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Portugal : Plus de 100 000 manifestants contre l''austérité à Lisbonne

12 février 2012, 00:00

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Portugal : Plus de 100 000 manifestants contre l''austérité à Lisbonne

Plus de 100 000 manifestants se sont rassemblés samedi sur la place du Palais à Lisbonne pour protester contre l''''austérité et la continuation des difficultés économiques malgré l''aide financière apportée en mai 2011 par l''Union européenne et le FMI.

Les organisateurs du rassemblement, le plus grand depuis le début de la crise, ont promis d''accentuer leur mouvement ainsi que les actions syndicales parallèles. La manifestation se déroulait à quatre jours de l''évaluation trimestrielle de suivi du plan de sauvetage, par des représentants des bailleurs internationaux de Lisbonne, attendus mercredi au ministère des Finances, qui surplombe la place au bord du Tage.

"Nous saisissons cette occasion pour faire notre propre évaluation, au nom de ceux qui souffrent au quotidien", a déclaré face à la foule Armenio Carlos, secrétaire général du principal syndicat portugais, la CGTP. "Nous devons accentuer la lutte. Le pays a besoin d''enlever la corde qu''il a au cou", a-t-il poursuivi, promettant une nouvelle série de rassemblements dans tout le pays le 29 février.

Armenio Carlos a appelé à une renégociation de la dette portugaise au lieu de la poursuite du programme d''austérité. Le mois dernier, la CGTP avait refusé, contrairement à d''autres centrales portugaises, de donner son aval à la réforme du marché du travail proposée par le gouvernement.La baisse des dépenses publiques et les hausses fiscales imposées par le plan d''aide financière a provoqué au Portugal la plus forte récession depuis les années ayant suivi le retour de la démocratie en 1974. Le taux de chômage a atteint le niveau record de 13%."Le plan de sauvetage est très bon pour les créanciers qui touchent des milliards en intérêts et en commissions, très bon pour les banques, mais ces mesures sont vraiment néfastes pour les travailleurs, les jeunes, les retraités, pour les 2,7 millions de Portugais au bord de la pauvreté, et ceux qui sont déjà dedans", a dénoncé le dirigeant syndical.

La crise de la dette au Portugal n''a pas déclenché de mouvements sociaux d''une ampleur aussi marquée qu''en Grèce. Il y a eu deux grèves générales en deux ans, ainsi que des débrayages occasionnels dans divers secteurs, notamment les transports.

Espagne: mobilisation générale le 19 février

Les syndicats espagnols ont appelé à manifester dans tout le pays le 19 février contre la réforme du travail qui va "accélérer la destruction d''emplois", le gouvernement estimant lui qu''elle va aider le pays à sortir de la crise et d''un chômage record. "Le 19 février, nous voulons que les rues d''Espagne se remplissent d''une clameur et de manifestations contre la réforme du travail", a affirmé le secrétaire générale du CCOO, Ignacio Fernández Toxo, lors d''une conférence de presse commune avec son homologue de l''UGT Cándido Méndez.

Pour l''heure, pas de grève générale mais les syndicats espèrent une mobilisation "qui va crescendo" contre une réforme qui vise au "démantèlement des droits" et "attaque les bases fondamentales du modèle de bien-être social". La réforme adoptée vendredi inclut la baisse des indemnités de licenciement et des mesures pour stimuler l''emploi des jeunes, alors que le pays souffre d''un taux de chômage record de plus de 22% de la population active et qui touche près d''un jeune sur deux. Les entreprises bénéficieront ainsi d''une déduction fiscale de 3 000 euros pour leur première embauche d''un jeune de moins de 30 ans, tandis que le chômeur trouvant un travail pourra combiner 25% de sa prestation chômage avec son salaire pendant un an.

Les syndicats estiment eux que cette réforme "va accélérer la destruction d''emplois" et "augmenter la précarité à moyen terme"."Les adultes vont être licenciés pour pas cher et les jeunes vont être embauchés peut-être plus facilement mais seront peu payés", a affirmé Candido Mendez. Particulièrement visée, la réduction des indemnités de licenciement de 45 jours de salaires par année travaillée à 33 jours, voire 20 en cas de licenciement économique dans certaines conditions.

Sources : Reuters &AFP.