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Pêche : les défis d’un pilier économique des pays de l’océan Indien discutés aux Seychelles

8 avril 2011, 00:00

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Pêche : les défis d’un pilier économique des pays de l’océan Indien discutés aux Seychelles

Les professionnels du secteur de la pêche dans l’océan Indien sont réunis, ce vendredi 8 mars, aux Seychelles. Ils discutent des moyens d’assurer la pérennité de l’industrie thonière de la région du sud-ouest de l’océan Indien.  Le ministre de la Pêche et de Rodrigues, Nicolas Von Mally (au micro) y participe.

L’industrie thonière de l’océan indien est en quête de durabilité. Professionnels du secteur, ONG, et représentants des gouvernements de la région, dont Nicolas Von Mally, ministre mauricien de la Pêche et de Rodrigues, sont actuellement réunis en conférence à Port Launay aux Seychelles pour discuter des moyens pour assurer la durabilité de l’industrie thonière dans la région. Des mesures ont déjà été prises notamment sous l’égide de la Commission de l’océan indien et aussi par les professionnels eux-mêmes en vue d’adopter les techniques de pêches les plus en phase avec la protection des stocks de thons et de l’environnement marin en général.

La durabilité de la filière thonière est une problématique importante des pays de la région. Sur vingt ans, Rs 40 milliards ont été investis dans le secteur, surtout à Maurice et aux Seychelles. L’industrie compte 11500 emplois directs et 17500 indirects, rappelle le directeur général de MWBrand, un des principaux opérateurs basés aux Seychelles via Indian Ocean Tuna Ltd.

A Maurice l’industrie de la pêche a dépassé le secteur sucrier en termes d’emplois (18000 personnes, dont 6000 directs) et de revenus (Rs 9 milliards en 2009). Il va sans dire que les mesures consenties par les professionnels du secteur, soutenus en cela par les Etats, les instances régionales et les ONG, contribueront à appuyer durablement un secteur qui n’a cessé de croître, relève en substance Nicolas Von Mally.

Cela dit, la piraterie somalienne joue les trouble-fêtes. L’impact sur l’industrie est notable et pourrait s’aggraver : « depuis trois ans un tiers de la flotte thonière seychelloise (d’où provient l’essentiel du thon transformé à Maurice, ndlr) a quitté l’océan indien », regrette Philippe de St Pern président de l’Indian Ocean Tuna Operators Association. « C’est donc une baisse significative des captures », ajoute-t-il. Les équipages doivent, en plus, faire de la place à de la sécurité armée embarquée en mer au coût de Rs 20 millions par bateau par an.

Bref, l’enjeu est de taille pour Maurice dont le seafood hub, générateur de revenus et créateur d’emplois insiste le ministre Von Mally, dépend de l’approvisionnement durable en thons pêchés autour des Seychelles, des techniques de pêches raisonnées, et de la gestion des risques, principalement la piraterie et la surveillance maritime contre la pêche illégale.


Gilles RIBOUET
De Port Launay, Seychelles.

Gilles RIBOUET