Publicité
Madagascar : Recrudescence de la pêche illégale
Par
Partager cet article
Madagascar : Recrudescence de la pêche illégale
Il y a péril en la demeure, avec la pratique des bateaux de pêche pirates. Les produits de la mer, dont les ailerons de requin et les trépangs, se raréfient.(Photo : Les pêcheurs sont parmi les premières victimes des pratiques illégales des bateaux pirates. )
Depuis quelques années, les ressources halieutiques sont gravement menacées, en particulier à cause d''''embarcations exerçant la pêche de façon illégale, souvent qualifiés de « bateaux pirates » (communément appelés Vezo) dans la région Melaky. Ces derniers exercent sans autorisation, et s''en vont sans laisser de trace après leurs infractions.
Les ailerons de requins et certaines espèces de concombres de mer, se vendent à prix d’or sur les marchés asiatiques, et ce sont des étrangers qui contrôlent la plupart de ces produits de grande valeur à Madagascar. Face à la pression accrue de ces pratiques, les ressources deviennent de plus en plus rares, et il est désormais plus difficile de les capturer.
Certains utilisent des techniques interdites et illégales. Ainsi, ils collectent les concombres de mer, ou trépangs, dans les profondeurs en utilisant des bouteilles de plongée, pratique formellement interdite par la loi.
Des villageois à Maintirano rapportent que les accidents de plongée arrivent assez régulièrement. « Ce sont des membres de familles de pêcheurs traditionnels qui y laissent la vie le plus souvent. La situation économique de la région étant très précaire, ils prennent des risques et se résignent à être employés par ces bateaux pirates pour survivre », font-ils remarquer.
Omerta
Les Vezo parcourent parfois plusieurs centaines de kilomètres en pirogue, depuis le Sud-ouest, pour ces pêches. Mais les pêcheurs traditionnels sont de plus en plus désemparés face aux pillages perpétrés impunément par les bateaux pirates utilisant des moyens sans commune mesure avec les leurs et qui mènent parfois leurs enfants à la mort.
A Maintirano et autour des îles Barren, depuis le temps qu’ils sillonnent les environs, les bateaux sont à présent connus de tous, et ils sont de plus en plus difficiles à intercepter par les autorités, surtout à cause de l''étendue de la zone à couvrir.
Les clandestins parviennent à anticiper les missions de contrôle, évitent d’être surpris en flagrant délit, évacuent leur zone de collecte, voire se dissimulent dans les mangroves. Pour le moment une sorte de loi du silence règne parmi les pêcheurs traditionnels qui souhaitent éviter les ennuis, bien qu''ils connaissent bien ces bateaux pirates.
Les requins et les concombres de mer, naguère en abondance, sont désormais en voie de disparition dans la région. Des actions contre les bateaux pirates sont à prendre dans les plus brefs délais afin de faire face à ce désastre écologique mais également social. La population locale ne pourra rien entreprendre sans le soutien des autorités compétentes.
Publicité
Les plus récents