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Palma : Une lueur d’espoir au coeur de la misère noire
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Palma : Une lueur d’espoir au coeur de la misère noire
Dans un quartier de Palma, dans l’ouest de l’île, la pauvreté a élu domicile chez une poignée de personnes. Loin de les abandonner à leur sort, des travailleurs sociaux leur ont tendu la main.
Face aux conditions de vie inhumaines que doivent endurer au quotidien des habitants de Palma, région se trouvant à la périphérie de Quatre-Bornes, Marie Josée Fidèle et d’autres travailleurs sociaux se dévouent afin d’alléger la pauvreté de ces personnes. Point positif : parmi celles-ci, neuf familles ont réussi à sortir du lot grâce à leur soutien mais aussi, tient à préciser la travailleuse sociale, à leur propre détermination : «Noupa met kas dan zot lamin, nou ed zot kouma nou kapav».
Ceux qui se cachent derrière leur dignité ont du mal à parler de leur misère. C’est le cas d’Olina Ramalinga, 60 ans, l’une des personnes épaulées par Marie Josée Fidèle. Son chez-soi, elle y tient car c’est tout ce qu’elle possède. La travailleuse sociale se rappelle avoir recherché l’aide de la National Empowerment Foundation, à son sujet, il y a trois ans mais vu que le bout de terre où elle vit n’est pas à elle, Olina n’a pas reçu d’aide de l’État. «Monn bizin biny lipou li vinn ek mwa sa zour la»,raconte Marie Josée.
C’est près d’un canal, dans une bicoque en tôle, que vit la sexagénaire avec son fils de 20 ans. Dans cet abri, que l’on peut difficilement qualifier de maison, l’air est à peine respirable. «Kan monn trouv li, soleta inn bien tous mwa. Akoz lipena enn terin, get kouma li peviv», poursuit la travailleuse sociale. Le logement se résume, en fait, à une pièce, constituée d’un assemblement de feuilles de tôle rouillées et la veuve n’est pas très encline à afficher ses conditions de vie. Pleinement consciente de celles-ci, elle reconnaît, honteusement, «Mo lakaz sal.» Se laissant aller à des confidences, elle nous dit, toutefois, à la vue du désordre qui règne dans sa case et d’un matelas posé sur des bouts de bois, «Kan ti ena gro lapli, monn bizin dormi lor matla mouye».
Olina bénéficie, par ailleurs, de la solidarité dont font preuve ses voisins. Ils la nourrissent parfois ou l’hébergent, en cas de mauvais temps. Certains d’entre eux affirment que la sexagénaire fait la lessive, la vaisselle, voire ses besoins dans le canal qui longe sa case. Quant à son fils, il fait de petits boulots çà et là mais il n’empêche qu’ils se retrouvent sans gaz et sans nourriture quelquefois, qui plus est dans la pénombre de la nuit, sans même une bougie pour les éclairer.
«Kan pena gaz, mo kwi lor dibwa me dokter inn interdi mwa fer sa akoz mo gagn katarak», fait remarquer Olina.À l’époque où elle en avaitencore la force, elle travaillait«dan lakour», comme elle ledit, soit comme bonne, maisaujourd’hui, il ne lui resteplus que sa dignité.
Epuisée
Un peu plus loin, nous rencontrons un couple de sans domicile fixe (SDF) dont la situation ne peut qu’interpeller. Patricia Raber, 36 ans, enceinte de neuf mois et Désiré Labonne, 24 ans squattent des maisons abandonnées du quartier sans savoir de quoi sera fait demain. Épuisée, Patricia devrait accoucher dans moins de trois semaines ; elle arrive difficilement à parler et il lui faudrait du repos. Cependant, est-il possible de souffler quand on est SDF, quand on ne peut être aidé par sa famille, également pauvre, et subit les mêmes conditions de vie depuis un an.
Patricia Raber et Désiré Labonne, un couple de sans domicile fixe, seront bientôt parents.
Désiré Labonne, le compagnon de Patricia, n’a pas d’emploi fixe et ils habitent actuellement dans une maison abandonnée, exposés à toutes sortes de dangers. De plus, ils ont du mal à trouver de quoi se nourrir. Sur quatre briques, un matelas tient lieu de lit dans l’une des pièces du logement, tandis que des vêtements sont éparpillés sur le sol. «Nou penanarnien, ni deksi ni karay, banndimounn amen manze parfwa,zot donn nou», confie le couple.
Dans de telles circonstances, l’on ne peut s’empêcher de se demander ce qu’il adviendra de cette famille quand l’enfant viendra au monde, dans quelques jours. Le beau-frère de Patricia, Nigel Henriette, explique qu’il aurait bien voulu apporter son aide au jeune couple mais qu’il vit lui-même dans des conditions précaires, entre quelques feuilles de tôle.
Nos pas nous entraînent ensuite vers un autre destin, celui de Mahmood Hossen Moshed. Cet ancien pâtissier a connu une descente aux enfers après une dépression et petit à petit, il s’est retrouvé dans un dénuement presque total. «Mo ena enn lakaz meloye mo pa pe kapav paye.Monn perdi mo travay et mopa pe trouv enn lot. Monn bizin vann tou seki mo ena, zordi ou get mo lakaz, nepli res narnien», dit-il, désemparé. Pour ne pas arranger les choses, Mahmood Hossen Moshed souffre d’un handicap : il ne voit que d’un oeil et pourtant, à 39 ans, il souhaite vraiment recommencer à s’adonner à la pâtisserie, sa passion.
Les personnes que nous avons rencontrées à Palma se trouvent, certes, confrontées à tout un ensemble de problèmes, corollaire d’une misère criante, mais pour Marie Josée Fidèle, il est hors de question qu’elles en restent là. «Mo sey fer tou pou explik zot kouma sorti dan sa lamiser nwar la», lance-t-elle avec conviction. Gageons que grâce à sa bienveillance et celle des autres travailleurs sociaux de la localité, un avenir meilleur se profile à l’horizon pour ceux qu’ils soutiennent.
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