L’Angleterre, sévèrement malmenée samedi par une équipe d’Argentine très solide défensivement pour son entrée en lice dans le Mondial-2011, préférait retenir le résultat, une courte victoire (13-9), qui lui dégage la voie des quarts de finale.

Le XV de la Rose, mené (9-3) à moins d’un quart d’heure de la fin, l’a échappé belle. Une défaite l’aurait dirigé vers la deuxième place du groupe B, synonyme d’un probable quart de finale face aux All Blacks, surmotivés à domicile pour remporter un deuxième titre planétaire, 24 ans après le premier.

Une perspective inquiétante, tant les Anglais n’avaient guère que leur maillot noir pour tenir la comparaison avec les Néo-Zélandais.

Avant que les Pumas ne fatiguent à l’heure de jeu, le XV de la Rose a été dépassé dans l’engagement, dominés dans le jeu au sol et poussé à la faute par leur défense agressive.

Jusqu’à l’essai de Youngs (67e), dont l’entrée en jeu, comme celle des autres remplaçants, a fait le plus grand bien aux Anglais, les Argentins ont pu rêver de rééditer le coup du Mondial-2007, quand ils avaient fait tomber d’entrée un favori, la France (17-12).

"En 2007, la France aurait donné cher pour une victoire. C’était frustrant, mais vu les circonstances, c’est une victoire fantastique", a déclaré le manageur anglais Martin Johnson, qui a jugé certaines pénalités sévères.

Son équipe, victorieuse du dernier Tournoi des six Nations, a su profiter de la maladresse des buteurs adverses (3 sur 9) et passer outre celle de Jonny Wilkinson, qui a plaidé le jour sans après une soirée inhabituellement médiocre (3 sur 8).

Les Pumas frustrés

Elle a surtout montré des ressources mentales essentielles pour envisager d’atteindre une troisième finale mondiale consécutive après celle gagnée en 2003 et celle perdue en 2007.

"La bonne chose, c’est que même si rien ne semblait tourner rond, personne n’a paniqué", s’est félicité le centre Mike Tindall, capitaine en l’absence de Lewis Moody, blessé à un genou.

Et l’Angleterre "peut faire nettement mieux", selon Johnson. Il le faudra pour espérer franchir l’obstacle écossais le 1er octobre, après deux matches plus faciles contre la Géorgie et la Roumanie, et les quarts de finales, où le XV de la Rose pourrait retrouver la France, qu’il a éliminée en demi-finale des deux derniers Mondiaux.

Côté argentin, l’entraîneur Santiago Phelan ne cachait pas sa frustration d’avoir raté la victoire de peu, mais était satisfait du match de ses joueurs, l’un de leurs meilleurs depuis le Mondial-2007 terminé à la 3e place.

"Le résultat n’est pas celui espéré, mais l’équipe a fait un bon match, réussi sur le plan tactique (...) C’est un pas important pour grandir", a-t-il déclaré.

"Maintenant, il faut essayer de marquer chaque fois que nous arrivons dans le camp adverse. C’est ce qui nous pose le plus de problèmes", a-t-il ajouté.

Les Pumas devront être plus réalistes lors de leurs trois derniers matches, notamment face à l’Ecosse le 25 septembre dans un match probablement décisif pour la deuxième place du groupe B, la dernière qualificative pour les quarts de finale.