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Mayotte: L’espoir d’un ancrage définitif en France

12 janvier 2009, 01:00

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Nombre de Mahorais disent attendre du prochain référendum une confirmation définitive du statut français de l’île de l’océan Indien.

Le 29 mars, les 187 000 habitants (chiffre officiel en 2007) seront appelés à se prononcer sur la transformation de la collectivité départementale en département. Dakriben Mohamed, prof de gym de 37 ans, parie que les Mahorais voteront oui pour “un ancrage définitif dans la République”. Ils en espèrent surtout, selon ce directeur d’un “centre de fitness”, le versement de prestations sociales identiques à celles des autres départements français, alors que le PIB par habitant est par exemple trois fois moindre que celui de l’île voisine de La Réunion.

“Même moi je resterais chez moi si on me donnait dès aujourd’hui les mêmes prestations sociales qu’à La Réunion”, assure-t-il alors qu’il fait ses courses dans un supermarché de la commune de Dzaoudzi-Labattoir, où les prix n’ont rien à envier à ceux de la métropole. “J’espère qu’avec le département, on aura droit au minimum pour vivre ici”, renchéri Madjid, 25 ans, qui a arrêté ses études au collège et n’a jamais travaillé. Selon les chiffres officiels, le chômage frappe environ un quart de la population. Mais personne ne prend vraiment au sérieux les statistiques publiques, notamment à cause de l’importance du secteur “informel” et de la forte population de clandestins venus des Comores voisines. L’ancien président du conseil général Saïd Omar Ouali évalue pour sa part le nombre de sans-emploi à 60 à 70% de la population.


Et même ceux qui ont un travail ont du mal. “Rien ne va, nous sommes endettés jusqu’aux dents”, explique la cliente d’un supermarché qui refuse de voir publier son nom. Institutrice, mère de six enfants, elle explique gagner “entre 1 500 et 1 700 euros, avec la DSI” (dotation spéciale instituteurs). Dans ces conditions, M. Ouali craint que le “oui” ne l’emporte sur un malentendu, soulignant que l’alignement du salaire minimum et des prestations sociales sera étalé dans le temps. RMI, allocation de parent isolé et allocation de solidarité spécifique doivent ainsi, lors de leur création prévue dans l’île en 2012, être au quart du niveau métropolitain. Et en contrepartie de cette extension, Mayotte sera soumise à partir de 2014 à une fiscalité de droit commun, c’est-à-dire, en plus de l’impôt sur le revenu déjà existant, des taxes foncières, la taxe d’habitation et la taxe sur les ordures ménagères. “Aucun élu n’ose aller expliquer (cela) aux Mahorais”, dénonce M. Ouali, qui reconnaît que le gouvernement a de son côté annoncé la couleur et “a fait son travail”.


Ali Halidi a “environ 54 ans”, quatre enfants, dont un encore à l’école et un autre handicapé. Gardien d’une décharge du SIVOM, il gagne “800 euros par mois”, avec des perspectives d’une retraite imminente... et très faible. Il votera “oui” au référendum, car il “pense à la génération future” et veut la “garantie” que l’île de Mayotte ne redevienne jamais comorienne. À l’indépendance des Comores en 1974, Mayotte avait été la seule île de l’archipel à demander à rester française. Les Mahorais ont par deux fois confirmé cette volonté par référendum, en décembre 1974 (63,82%) et février 1976 (99,4%)

(Source: Journal de l’île de la Réunion)


 

Journal de lle de la Runion