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Nikhil Treebhoohun : «Les perspectives pour le secteur des services financiers sont encourageantes»
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Nikhil Treebhoohun : «Les perspectives pour le secteur des services financiers sont encourageantes»
Quelles sont les perspectives pour le secteur mauricien des services financiers en 2013 ?
Elles sont encourageantes. Si l’on devait faire une comparaison entre fin 2011 et fin 2012, il est évident que la situation en 2012 s’est nettement améliorée. La période se terminant fin 2011 était caractérisée par une incertitude alimentée par l’application éventuelle par l’Inde, des règles générales contre l’évasion fiscale, les General Anti- Avoidance Rules ( GAAR).
Les négociations autour de la convention préconisant le régime de la double imposition entre les deux pays venaient de démarrer.
Vers fin 2011, on a constaté une résurgence de la volonté des deux pays d’engager les négociations autour de la convention. Ces négociations ne sont pas encore terminées. En instituant le comité Shome pour examiner et apporter des solutions aux nombreuses interrogations suscitées par les implications des GAAR, le gouvernement indien a contribué à décanter la situation.
Il est souhaitable qu’une solution soit trouvée dans les plus brefs délais. L’incertitude est l’ennemi no 1 des investisseurs. Plus elle perdure, plus les perspectives d’investissement en pâtiront.
Les interrogations provoquées par le recours, par l’Inde, à des règles rigoureuses en vue de muscler son combat contre les risques d’évasion fiscale, ont- elles permis au gouvernement et au secteur privé de tirer des leçons ?
Elles auront permis à toutes les parties concernées d’engager une sérieuse réfl exion pour comprendre les réelles motivations de l’Inde en ayant recours à ce mécanisme fiscal que sont les GAAR. En tout cas, tout le monde aura compris la nécessité de démontrer que les activités des compagnies engagées dans le secteur mauricien des services financiers reposent sur de la substance, qui peut être contre vérifi ée à n’importe quel moment.
Autre leçon non moins déterminante, c’est la nécessité d’une véritable stratégie de communication.
C’est un excellent moyen pour contrecarrer la portée d’informations erronées sur le secteur mauricien des services financiers.
Si tel est le cas, d’où vient donc cette perception que Maurice n’abrite pas un centre des services financiers, mais un secteur offshore synonyme de paradis fiscal et, par ricochet, associé au blanchiment de l’argent sale ?
Elle résulte, en grande partie, de l’incompréhension de la société civile du rôle que joue un centre fi nancier pour faciliter le flux de capitaux à des coûts compétitifs.
L a perception véhiculée dans l’opinion publique indienne , très à cheval sur la question de corruption, avec notamment des militants que sont le swami yogi Ramdev et Anna Hazare, est qu’un petit pays comme Maurice ne peut pas être le premier investisseur en Inde. Elle considère Maurice comme un paradis fi scal où des politiciens et des hommes d’affaires indiens crapuleux blanchissent leur argent mal acquis. Ce qui sous- entend que toutes les formes de pratique fi nancière opaque peuvent y être effectuées.
Cette perception a été renforcée par des articles de presse qui sont allés dans le même sens. Bref, la société civile indienne s’en est appropriée.
Qu’à cela ne tienne, les autorités indiennes savent que les règles qui sont appliquées dans notre secteur fi nancier sont beaucoup plus rigoureuses que dans d’autres centres. Un étranger ne peut ouvrir un compte bancaire avec du cash car nous pratiquons une politique très rigide de vérifi cation des sources de richesse.
De plus, les autorités mauriciennes pratiquent une politique transparente en matière de communication de toutes les informations que l’Inde réclame. Maurice• ’ a même jamais fi guré sur la liste grise de l’Organisation de coopération et de développement économiques, véritable chien de garde de l’économie globale. Bref, Maurice n’est pas un centre offshore.
Nous sommes un centre de services fi nanciers qui aspire à se transformer en un centre reconnu sur le plan global et à partir duquel, les investisseurs du monde peuvent opérer.
Qu’est- ce qui a été fait pour redorer le blason du secteur mauricien des services financiers en Inde ?
Le gouvernement et le secteur privé sont bien conscients de la nécessité de combler un déficit en termes de communication en Inde.
Les efforts sur ce plan ont été soutenus. Il y a eu, entre autres, des missions d’explication entreprises par Global Finance Mauritius , avec la collaboration de la Financial Services Commission ( FSC) et du Board of Investment auprès de la presse indienne à Delhi et Mumbai.
Il y a eu celle entreprise en Inde par Arvin Boolell, ministre des Affaires étrangères. L’institution d’un Fast Track Cell par le ministère des Finances aura pour tâche, justement, de soigner et de protéger l’image du secteur mauricien des services financiers à l’étranger.
Au niveau du Global Finance Mauritius, nous avons eu recours à une société pour gérer l’application de la stratégie de communication et de visibilité du secteur mauricien des services financiers en Inde. Notre initiative nous a révélé que l’idée que l’opinion publique indienne s’est faite du secteur est loin d’être proche de la réalité.
La présence de Clairette Ah Hen, Chief Executive Offi cer de la FSC, a grandement contribué à rétablir le vrai visage de notre secteur des services fi nanciers en ce qui concerne le cadre régulateur et les différents accords avec le régulateur indien.
Quel a été l’impact de cette campagne ?
C’est trop tôt pour pouvoir vraiment en mesurer l’impact. Toutefois, ce qui est certain, c’est que la propagande contre la réputation du secteur mauricien des services financiers en Inde s’est implantée solidement dans la société civile indienne. Il ne faut pas croire que du jour au lendemain, on parviendra à renverser la tendance. C’est un travail de longue haleine.
Cependant, on a noté une tendance à l’apaisement après la mission effectuée par Arvin Boolell en Inde, en juillet 2012. Nous devons nous inspirer de notre expérience en Inde pour ne pas répéter la même erreur dans d’autres pays avec le s quels nous souhaitons développer les opportunités associées à une convention visant l’élimination d’un régime d’une double imposition.
Il faut éviter l’émergence éventuelle d’un fossé en termes de communication. Il est diffi cile et coûteux d’en neutraliser totalement les effets.
 
Propos recueillis par Lindsay Prosper
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