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Musée de la photographie : Objectif survie
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Musée de la photographie : Objectif survie
Dans l’album de famille, ce ne sont pas les accidents qui manquent. Mais rien n’avait préparé Tristan Bréville à la coupe drastique de la subvention annuelle que la mairie de Port-Louis lui accorde. De Rs 300 000 à Rs 5 000.
Dépité, Tristan Bréville, photographe de l’instant – qu’il soit dans la rue ou dans ses habits officiels – lâche : «L’affaire d’argent est secondaire. La mairie aurait dû nous prévenir.» Celui qui tient un muséeoù «c’est impossible de compter le nombre de photos,c’est un trésor que nous avons accumulé durant toute une vie», avoue, désarmé, «on ne sait pas quoi faire». Ses options lui semblent «limitées».
L’une des solutions souhaitables pour Tristan Bréville était que «l’État achète le musée». A-t-il approché le concerné ? «Nous sommes ouverts aux propositions, c’est à l’État de voir maintenant», réplique Tristan Bréville. Selon la convention signée en 2006 avec la municipalité de Port-Louis, le capital avait été évalué à Rs 200 millions, archives comprises.
En l’état où il est, le fondateur du musée de la photographie ne manque pas de se souvenir que «notre convention avec la mairie a été signée en 2006, sous l’impulsion de Navin Ramgoolam». Tristan Bréville martèle : «Nous existons depuis 1993. De cette date à 2006, la convention n’avait jamais été signée.» À l’époque, se souvient-il, «il avait été question d’une subvention municipale de Rs 1,2million, mais elle a été réduite à Rs 300 000. Nous avons accepté». Autre démarche : une demande pour Rs 4,5 millions par an, soumise au ministre des Finances, dans le cadre du budget. «Nous n’avons rien eu.»
Est-ce que le musée peut vivre grâce à ses visites payantes ? «Non», répond catégoriquement Tristan Bréville. «L’entrée ce n’est pas notre vocation. Si la mairie nous avait donné Rs 1,2 million par an, l’entrée aurait été gratuite.»
Pour l’heure, il ressort qu’une solution serait à l’étude au niveau de la cellule Culture et Avenir du bureau du Premier ministre.
Musée du patrimoine photographique
L’histoire du musée de la photographie, commencée il y a 50 ans, au domicile des Bréville, d’abord à Rose-Hill, puis à Quatre-Bornes, a été ponctuée de hauts et de bas. Toujours intenses. Comme ces recherches et ces appels à la bonne volonté des citoyens, pour récupérer de précieux documents.
C’est soit à travers des dons, soit des acquisitions (Tristan Bréville assure qu’il payait souvent de sa poche), que s’est étoffée la collection du musée de la photographie. Un contenu riche non seulement de daguerréotypes, de documents rares mais aussi d’appareils photo qui ont traversé le temps. Au final, ce qui est connu comme le musée de la photographie héberge une série d’autres petits musées, témoins de l’histoire du rail et du timbre, de l’imprimerie entre autres.
«Nous avons proposé à l’Etat de créer un de ces musées par an jusqu’au 50e anniversaire de l’indépendance de Maurice.» Le domicile des Bréville est aussi un musée selon son propriétaire, car il abrite une collection d’art mauricien.
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