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NBA - Kevin Séraphin était là au bon moment
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NBA - Kevin Séraphin était là au bon moment
"Il faut toujours être là au bon moment" : le pivot de Washington Kevin Séraphin, qui finit la saison régulière NBA en boulet de canon après s’être morfondu sur le banc jusqu’en mars, repense souvent à cette phrase que lui répétait sans cesse son père.
Pour le Français, c’est le 15 mars que tout a basculé. Depuis, il finit la saison comme pivot titulaire de Washington. Le vrai début de sa carrière NBA.
Si tout sourit au natif de Cayenne ces dernières semaines, sa deuxième année en NBA n’a toutefois pas été un long fleuve tranquille.
A l’entame de la saison, bloqué sur le banc et ignoré par son entraîneur Flip Saunders, Séraphin ne comprend pas.
"Ce qui était le plus frustrant pour moi c’est que j’avais bien joué en Euroligue pendant le lock-out avec Vitoria (Espagne), raconte-t-il. Juste avant, à l’Euro, j’avais montré que j’étais capable de jouer contre les meilleurs intérieurs européens. Je savais que j’avais ma place (à Washington)."
Au fil des semaines, Séraphin voit le doute polluer son esprit. "Après un match contre Chicago (le 11 janvier), je me suis demandé si j’avais le niveau pour jouer en NBA. J’étais mal", confie-t-il.
Le spleen ne dure pas longtemps car les Wizards s’enfoncent au classement et Saunders est remplacé par son adjoint Randy Wittman, qui apprécie l’éthique de travail et croit en Séraphin. "Il m’a convoqué dans son bureau et m’a dit : +tu sais, avec moi tu auras ta chance. A toi de la saisir+", raconte le Guyanais.
Son temps de jeu augmente progressivement, les sensations reviennent doucement. Et le 15 mars, tout change. A la date limite des transferts, le pivot titulaire JaValee McGee est envoyé à Denver en échange du Brésilien Nene.
Curieux signe du destin, Nene est le joueur préféré de Séraphin. Il modèle son jeu sur le sien. Les deux joueurs possèdent le même physique massif. Entre les deux joueurs du continent sud-américain, l’entente est immédiate. Nene devient son mentor.
Nene, son "protecteur"
"Avant chaque match, il me donne des conseils en fonction de mon adversaire direct, explique Séraphin. On se voit en dehors du terrain, il est posé dans sa tête. S’il y a des sorties, il me dit de ne pas y aller et de me reposer. Il est extrêmement protecteur."
Le 30 mars, la blessure de Nene propulse le Français dans le cinq majeur. Remis en confiance, Séraphin brille et fait admirer les mouvements dos au panier que lui a appris l’entraîneur adjoint Sam Cassell, ancien coéquipier de Hakeem Olajuwon (Houston Rockets), spécialiste de ce type de jeu.
"Il m’explique ce qu’il a appris en jouant avec Olajuwon. Il connaît beaucoup de petits trucs surtout dans le jeu de feintes.
Séraphin, resté titulaire depuis le retour de blessure de Nene, va boucler la saison régulière jeudi avec une moyenne de 16 points (à 51,8% de réussite), 7,5 rebonds et 2,1 contres par match en avril. Une progression fulgurante pour un joueur bloqué à 3,8 pts et 4,1 rbds moins de deux mois auparavant.
"J’ai progressé même en étant sur le banc, j’ai observé, précise-t-il. JaValee est parti, Nene s’est blessé, cela m’a mis en confiance".
Surnommé "Mister K" par les journalistes à Washington, Séraphin livre son meilleur match le 16 avril lors de la victoire de Washington contre le Chicago de Joakim Noah (87-84). Avec 21 points, 13 rebonds et 5 contres, il sort vainqueur de son duel au pivot face à son coéquipier en équipe de France.
Viserait-il la place de pivot titulaire chez les Bleus aux jeux Olympiques ? "Bien sûr", répond Séraphin.
L’entraîneur national Vincent Collet ne l’a pas encore contacté pour le féliciter de ses bonnes performances. "Ce n’est pas grave, dit-il. Je sais que je vais être appelé en équipe de France pour le stage, c’est le principal. On peut faire quelque chose d’énorme à Londres."
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