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Rajcoomar Auckloo (HRDC) : « Il y a urgence à modifier l’image négative des TIC »
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Rajcoomar Auckloo (HRDC) : « Il y a urgence à modifier l’image négative des TIC »
Le HRDC a convoqué des opérateurs de l’industrie de la Technologie, de l’information et des communications (TIC), des directeurs des ressources humaines, des experts en matière d’emploi pour cerner les multiples facettes du phénomène de pénurie de compétences. A terme, le HRDC veut publier un plan national pour une formation adaptée aux besoins de l’industrie.
En août-septembre de l’année dernière, le HRDC a commandité une étude sur les TIC. Quel était le principal objectif de cette initiative ?
L’objectif de cette étude du HRDC était d’évaluer la situation actuelle sur la pénurie de main-d’œuvre qualifiée dans ce secteur. L’étude identifie les besoins immédiats et futurs de l’industrie des TIC. Elle dresse un profil des employés que recherchent les employeurs. Le but ultime est de proposer des recommandations qui aideraient à élaborer des programmes visant à réduire l’écart entre la demande et l’offre de la main-d’œuvre dans le secteur des TIC.
Quels sont les recommandations et les enseignements émanant de cette étude ?
Les recommandations s’articulent autour de trois principaux pôles. D’abord, elle donne des pistes susceptibles d’attirer et de retenir en poste des compétences. Il y a urgence de modifier la situation actuelle qui projette une image négative du secteur de l’externalisation (BPO) de l’industrie. Ce qui contribue à éloigner les jeunes d’elle. Ensuite, il y a la nécessité de mettre en place une capacité innovatrice devant nous permettre de nous engager davantage dans la recherche et le développement. Il faut promouvoir une main-d’œuvre détenant les compétences dont l’industrie a vraiment besoin. Enfin, le développement des ressources humaines de l’industrie est requis. On devrait encourager la main-d’œuvre à se professionnaliser davantage. On devrait également se pencher sur la certification des compétences qui n’ont pas été préalablement sanctionnées par des autorités compétentes. Le rapport recommande la mise en place de programmes d’orientation professionnelle et la tenue de job fair qui devront permettre aux jeunes de prendre connaissance les besoins précis du marché du travail.
Le manque de compétences qualifiées est un des plus importants problèmes de l’industrie des TIC. Quels sont les facteurs responsables de ce phénomène ?
Les rédacteurs du rapport estiment que le manque de formateurs qualifiés va ralentir la croissance de l’industrie des TIC à Maurice. C’est un fait que bien de personnes n’ont pas les qualifications appropriées ou ne disposent pas des compétences recherchées ou qui ne sont pas tout à fait familières avec les nouvelles technologies. Il y a une disparité entre la formation formelle et les compétences exigées par le marché du travail. La perception négative à l’égard de l’industrie contribue à éloigner d’elle des compétences potentielles. A mettre sur cette liste, le fait que bon nombre d’employés n’adoptent pas l’attitude appropriée par rapport à l’exercice de leur responsabilité professionnelle.
Quelles sont les compétences qui sont en grande demande sur le marché du recrutement de l’industrie et qui ne sont pas disponibles ?
Ce sont entre autres, les télé agents, les développeurs de logiciels (Java), les adjoints dans le service à la clientèle, les personnes chargées de réaliser des entrevues en ligne, les ingénieurs de logiciels, les comptables, des spécialistes dans la gestion du réseau informatique, des modérateurs,
L’étude indique qu’il y a un manque de programmeurs pour ce qui est des systèmes de bases de données PHP, SAP, Oracle, Siebel. Certains employeurs disent qu’ils ne trouvent pas des gens détenant du BSc en ingénierie de logiciel, en informatique, télécommunication et réseau, des détenteurs de diplômes en informatique et des détenteurs de BA en Français et en Anglais.
Quelles ont été les incidences et les répercussions de ce phénomène sur l’industrie ?
Le manque de compétence, l’incompatibilité entre la compétence réelle des demandeurs d’emploi et celles que réclame l’industrie peuvent avoir des effets négatifs sur la performance d’une société. La pénurie notée dans une branche de production peut compromettre le taux de productivité escompté. Par contre, un surplus de main-d’œuvre formée peut créer une situation de chômage et peut réduire à néant les moindres possibilités d’embauche là elles pouvaient potentiellement surgir. La mise en place de programme de formation peut prévenir contre les risques de pénurie de compétence.
Que se passera-t-il si on ne parvient pas à rectifier le tir à temps ?
Faute de trouver sur le marché du travail local, les compétences dont ils ont besoin, des employeurs seront forcés à recourir à la compétence étrangère. Cette option risque cependant de réduire à néant, les acquis en matière de maîtrise des coûts de production et les possibilités d’améliorer l’efficience.
Quelles sont les mesures envisagées par la HRDC pour remédier à l’épineux problème qu’est l’incompatibilité entre des compétences acquises en formation et celles requises par les employeurs ?
Le système actuel de subvention permet aux employeurs de mettre en place des programmes formation pour leur personnel. Les employeurs peuvent recouvrir 75 % de leur investissement dans le domaine de la formation professionnelle. Depuis sa création en novembre 2003, le HRDC a facilité la formation de quelque 350 000 personnes à un coût total de Rs 2,2 milliards. Le HRDC contribue à l’exécution d’un programme d’insertion professionnelle en entreprise dans le but de combler le fossé entre le monde éducatif et le marché du travail.
Nous sommes en pourparlers avec les institutions tertiaires telles que l’Université de Maurice et l’Université de Technologie de Maurice pour les aider à comprendre les besoins réels de l’industrie à court, moyen et long termes. Ce qui devrait leur permettre de formuler des programmes de formation adaptés.
Un atelier de travail réunissant les opérateurs et toutes les parties prenantes de l’industrie a été organisé autour entre autres sujets, la pénurie de compétences dans l’industrie. Sur quoi les travaux de cet atelier déboucheront-ils ?
Cet atelier a permis aux professionnels de l’industrie, aux experts en matière d’enseignement et d’emplois, des formateurs et responsables de ressources humaines de se pencher sur le rapport que le HRDC a produit. A termes, le résultat des travaux de cet atelier contribuera à la préparation d’un plan national de formation. Ce plan devrait permettre à la HRDC de trouver les moyens devant lui permettre de résoudre la pénurie de compétence dans l’industrie des Tic. Nous avons entre autres abordé, la sensibilisation de jeunes à exploiter les possibilités d’embauche dans l’industrie des Tic, la disparité entre la formation formelle et les besoins réels de l’industrie, l’établissement d’un répertoire de positions dont l’industrie a besoin, le profile des compétences en manque dans l’industrie ou encore les problèmes liés au recrutement.
Propos recueillis par Lindsay Prosper
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