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Moray Smit : «La gestion des risques doit tenir compte de l’environnement globalisé»
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Moray Smit : «La gestion des risques doit tenir compte de l’environnement globalisé»
? Vous êtes de passage à Maurice pour animer une rencontre stratégique, à l’initiative de KPMG Maurice (NdlR : rencontre qui s’est tenue jeudi dernier), avec des chefs d’entreprise et d’autres organisations mauriciennes sur le «Risk Management». En quoi cela consiste-t-il justement ?
La gestion des risques est un processus systémique qui implique qu’une organisation identifie les risques auxquels elle doit faire face et gère ses ressources d’après les résultats qu’elle veut atteindre. Même si, avec le temps, elle a été formalisée, les décideurs pratiquent la gestion des risques de façon systématique et instinctive. En fait, il n’y a pas d’environnement où les gens n’évaluent pas les risques.
? Quel était le but de cette rencontre ?
Nous voulions mettre l’accent sur des stratégies visant à permettre aux entreprises d’atteindre les objectifs qu’elles se sont fixés. La plupart du temps, ce que l’on voit dans les organisations, c’est que les procédés, la façon de faire reste les mêmes. Ce qui change, c’est le «profil de risques» de celles-ci. Cette rencontre comportait deux volets. Dans la pratique, les entreprises doivent garder une certaine marge de profitabilité, tout en continuant à penser en termes de croissance, d’acquisitions, d’objectifs, etc. De ce fait, il est évident que le facteur risque est un défi, d’autant plus que nous évoluons dans un environnement globalisé. L’identification des risques, dans ce contexte, doit se faire en tenant compte des meilleures pratiques, mais aussi des changements récents dans l’environnement global. Comme je l’ai dit plus haut, la gestion des risques, comme nous la présentons, n’est qu’une version formalisée de ce que les chefs d’entreprise font déjà de façon intuitive.
? On a l’impression que ce «Risk Management» est un concept qui sied particulièrement au secteur financier. Est-ce vraiment le cas ?
La notion de gestion des risques est pratiquement née dans le secteur financier. Que ce soit pour une aide médicale ou tout autre domaine impliquant un crédit, un marché ou des réserves financières, la considération des risques est inévitable. De ce fait, le secteur dispose de plusieurs modèles sophistiqués de gestion des risques. Avec le temps, cette notion elle-même a évolué, a pris des dimensions plus vastes, tenant essentiellement compte d’impératifs plus humains. Par exemple, le secteur bancaire se concentre davantage sur le client. La technologie est également une composante importante, surtout dans le monde des affaires, car elle est un facteur risque qui change très vite.
? En vous écoutant, on pourrait penser que le risque fait irrévocablement partie de tous les secteurs d’activité…
Le risque, c’est un chemin, avec des bénéfices à la clé. En d’autres mots, une organisation qui prend beaucoup de risques peut connaître une croissance rapide. Tout comme celle qui en prend moins aura une stratégie de croissance plus modeste. Tout chef d’entreprise voudrait avoir moins de surprises, mais il faut comprendre que moins on veut prendre de risques, plus cela va coûter cher à créer cette condition de «risque zéro». L’essentiel est de trouver un compromis entre risques et ressources.
? Au vu des récentes crises financières, on serait tenté de penser que l’évaluation des risques est un talon d’Achille pour bien des entreprises…
Les changements dans l’environnement poussent les entreprises à devenir proactives plutôt que réactives. Il est vrai que la gestion des risques, sous forme de procédé découlant d’une science établie, ne fait pas encore partie du fonctionnement de certaines entreprises. Dans le contexte global, ne pas tenir compte de ces changements peut avoir des conséquences désastreuses, tout comme le fait d’y réagir trop tard. Il n’y a pas de boule de cristal pour chefs d’entreprise.
Ils n’en ont pas besoin non plus, avec les flux d’informations à disposition et la qualité des rapports, d’assurances, entre autres. Encore faut-il qu’ils en fassent usage et saisissent les opportunités quand elles se présentent à eux.
Propos recueillis par Ludovic AGATHE
(l’express iD, mardi 20 décembre)
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