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Polis, police, policé, politique…
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Polis, police, policé, politique…
 
 
         
 
En grec ancien, polis veut dire cité. De là découlent les quelques autres mots que l’on sait. Ainsi, la ville est le cadre de l’ordre, défi ni par la loi, le lieu aussi d’une convivialité, facilitée par un savoir- vivre, le terrain d’un exercice du pouvoir, ce dernier conféré par le choix, à intervalles réguliers, des citoyens.
Il nous faudra, cette fois, faire notre deuil de la régularité de l’intervalle. En effet, voilà sept ans déjà que les équipes sont aux affaires dans nos villes, alors qu’elles avaient pour vocation d’être uniquement quinquennales. Mais nos pouvoirs publics semblent peu émus par cette prolongation unilatérale du contrat et ce n’est peut- être pas la peine de revenir sur ce qui, hélas, ne choque plus qu’à géométrie variable.
Les partisans de l’opposition y voient un scandale, une entorse inadmissible à la démocratie. Les soutiens du pouvoir considèrent cela comme de peu d’importance, un report bien dérisoire au vu de la pertinence effective de l’enjeu.
Tous ont peut- être raison. Il est dangereux, dans une démocratie, de manipuler les échéances, même les moins importantes, cela étant toujours susceptible d’être un précédent délétère. Mais il est également vrai que la médiocrité de la gestion locale, la pauvreté des services, l’impéritie des maires, notamment face aux multiples contrevenants, l’apparente inutilité de l’institution n’encouragent guère à s’émouvoir des renvois successifs du scrutin.
Paradoxal, suggérera celui qui pense qu’on doit remplacer par d’autres ceux qui ne donnent pas satisfaction. Réaliste, concédera celui qui se dit que la démagogie des partis politiques, quels qu’ils soient, continuera à nous valoir, élection après élection, des équipes sans réelle préparation pour répondre aux attentes des administrés.
Tout comme une majorité parlementaire, une équipe municipale a intérêt à faire valoir le mandat qu’elle a reçu pour agir, se référant au plus récent verdict du suffrage universel plutôt qu’aux bruits de la rue. Une liste municipale pourrait bien, par exemple, faire savoir, pendant sa campagne, voire faire imprimer noir sur blanc dans son programme, comment elle entend régler le problème des marchands ambulants. Et, à partir du moment où cette liste est investie, au pouvoir à la mairie, elle devrait disposer d’une pleine légitimité pour agir en vue de l’intérêt collectif.
Quand les listes partisanes aux municipales nous proposeront- elles des programmes réalisables, avec de vraies suggestions pour améliorer la qualité de vie des citadins ? En sachant que le débat à Port- Louis ne peut être le même qu’à Beau- Bassin/ Rose- Hill ou à Quatre- Bornes. A moins que les candidats, comme hélas trop souvent, utilisent les caissons de camion uniquement pour vilipender Navin Ramgoolam, Paul Bérenger et Anerood Jugnauth. Ce qui n’a vraiment rien à voir avec les rats du marché de Curepipe, les corbeaux du gymnase de Plaisance ou les cabris du maire de Vacoas.
Il n’est pas nécessaire que la date des élections soit arrêtée pour cela. Les principales formations peuvent déjà communiquer et nous faire savoir ce qu’elles envisagent de nous proposer. L’action d’une équipe municipale se mesure en kilomètres de routes asphaltées et éclairées mais aussi au nombre des équipements de sports mis à la disposition des administrés, de salles polyvalentes, d’activités pour les enfants, les adolescents ou le troisième âge, etc.. Une visite à Rodrigues pourrait être très éclairante pour nos administrateurs et aspirants administrateurs locaux.
Certes, le conseil régional n’est pas une municipalité mais il gère la qualité de vie d’un nombre de citoyens pas trop éloigné de celui de nos plus petites villes. Et que ce soit pour le sport ou la culture, l’esthétique de l’aménagement collectif ou la mise en place de projets durables, il y a quelques belles leçons à apprécier. Sans belles chaussettes sur bureau.
 
 
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