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Prism: Edward Snowden a quitté Hong Kong pour Moscou
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Prism: Edward Snowden a quitté Hong Kong pour Moscou
Edward Snowden, l'informaticien à l'origine des fuites sur le programme américain de cybersurveillance Prism, a été autorisé à quitter Hong Kong dimanche malgré les pressions américaines et serait en route pour Moscou, qui ne devrait être qu'une escale avant une autre destination.
Selon le quotidien anglophone South China Morning Post, l'Américain, qui s'était réfugié fin mai à Hong Kong, a pris place à bord du vol Aeroflot SU213 à destination de la capitale russe.
De là, ajoute le journal, il pourrait gagner l'Islande, qu'il a lui-même évoquée lors de ses apparitions publiques dans la presse, ou l'Equateur, qui abrite à l'intérieur de son ambassade à Londres Julian Assange, le fondateur du site WikiLeaks.
A Moscou, des agences de presse russes parlent elles de Cuba ou du Venezuela.
Les autorités hongkongaises, qui étaient saisies d'une demande de mandat d'arrêt formulée par les Etats-Unis, ont précisé de leur côté qu'Edward Snowden avait quitté volontairement le territoire après y avoir été autorisé.
"C'est une nouvelle sensationnelle", a commenté Simon Young, professeur de droit à l'université de Hong Kong. "Je pensais qu'il resterait à Hong Kong et engagerait le combat contre la demande d'extradition. Le gouvernement fédéral américain va être furieux."
DES NÉGOCIATEURS AMÉRICAINS SE TROUVAIENT À HONG KONG
Le consultant en informatique de 29 ans, qui travaillait en sous-traitance pour la National Security Agency (NSA), une des principales agences du renseignement américain, a reconnu être à l'origine des révélations sur l'existence d'un vaste programme de cybersurveillance des communications téléphoniques et via internet. Les Etats-Unis l'ont inculpé de vol de biens de l'Etat, de transmission non autorisée d'informations relevant de la défense nationale et de divulgation de renseignements classifiés à une personne non habilitée.
Ces deux dernières infractions tombent sous le coup de la loi des Etats-Unis sur l'espionnage, ce qui pourrait valoir à Snowden des sanctions financières ainsi qu'une peine de dix ans de prison.
Washington réclamait aux autorités de la région administrative spéciale de Hong Kong un mandat d'arrêt provisoire en vue de son extradition. Samedi, la Maison blanche annonçait que des responsables américains étaient à Hong Kong pour négocier le retour du "lanceur d'alerte".
"Si Hong Kong n'agit pas bientôt, cela compliquera nos relations bilatérales et soulèvera des questions sur l'engagement de Hong Kong vis-à-vis de l'Etat de droit", déclarait un responsable de l'administration Obama sous couvert d'anonymat.
Mais le gouvernement hongkongais a expliqué dimanche que le dossier transmis par les Etats-Unis "n'était pas pleinement conforme aux conditions requises par la loi de Hong Kong".
"Puisque le gouvernement de la région administrative spéciale de Hong Kong n'a toujours pas les informations suffisantes pour traiter d'une requête de mandat d'arrêt provisoire, il n'existe aucune base juridique pour interdire à M. Snowden de quitter Hong Kong", ont précisé les autorités après l'annonce de son départ.
AVEC L'AIDE DE WIKILEAKS
D'après l'agence de presse russe Interfax, qui cite des sources de la compagnie aérienne Aeroflot, un billet a été réservé au nom de Snowden sur un vol régulier Moscou-La Havane.
Itar-Tass qui cite également des sources au sein d'Aeroflot écrit pour sa part que Snowden se rendrait ensuite de La Havane à Caracas, au Venezuela.
Les autorités russes n'ont pas confirmé formellement l'arrivée en transit de l'informaticien mais le ministère des Affaires étrangères a indiqué qu'il était probable que Moscou ne soit qu'une escale vers sa destination finale.
Son départ de Hong Kong aurait été facilité par WikiLeaks. Le site pionnier dans la diffusion massive sur internet de documents confidentiels assure avoir aidé Snowden à quitter Hong Kong et à trouver un "asile politique dans un pays démocratique".
Les informations communiquées par Snowden ont permis de révéler l'existence très décriée de Prism, un vaste programme de surveillance de données informatiques circulant sur internet, des courriers électroniques par exemple, et de données téléphoniques.
Ses révélations, publiées début juin par le Guardian et le Washington Post, montrent comment la NSA a amassé quantité de données téléphoniques et numériques provenant de compagnies telles que Verizon, Google, Apple et Facebook.
Snowden a également affirmé que la NSA piratait depuis 2009 les ordinateurs d'institutions appartenant à l'ancienne colonie britannique, ainsi qu'à la Chine. Le système de l'université Tsinghua aurait été surveillé par la NSA, de même que des opérateurs de téléphonie mobile.
Ces dernières accusations, écrit l'agence officielle de presse Chine nouvelle, sont des "signes très troublants". "Elles démontrent que les Etats-Unis, qui tentent de longue date de se faire passer pour la victime des cyberattaques, sont en fait devenu le principal coupable de notre époque", ajoute Chine nouvelle.
Pour certains observateurs, la Chine ne serait pas étrangère à la décision prise par le gouvernement local de l'ancienne colonie britannique, qui dispose d'un statut spécifique depuis sa restitution à Pékin, en 1997.
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