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Nicolas Sarkozy propose un fonds international contre la drogue

10 mai 2011, 00:00

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Nicolas Sarkozy a proposé, le lundi 9 mai, qu''''un fonds international alimenté par les avoirs confisqués aux narcotrafiquants finance la lutte contre le trafic de drogue dans les Etats les plus pauvres, en particulier en Afrique.

Le président français ouvrait à Paris une conférence des ministres de l''Intérieur du G8 élargi à des pays africains et sud-américains sur la lutte contre le trafic de cocaïne, qui doit aboutir mardi à l''adoption d''un plan d''action.

"Combattre les trafiquants, ce n''est pas seulement incarcérer ou saisir la drogue, c''est s''attaquer à la cause première du trafic, l''argent", a expliqué Nicolas Sarkozy. "Il faut priver les narcotrafiquants du produit de leur crime."

"Pourquoi ne pas utiliser tout l''argent des avoirs des narcotrafiquants pour abonder un fonds international placé sous le contrôle des Nations unies contre la drogue et contre le crime ?" a-t-il ajouté. "Ce fonds aurait une seule vocation, soutenir le renforcement des capacités des Etats les plus fragiles et les plus affectés par les trafics de drogue."

Le G8 s''était déjà saisi de la question du trafic de drogue en 2003, lors d''une réunion ministérielle organisée autour de la lutte contre l''héroïne d''Afghanistan. Cette réunion avait permis de lancer un programme international.

"Aujourd''hui c''est un autre combat qui doit nous mobiliser", a déclaré Nicolas Sarkozy : "Je veux parler du déferlement de la cocaïne sur l''Afrique et sur l''Europe."

L''Amérique du Nord et l''Europe restent les deux premiers marchés de la cocaïne. Mais si des succès ont été remportés dans la lutte contre ce trafic outre-Atlantique, l''Afrique est devenue la plaque tournante de 50% de la cocaïne à destination de l''Europe, où le nombre des consommateurs a doublé en dix ans, a souligné le président français.

Coopération
Le trafic de cocaïne et l''argent qu''il génère sont une source de déstabilisation pour des pays pauvres, notamment en Afrique sahélienne, comme l''a montré l''assassinat du président de Guinée-Bissau Joao Bernardo Vieira, le 2 mars 2009.

"Les organisations criminelles croient pouvoir menacer certains Etats. A nous, par notre coopération, de leur démontrer que nous n''accepterons la déstabilisation d''aucun pays", a souligné Nicolas Sarkozy.

Il a notamment prôné une mobilisation "en parfaite concertation" des marines des pays concernés pour mettre en échec des trafiquants qui vont jusqu''à utiliser des sous-marins.

Pour lui, c''est trop souvent une coordination insuffisante qui a conduit la lutte contre le trafic de drogue à l''échec.
Il a souhaité une amélioration de cette coopération dans la collecte et l''échange des renseignements mais également dans le traitement pénal des narco-trafiquants.

"Il faut des policiers qui enquêtent mais aussi des juges qui condamnent quand c''est nécessaire et des prisons sûres où les peines sont purgées", a insisté Nicolas Sarkozy.

"Il y a là un domaine de coopération où les Etats les mieux équipés doivent proposer une coopération forte aux Etats de transit qui en feraient la demande", a-t-il ajouté.

Les pays du G8 - Etats-Unis, Canada, Japon, Russie France, Allemagne, Royaume Uni et Italie - représentent environ 15% de la population mondiale et 65% du PNB.

Sont aussi invités les ministres de l''Intérieur de l''Espagne, du Mexique, de la Colombie, du Pérou, de la Bolivie, du Brésil, de la République dominicaine, de l''Algérie, du Maroc, du Ghana, du Sénégal, du Nigeria et de l''Afrique du Sud.

La lutte contre le trafic transatlantique de cocaïne est une des trois priorités de la présidence française du G8, avec les défis d''internet et de la croissance verte et le développement économique du continent africain.

La présidence du G8 organisera au second semestre de cette année une nouvelle réunion, à Vienne, sous l''égide de l''Onu, sur la lutte contre la drogue et le crime, a dit Nicolas Sarkozy.

Reuters