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Les humains ont des droits
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Les humains ont des droits
Il est des combats que certains n’hésitent pas à considérer comme des abstractions qui ne méritent pas nos efforts. C’est trop académique, voire trop intellectuel, dirait-on. Pourtant, mardi dernier au Parlement, nos élus ont fait la démonstration de leur volonté en votant trois textes de loi sur les droits humains. Et les droits humains, ce n’est pas proprement la priorité de nos médias, entre autres. Ils ne nous intéressent que lorsqu’ils comportent une dimension «fait-divers». Par exemple, lorsqu’un détenu est trouvé mort dans sa cellule…
Fait rarissime, gouvernement et opposition se sont mis d’accord pour adopter ces trois textes de loi. L’effort doit être salué. Au lieu de «koz-kozé» autour de la réforme électorale, on apprécie mieux ce genre d’initiatives qui visent à garantir plus de respect des droits humains. Certes, les élus de l’opposition ont souligné, ici et là, des manquements. Mais ils se sont finalement ralliés aux projets de loi présentés par le Premier ministre. Car, il était grand temps de revoir toute une série de pratiques et de dysfonctionnements comme au niveau de la National Human Rights Commission.
Cependant, il ne sert à rien de se montrer excessivement enthousiastes. L’Etat mauricien s’est toujours montré soucieux de faire respecter les droits humains. Mais, en théorie dans bien des cas. Il nous arrive aussi de signer des traités qu’on n’applique pas. D’un autre côté, la société civile ne se mobilise que dans des cas spécifiques obéissant à des considérations qui, parfois, n’ont pas grand-chose à faire avec les droits humains. Comme le souligne Rama Valayden ci-contre, les droits humains, c’est une question de culture et de vision. De culture, il est effectivement bien question.
Obtenir des aveux après avoir été soumis à une violence verbale et physique est considéré comme une pratique normale dans notre pays. C’est révélateur de tout un état d’esprit, mais surtout d’une impuissance. Soit d’une incapacité à faire intervenir des outils et des réflexes modernes dans les enquêtes. Autant donc utiliser des méthodes expéditives quitte à se faire désavouer dans une cour de justice. Depuis des années, on parle de la nécessité d’une réelle modernisation de notre force policière. De bonnes intentions qui n’ont pas trouvé d’écho dans la réalité.
Reste que toute la problématique des droits humains ne se limite pas à la seule pratique de la brutalité policière. Les droits humains, dans le monde contemporain ont trait à un ensemble de droits, comme le droit à l’eau, au respect d’une vie harmonieuse dans un environnement sain ou encore aux droits des enfants… Il reste, en ce sens, encore un long chemin à parcourir. Nos politiques ont ouvert une voie. Ce serait intéressant de les voir aller jusqu’à cette voie.
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