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Les papayers en danger face à l’attaque massive de cochenilles

2 juillet 2013, 16:21

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Les papayers en danger face à l’attaque massive de cochenilles

Ayant fait leur apparition dans l’île en janvier, les cochenilles donnent, depuis, du fil à retordre aux agriculteurs. Devant cette invasion, le ministère de l’Agro-industrie a sollicité l’aide de l’Organisation mondiale de la Santé.

«Toutes les papayes étaient couvertes d’insectes et elles sont devenues noires par la suite.» La déclaration de Meera Devi Joyahir, cultivatrice de fruits à Trou aux-Biches, reflète un dilemme auquel font face les planteurs de fruits tropicaux, surtout les papayes.
 
Deux nouvelles espèces de cochenilles, découvertes en début d’année, ravagent les papayers, causant une pénurie de ce fruit sur le marché. «Il n’y a pratiquement plus de papaye sur le marché. »
 
Il faut aller dans des localités où les cochenilles sont moins présentes, mes clients me disent que c’est difficile d’en trouver», ajoute cette cultivatrice qui avait une quinzaine de papayers dans son verger. Elle a bien essayé toute sorte de pesticide, en vain. Finalement, elle a dû se résoudre à abattre toutes ses plantes.
 
«C’est la première fois que je vois cela en dix ans. Je ne pouvais même pas laisser les feuilles pourrir sur place. Un camion les a emportées», dit-elle. Meera Devi Joyahir a dû faire ce sacrifice pour sauver les légumes qui sont dans le même verger. Les cochenilles avaient aussi commencé à envahir les lalos et les piments. «J’allais tout perdre.»
Les dégâts causés dans les plantations de piments, Gir Seechurn en sait quelque chose. Ce planteur de Petit-Raffray mène un combat sans relâche contre ces cochenilles. «Il y a déjà une maladie qui donne des taches noires aux piments avant qu’ils pourrissent, maintenant il y a ces pucerons blancs qui envahissent nos champs. C’en est trop», dit-il amèrement.
 
Alors que les prix des légumes baissent, les piments demeurent toujours chers.
 
Et le climat actuel n’est pas pour arranger les choses.
 
 
Ce planteur a bénéficié des conseils du ministère de l’Agro-industrie, sans résultat aucun. «Dans la pratique, les conseils ne sont pas efficaces», soutient-il.
 
Le ministère reconnaît que les papayers sont gravement touchés par cette invasion. «Nous avons noté que les papayes commerciales sont plus vulnérables, alors que celle dites ‘sauvages’ sont plus résistantes à l’attaque de cochenilles. Il est recommandé de ne pas asperger les plantes de pesticides pour que les prédateurs naturels de ces cochenilles se développent», explique-t-on.
 
Devant l’invasion de ces insectes, le ministère a sollicité l’aide de l’Organisation mondiale de la santé. Une demande officielle a été effectuée le mois dernier.
 
De plus, le ministère a demandé au gouvernement français, la semaine dernière, de lui faire parvenir des prédateurs naturels pour éliminer les cochenilles. Ceux-ci sont utilisés à la Réunion.
 
Ces cochenilles sont apparues dans l’île pour la première fois en janvier dernier. L’une des espèces a été découverte pour la première fois à la Réunion en 2010, alors que l’autre est originaire du continent africain.