Pittsburgh, les dirigeants des pays du G20 se sont retrouvés mercredi pour la troisième fois en moins d''''un an avec la double ambition de contraindre les banques à des comportements moins risqués et de remettre d''aplomb l''économie mondiale.

Présidant sa première grande réunion internationale, Barack Obama a accueilli ses homologues des grandes économies développées et émergentes lors d''une réception en fin d''après-midi avant d''entrer dans le vif du sujet lors d''un dîner consacré à la "réforme du système international".

Pays hôte, les Etats-Unis entendaient pousser en priorité l''idée d''un redémarrage ordonné de l''économie mondiale qui s''accompagne d''une correction des déséquilibres des dernières années.

Face à la pression des Européens, Allemands et Français en tête, ils ont indiqué que la régulation de la finance, qui avait déjà dominé le précédent G20 de Londres début avril, serait une nouvelle fois le dossier numéro un à l''ordre du jour.

Le secrétaire au Trésor Timothy Geithner a ainsi déclaré s''attendre à ce que le sommet débouche sur un agenda ferme de réformes sur un sujet "qui ignore les frontières et où les solutions ne peuvent venir des pays agissant chacun dans leur coin."

Ce recadrage américain est intervenu après que la chancelière allemande Angela Merkel a déclaré qu''une discussion sur la correction des déséquilibres économiques ne devait pas reléguer au second plan la nécessité urgente de renforcer la régulation des marchés financiers.

Elle a exprimé la crainte que la dynamique s''épuise rapidement sur ce sujet sensible maintenant que le plus gros d''une crise qui a contraint les gouvernements à injecter des centaines de milliards de dollars dans des banques est passé.

La police disperse les manifestants

Partisans d''une sévère limitation des bonus des opérateurs de marché, la France et l''Allemagne ont été rejoints par le Japon, le Premier ministre Yukio Hatoyama déclarant que son pays voulait jouer un rôle dans la mise au point de règles freinant "les jeux d''argent excessifs".

Selon un responsable canadien, le G20 devrait affirmer des principes sur les bonus mais laisser leur application au soin de chaque pays.

Une autre source a indiqué que le communiqué final devrait utiliser des "termes forts" pour leur encadrement sans fixer toutefois de plafond comme le réclame la France.

Cette même source a fait état d''un quasi-accord sur la suppression à moyen terme des subventions sur les carburants fossiles, mais sans donner de délai précis, dans le cadre des négociations sur l''aide financière à apporter aux pays en voie de développement pour les aider à lutter contre le réchauffement climatique.

Sur la question des déséquilibres économiques, les Etats-Unis veulent que les pays du G20 s''engagent sur un modèle de croissance moins dépendant du consommateur américain, ce qui signifie que les grands pays exportateurs, comme la Chine, devront pousser leur demande intérieure.

Le sommet se tient en plein coeur de Pittsburgh, l''ancienne capitale américaine de l''acier dont le centre a été bouclé par d''importantes forces de sécurité, policiers et soldats en tenue de camouflage.

Les forces de l''ordre ont chargé dans l''après-midi pour disperser quelque 2.000 manifestants anti-capitalistes après les avoir bloqués à un kilomètre et demi du centre de convention qui accueille la réunion.

(Source : Reuters)