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L''Onu pressée d''agir vite et fort sur la Syrie

7 juillet 2012, 00:00

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Les Nations unies doivent agir rapidement pour tenter de débloquer la crise syrienne et précipiter la fin du régime de Bachar al Assad, a déclaré, le vendredi 6 juillet, le groupe des Amis du peuple syrien après une réunion à Paris.

Les pays qui soutiennent le soulèvement contre le régime de Damas demandent au Conseil de sécurité de l''''Onu d''adopter une résolution pour imposer les dispositions du plan de paix de l''émissaire de l''Onu et de la Ligue arabe, Kofi Annan.
Les Amis du peuple syrien rejoignent ainsi la position de la France, favorable à une résolution sous chapitre VII, c''est-à-dire autorisant tous les moyens, y compris militaires, pour faire appliquer le plan Annan.

Celui-ci exige notamment un désengagement militaire du régime et le lancement d''un processus de transition politique.
"Nous allons faire en sorte que l''action du Conseil de sécurité soit renforcée, ce qui signifie clairement un appel à l''adoption d''urgence d''une résolution sous chapitre VII", a dit le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, lors de la conférence de presse de clôture de la réunion.

Un tel projet se heurte cependant à l''opposition de la Russie, qui soutient militairement le régime de Damas, et de la Chine, qui s''aligne sur les positions de Moscou depuis le début de la crise syrienne.

La secrétaire d''Etat américaine, Hillary Clinton, qui a assisté à la réunion, a souligné que la Russie et la Chine devraient payer le prix de leur soutien à Bachar al Assad.

La centaine de pays présents à Paris se sont accordés à estimer que l''homme fort de Damas devait s''écarter.
"Pour l''ensemble des participants, une évidence s''impose : Bachar al Assad doit quitter le pouvoir et le plus tôt sera le mieux", a dit Laurent Fabius.

La réunion de Paris, en présence de représentants de l''opposition, s''est tenue alors que les signes de délitement du régime se multiplient sur le terrain.

"COUP DUR"
Bachar al Assad a ainsi été confronté jeudi à la plus importante défection depuis le début de l''insurrection, avec le départ pour la Turquie du général Manaf Tlas, membre de la Garde républicaine. Il est en route pour la France, a précisé Laurent Fabius, qui a parlé de "coup dur pour le régime".

L''opposition à Bachar al Assad est cependant loin d''être unie. Les querelles entre opposants sont apparues au grand jour lorsqu''ils en sont venus aux mains cette semaine lors d''une réunion dans un palace du Caire.

La recherche d''une solution diplomatique ne progresse guère, Russie et Chine ayant à nouveau refusé le week-end passé, lors d''une réunion à Genève, d''appuyer une déclaration réclamant une transition politique et la mise à l''écart de Bachar al Assad.

Ryad Seif, membre du Conseil national syrien présent à la réunion de Paris, a souligné que les belles déclarations d''intention n''empêchaient pas les massacres sur le terrain.

"Nous souhaitons que votre amitié soit efficace et puisse arrêter les morts en Syrie", a-t-il dit aux participants - des ministres des Affaires étrangères pour la plupart.

En plus d''exhorter l''ONU à agir, les Amis du peuple syrien ont souhaité que les responsables et soutiens de la répression soient plus durement sanctionnés, l''opposition plus soutenue et l''aide humanitaire à la population renforcée.

Sur le terrain, les combats s''intensifient. L''armée syrienne a continué ces derniers jours de bombarder les positions rebelles, notamment à Douma, dans la banlieue de Damas.

Le conflit, qui dure depuis mars 2011, a fait plus de 16 000 morts, selon un chiffre donné vendredi par Laurent Fabius, et aucune accalmie ne se dessine.

La France estime toutefois que la mobilisation contre le régime syrien marque des points et que la réunion de Paris en a témoigné. "C''est une bonne journée pour le peuple syrien et une mauvaise journée pour Bachar al Assad", a dit Laurent Fabius.

photo : La conférence des Amis du peuple syrien, le vendredi  6 juillet 2012, à Paris. Une centaine de pays, à l''exception de la Russie et de la Chine, sont représentés.

 

 

Par Patrick Vignal et Julien Ponthus (Reuters) 
 Photo REUTERS/Jacques Brinon