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Quand l’ART devient thérapie

20 juillet 2013, 13:35

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Quand l’ART devient thérapie

La musique, la peinture ou la danse se transforment en outils efficaces pour aider ceux atteints de troubles psychologiques et de pathologies psychiatriques. L’art permet d’atteindre les sentiments enfouis et de s’affranchir de la peur de l’autre.

 
Dire ce qui nous a blessés au plus profond de notre être peut être terriblement difficile. Quand la parole fait défaut, les expressions corporelles prennent le relais pour sortir une personne meurtrie du gouffre.
 
L’art thérapie peut aider les femmes violées, les personnes suicidaires, les enfants victimes de traumatismes, ceux souffrant de troubles psychologiques entre autres, à faire face à leurs vieux démons et à apprendre à les exorciser. L’art thérapie, c’est comme se donner une nouvelle chance parce qu’il faut bien l’admettre, beaucoup d’entre nous hésitent encore à suivre une thérapie Classique.
 
Le principe de cette technique ? Se servir de la création artistique - peinture, théâtre, danse, collage, modelage, musique, photographie, mimes - pour extirper les problèmes inconscients de l’individu et le conduire sur la voie de la positivité. L’art thérapie nous met face à nous-mêmes.
 
«C’est une forme de psychothérapie et de psychoanalyse à travers et grâce à l’art. L’art fait le lien entre le problème donné et la personne», explique Emanuela Forti-Padiachy qui détient un doctorat en art et en sciences humaines. Elle possède aussi une formation en psychoanalyse freudienne. On attribue généralement l’art thérapie au peintre anglais, Adrian Hill, qui en fit la première l’expérience en 1940.
 
L’art devient donc un médium qui pénètre le problème au niveau de la conscience de l’individu. La thérapeute essaie de travailler sur le passé de la personne pour comprendre ce qui a déclenché les troubles. «Le psychothérapeute se base surtout sur la parole pour aider quelqu’un. Moi, je me base sur les expressions du visage et du corps pour détecter la source du problème. Le corps lance des signaux et c’est une communication non verbale qu’il faut prendre en considération», explique-t-elle.
 
Emanuela Forti-Padiachy se rend compte à quel point c’est parfois difficile de s’exprimer, surtout quand on est une victime. Lors de la première séance, elle fera «connaissance» et essaiera de comprendre la source du mal-être.
 
«Je laisse la personne libre lors du premier rendez-vous. Si elle veut parler, je la laisse faire. Si elle ne le veut pas, j’observe ses lèvres, sa bouche, ses mains et son body language qui peuvent révéler beaucoup de choses. Ensuite, j’essaie de détecter les points principaux sur lesquels je vais commencer à travailler.»
 
Son but est d’activer le processus vital de la créativité. Pousser avec respect et prudence le patient vers plus de profondeur. L’art est de nature sensorielle. «Je me sers du corps et des cinq sens pour surmonter les blocages.» Elle effectuera donc quelques tests grâce à la musique, au cinéma, à la photographie entre autres pour comprendre à quel art une personne réagit le mieux.
 
«La musique a un pouvoir sur le système nerveux central et sur les capacités cognitives et psychomotrices. Le tango, par exemple, fait énormément de bien à ceux atteints de la maladie de Parkinson.»
 
L’art devient donc un moyen de réveiller un souvenir oublié et de faire rejaillir une émotion refoulée. L’art permet de se libérer et d’extérioriser la souffrance.
 

INFOS PRATIQUES
Emanuela Forti-Padiachy s’occupe des patients à la nouvelle clinique Ferrière à Curepipe les mercredis. Elle peut être contactée au tel. 251-2910/250-0100