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Questions à Audrey D''Hotman CSR Manager de Rogers

24 septembre 2012, 11:43

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La bonne pratique de Rogers en matière de « Corporate Social Responsibility » ( CSR), a été primée dans le « Global Compact Yearbook 2012 » des Nations unies. Qu’est- ce que cela signifie?

Cela veut dire que c’est notre stratégie pour cette cause nationale qu’est la lutte contre le VIH- SIDA. En 2007, nous avons axé notre CSR sur la prévention chez les jeunes âgés de 15 à 24 ans. Nous nous sommes engagés sur trois ans dans cette voie, dans un premier temps, alors que les statistiques montraient que 2% de la population était concernée par la maladie, un malade sur cinq était dans cette tranche d’âge. Les chiffres, à présent, ont montrent un net recul dans la transmission de la maladie, ce qui veut dire que notre action a eu un impact positif.

En quoi consiste cette bonne pratique CSR ?

C’est d’abord identifi er un besoin d’ordre national ( dans notre cas, les jeunes et le VIH- SIDA). Ensuite, il s’agit d’établir un dialogue avec les parties prenantes pour comprendre les besoins.

Enfi n, il s’agit d’établir des critères pour juger de l’impact de l’action. Mais Rogers s’est aussi beaucoup impliqué, autrement que fi nancièrement. D’abord en sponsorisant une étude nationale à la demande du National AIDS Secretariat , qui devait donner une indication de l’effi cacité des mesures prises. Cette étude, vise à comprendre quatre facteurs propres à la population par rapport à la maladie, soit : Knowledge , Attitude, Behaviour et Belief .

Rogers a tout de même étendu son engagement à 2013. Pourquoi ?

L’étude a montré que, même si la situation par rapport aux trois autres facteurs s’était améliorée, en ce qui concerne le Behaviour , soit le comportement des jeunes par rapport à la maladie était toujours inquiétant. Seuls 6% des 15- 24 ans avaient conscience d’être à risque et utilisaient un préservatif.

Nous n’étions pas satisfaits de ce résultat. Nous avons ainsi réorienté notre focus sur la communication avec les adultes, plus particulièrement avec les parents qui, avec les enseignants et les religieux, sont les personnes les plus infl uentes pour les jeunes. Rogers a ainsi produit un pack parental, à sa propre initiative, comprenant un DVD et différents livrets d’information pour améliorer leur communication avec leurs enfants.

La bonne pratique n’est pas qu’une affaire de sous. Comment le groupe Rogers a- t- il dépassé ce cap ?

En s’occupant de la formation des membres des ONG que nous soutenons, ce qu’on appelle le capacity building . C’est- à- dire pour des choses comme comment formuler un projet ou évaluer l’impact de ces projets, qu’est- ce qu’il faut mesurer ? Nous avons des ressources humaines au sein du groupe qui ont proposé cet accompagnement. Nous avons apporté un accent « recherche de résultats » propre au secteur privé. Le visage de ces ONG a changé grâce à cela. Sur le plan national, Rogers s’est aussi beaucoup impliqué dans l’élaboration du plan national et avec le Comité Multisectoriel pour le VIH- SIDA Le groupe a aussi une politique interne par rapport au VIH- SIDA. Par exemple, nous avons oeuvré pour que même nos employés séropositifs puissent profi ter d’une assurance maladie, ce qui n’était pas le cas auparavant.

Nous avons aussi des distributeurs de préservatifs dans les toilettes de l’entreprise.

C’est vous dire que nous ne faisons pas qu’agir à l’extérieur du groupe.

Rogers s’affaire à présent à fédérer les entreprises autour d’un projet que nous avons initié, la Health Business Coalition . Regrouper des fondations autour de problèmes de santé nationaux, comme le VIH- SIDA, la drogue, le diabète et les handicaps, afi• de réunir le gouvernement et les ONG et d’encourager le dialogue entre eux, afin de dégager des politiques nationales

Cette deuxième période de trois ans touche à sa fin l’année prochaine. Que sera la politique CSR future du groupe ?

Nous avons identifi é d’autres problèmes d’ordre national et nous redéfi nirons l’orientation de notre CSR en conséquence. Le constat est que, de 45 nouveaux cas de VIH- SIDA dépistés par mois en 2010, nous en sommes à 28, ce qui est vraiment satisfaisant. Notre implication a été à hauteur de Rs 35 millions dans 89 projets sur cinq ans. Mais il y a d’autres problèmes à considérer. Nous préparons les ONG avec qui nous travaillons, depuis un an et demi déjà, afi• qu’elles puissent se préparer à trouver d’autres modes de fi nancement. Nous avons longtemps servi de pont entre la société civile et le gouvernement, dans des relations qui étaient souvent confl ictuelles. Nous avons identifi é un remplaçant, dans le secteur privé, pour le groupe au sein des instances nationales. Nous ne manquons, toutefois, pas de féliciter tous nos partenaires pour le travail accompli.
 
 

Ludovic AGATHE