Alors que l’Espagne est orpheline de son gardien et capitaine Casillas, blessé à une main, Del Bosque a fait le choix de l’expérience avec son habituel N.2 Victor Valdes plutôt que celui de la jeunesse avec De Gea pour garder les cages contre la France, mardi à Saint-Denis.

Le portier du FC Barcelone a déjà assumé les premiers rôles vendredi contre la Finlande (1-1), vivant une soirée particulièrement ingrate où il n’aura été sollicité qu’une seule fois et aura encaissé un but, sans avoir pour autant quelque chose à se reprocher.

La frappe à bout portant de l’avant-centre Pukki, à l’issue d’un contre rondement mené par les Finlandais, était hors de portée pour le gardien catalan.

A 31 ans, Valdes, doublure habituelle de Casillas, son grand rival du Real Madrid, s’apprête donc à vivre un de ses matches les plus importants en rouge, mardi à Saint-Denis.

Lui qui a jusqu’ici vécu les grands moments de la Roja - le titre mondial et le sacre européen de 2012 - dans l’ombre de "San Iker", sera cette fois en pleine lumière.

Une mission grisante, mais pas non plus aisée, Valdes et ses 12 sélections devant tout à coup meubler le vide laissé par Casillas et 143 capes.

Excellent au pied

Portier indiscutable du Barça -sauf pour les matches de Coupe du Roi qu’il cède à son N.2 Pinto -le grand gardien au crâne chauve a logiquement remporté le bras de fer face au jeune De Gea, 22 ans, assumant plutôt bien à Manchester United la difficile succession de Van der Sar.

"La blessure de Casillas m’a amené à appeler De Gea, un gardien qui est important dans une perspective d’avenir en sélection", avait expliqué le sélectionneur Del Bosque avant le match contre la Finlande, laissant déjà entrevoir que sa préférence immédiate irait à "double V", comme l’appellent certains de ses coéquipiers.

Quasiment dans la même phrase, Del Bosque a toutefois pris soin de préciser que Casillas n’était pas relégué aux oubliettes pour autant et qu’il ferait évidemment partie du groupe retenu pour la Coupe des Confédérations de cet été, prélude au Mondial-2014 où les champions du monde espèrent bien pouvoir défendre leur titre.

Un chemin qui passe idéalement mardi par une victoire contre les Bleus, pour s’épargner de douloureux barrages en cas de deuxième place dans le groupe I européen, et dans lequel Valdes pourrait donc avoir son importance.

S’il est peut-être moins doué en un contre un que Casillas, le portier du Barça est toutefois une vraie garantie sur sa ligne. Et, formé au Barça - où il a du reste annoncé son non-renouvellement à la fin de la saison 2014 - il possède également l’avantage d’avoir un jeu au pied remarquable. Il ne s’agit donc en aucun cas d’un intérimaire au rabais.

Au passage, "VV" pourra aussi prendre ses repères face à certains Bleus en prévision du quart de finale aller de Ligue des Champions où le PSG défiera le grand Barça.

Mais mardi, aussi bien Valdes que Ménez ou Matuidi, Parisiens parmi les Bleus, n’auront en tête que leur choc international et le billet direct pour Rio qui en dépend.