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Nita Deerpalsing : «Mon rôle, c’est de faire vivre les valeurs du PTr»

18 mai 2010, 10:25

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La directrice de communication jette un regard critique sur la campagne qui vient de se terminer et analyse les raisons de la victoire de l’Alliance de l’avenir. Elle identifie également les défis que devra relever le nouveau gouvernement.

¦ Quel est votre bilan de la campagne des dernières législatives en tant que directrice de communication du Parti travailliste (PTr)?

Cela a été une campagne très intense du fait de sa durée qui était très courte. Elle a été très exigeante. Dans un petit laps de temps, nous avons été sollicités de toutes parts, par des gens qui voulaient nous rencontrer ou encore organiser des réunions.

Dans ma circonscription, à Quatre-Bornes, la campagne a été assez correcte. Il n’y a pas eu de dérapages comme en 2005.

Cela est dû à la personnalité de nos adversaires.

¦ En termes de contenu, comment analysez-vous cette campagne?

Sur le plan national, nous avions axé notre campagne sur le bilan du gouvernement sortant et sur le projet de l’Alliance de l’avenir.

Nous avions ainsi développé notre thématique sur l’avenir sous la déclinaison de l’unité, de l’égalité et de la modernité. Ce sont les trois mots clés de notre stratégie et nous nous en sommes tenus à cela. Les gens ont vu que nous étions sérieux par rapport à notre track record et aussi par rapport à ce que nous proposions. Que ce soit le leader ou les autres candidats, nous sommes restés collés au même contenu. Il n’y a pas eu d’attaques personnelles du type dont a souffert, dans la circonscription No 2, Rashid Beebeejaun ou, ailleurs, le Premier ministre. Il n’y a pas eu d’attaques gratuites contre le physique des gens.

¦ Vous en étiez à votre deuxième participation à une élection. Quelles sont les différences par rapport à la première, en 2005?

Dans la deuxième, je me suis davantage impliquée, de par mes fonctions de directrice de communication.

La première, j’y étais entrée à la dernière minute et je m’étais consacrée à ma campagne.

Pour 2010, j’étais engagée dans l’organisationnel. C’est une responsabilité énorme. Je me suis retroussé les manches et j’ai pris l’organisation dans sa totalité. J’ai pu faire le travail avec l’aide des partisans et des chefs agents. Ce sont de vieux routiers des élections.

Personne ne peut faire quoi que ce soit seul. C’est toujours un travail d’équipe. Je tiens à rendre hommage à tous ces «soldats» qui nous ont soutenus sur le plan organisationnel.

¦ Que représente la victoire de l’Alliance de l’avenir pour vous?

C’est un plébiscite pour le Premier ministre particulièrement.

Les Mauriciens ont réalisé qu’il est le vrai rassembleur de ce pays. Malgré tous les discours des opposants qui voulaient à tout prix sectionner la société mauricienne, nous avons démontré que l’unité nationale se retrouve du côté de l’Alliance de l’avenir.

Nous avons une équipe qui représente vraiment cette unité et qui est représentative de toute l’île

Maurice. Il n’y a pas seulement la politique de représentativité mais aussi la politique des idées. Les deux vont de pair. En face, nous avons une opposition qui n’est pas du tout représentative de la société mauricienne. En outre, le Mouvement militant mauricien (MMM), c’est un parti qui n’a pas eu beaucoup d’idées novatrices durant la campagne.

D’ailleurs, parmi les 12 mesures de leur programme, ils disaient qu’ils allaient maintenir le transport gratuit et qu’ils allaient passer une loi pour qu’il y ait une candidate féminine dans chaque circonscription. Cela ne fait pas sérieux.

¦ Quels sont désormais les défis qui attendent le nouveau gouvernement?

Il y en a plusieurs. On a beaucoup parlé des infrastructures modernes pour faire face à l’avenir.

Il y a tout le problème de la congestion routière à régler. C’est une priorité des Mauriciens qui attachent également beaucoup d’importance à l’environnement.

La démocratisation de l’économie doit se poursuivre. Les cinq premières années, nous avons fait bon nombre de choses dans le secteur de la canne à sucre.

Désormais, j’aimerais voir des initiatives de démocratisation, d’ouverture et d’opportunités dans le secteur du tourisme. Le plus grand défi pour un gouvernement, c’est la mise en oeuvre de ses projets.

¦ Est-ce que la Commission pour la démocratisation de l’économie poursuivra son travail?

En principe, oui. Il y a encore du travail à accomplir.

¦ Quel est votre sentiment sur le fait de ne pas avoir été nommée ministre?

Je n’ai été nullement déçue.

C’est mon équipe qui est allée prendre la coupe et qui mettra en place le contenu de notre programme.

Moi, je n’attache aucune importance aux titres et aux postes. L’essentiel, c’est qu’on fasse le travail.

Peu importe mon rôle et ma marge de manoeuvre, je vais m’y mettre à 100%. La fierté vient de notre rendement et de notre performance.

¦ Est-ce que Rama Sithanen manquera à ce gouvernement?

Encore une fois, je tiens à dire que ce n’est pas une question de personne. Le monde a toujours connu le progrès et il n’est pas le fruit du travail d’une ou de deux personnes. C’est toujours une dynamique d’équipe qui fait la différence. Il ne faut pas personnaliser les choses. L’île Maurice est indépendante depuis 1968 et on a tous travaillé pour la faire progresser. Il n’y avait pas de Rama Sithanen pendant tout ce temps-là. Il ne faut pas glorifier des personnes en particulier. Le PTr a commencé son existence en 1936 avec des personnes comme Curé, Anquetil, Seeneevassen et Rozemont. Ensuite, on a eu sir Seewoosagur Ramgoolam.

Aujourd’hui, on a Navin Ramgoolam.

A différents moments de son existence, le parti a connu des gens qui ont oeuvré pour le progrès. Le parti sera toujours là après notre départ. L’essentiel, ce ne sont pas les personnes. L’essentiel, c’est notre philosophie, que nous léguerons à d’autres.

Quand on est dans un parti comme le PTr, on est privilégié d’être héritier de valeurs nobles.

Aujourd’hui, mon rôle, c’est de faire vivre ces valeurs et de les vivre personnellement, moi.

Ensuite, je passerai le relais à d’autres. Quiconque ramène tout à une question de je -me-moi n’a pas les valeurs du PTr.