par
Partager cet article
Les biocarburants mettent les terres africaines en péril
Le développement des biocarburants induit une nouvelle "course aux terres arables" en Afrique, où au moins cinq millions d''''hectares dans onze pays ont été achetés par des entreprises étrangères, selon une étude publiée le lundi 30 août 2010.
D''après l''ONG Friends of the Earth, l''acquisition par des groupes européens et asiatiques de terres où cultiver la canne à sucre et l''huile de palme implique souvent des déforestations.
L''association estime aussi que ces terres pourraient être employées à produire de la nourriture et que leur acquisition risque d''entraîner des conflits avec les communautés locales.
Les défenseurs des biocarburants arguent qu''il s''agit d''une énergie renouvelable pouvant aider à lutter contre le réchauffement climatique.
Mais selon les détracteurs, leur production pénalise l''agriculture à vocation alimentaire, et le coût environnemental des déforestations annule largement le bénéfice écologique des biocarburants.
Selon le rapport, le Kenya et l''Angola ont reçu des propositions en vue de l''affectation de 500.000 hectares à la production de biocarburants. Un projet similaire existe au Bénin pour 400.000 hectares.
En Tanzanie, des producteurs de riz ont dû abandonner leurs terres pour laisser la place à des champs de canne à sucre, indique le document.
"La compétition pour les terres et pour consacrer des cultures alimentaires de base telles que le manioc et le sorgho à la production de biocarburants risque d''entraîner une hausse des prix alimentaires et fonciers", prévient l''étude.
D''autres analyses ont à l''inverse estimé que le développement des biocarburants ne serait pas dangereux pour l''agriculture africaine, et pourrait même lui être profitable.
Le mois dernier, des chercheurs de l''Imperial College britannique, du groupe spécialisé dans les émissions de gaz à effet de serre Camco et du Forum pour la recherche agricole en Afrique (Fara) ont jugé que les biocarburants permettraient de relancer l''investissement dans les terres et les infrastructures.
Selon eux, cela aurait en outre un effet positif sur la production alimentaire, et pourrait, correctement géré, se dérouler sans détruire de forêts vierges.
Reuters
 
Publicité
Les plus récents