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Rama Valaydon : «Nous faisons notre travail avec en point de mire l’intérêt des travailleurs »
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Rama Valaydon : «Nous faisons notre travail avec en point de mire l’intérêt des travailleurs »
Rama Valaydon, secrétaire général de la «Port-Louis Harbour and Docks Workers Union», répond à ses détracteurs. Il nie les allégations de complicité entre la direction de la «Cargo Handling» et lui.
Vos détracteurs à la CHC affirment que vous entretenez une relation de «complicité» avec le management de la corporation. Que répondez-vous à cela ?
Ces sont des allégations fausses, non fondées et frivoles. La PLHDWU a un bilan et des gros résultats. Personne ne peut honnêtement venir dire que nous n’avons pas agi dans l’intérêt des travailleurs. Alors qu’ils ne peuvent pas nous accuser sur notre travail, nos adversaires choisissent la bassesse et des attaques personnelles pour tenter de nous discréditer. Mais aujourd’hui la vérité éclate au grand jour.
Le syndicat ne nuit pas en fi n de compte aux intérêts des travailleurs du port ?
La PLHDWU n’a pas le temps de se quereller avec n’importe quel syndicat. Nous faisons notre travail avec en point de mire l’intérêt des travailleurs. Le reste ne nous intéresse pas. Nous aurons souhaité que tous les autres syndicats puissent agir ainsi. Nous avons une culture stratégique et tactique pour résoudre nos problèmes. Cela fait longtemps que nous avons délaissé les méthodes d’antan. Après 40 ans d’existence, nous avons acquis une certaine expérience à travers des négociations qui se soldent presque toujours par des victoires. Nos adversaires ne font que des revendications. Ils n’ont eu aucun accord jusqu’aujourd’hui. Pire, ils ont fait réviser certains acquis à la baisse comme dans le cas des frais médicaux. En passant, laissez-moi dire que c’est chagrinant qu’aujourd’hui les syndicalistes se tiennent en chiens de faïence et s’appellent mutuellement des adversaires alors que notre véritable adversaire aurait du être le patronat.
Combien de membres compte effectivement votre syndicat parmi les employés de la CHC ?
Cette question est amusante et me fait sourire. Ce chiffre est du domaine public sur le site web du Registrar of Association. Dans notre demande de révision judicaire, nous avons affirmé en Cour suprême que la PLHDWU représente, à ce jour, quelque 95.34 % des travailleurs manuels et 86.16 % du personnel dans le «bargaining unit».
Quelle est votre position sur la question de trouver un partenaire stratégique à la CHC ?
Depuis 2007, nous avons gardé la même constance sur le dossier de l’arrivée d’un partenaire stratégique. Il n’est pas question de brader le bijou de la famille après la terrible expérience survenue à Mauritius Telecom, qui a même perdu son identité, bien que l’Etat soit actionnaire majoritaire. Le port est un secteur bien plus névralgique et le gouvernement ne doit pas céder aux caprices du secteur privé et de ses faucons. D’ailleurs, au Parlement, le Premier ministre lui-même a affirmé qu’il n’est pas convaincu de la nécessité d’avoir un partenaire stratégique. D’après un rapport d’audit externe, ce dont la compagnie aurait besoin, c’est d’une injection de capital de l’ordre de Rs 330 millions et aucune mention de brader le port au plus offrant n’a été évoqué comme solution.
Le port est un enjeu majeur. De tout temps, les acteurs politiques sont accusés d’interventionnisme. Quelle est votre position par rapport à cela ?
Jamais le port n’a connu un tel degré d’ingérence politique que ce soit de la part des ministres, des Seniors Ministers et des conseillers sur les affaires liées à la gestion des affaires quotidiennes. C’est ce que nous avons dénoncé de manière virulente dans notre dernière conférence de presse. Pendant de nombreuses années, la PLHDWU a été un rempart contre l’ingérence politique dans le port. C’est pourquoi nos détracteurs ont favorisé l’émergence d’un autre groupe de dissidents pour cautionner les désordres dans le port. Nous condamnons de la manière la plus catégorique qui soit toute ingérence politique dans les affaires de la CHC.
Un administrateur temporaire devrait être nommé à la CHC. Comment réagissez-vous à cela ?
Nous voyons clair dans le jeu de la State Investment Corporation (SIC) qui opte pour un administrateur externe au lieu de se livrer à un appel de candidatures pour remplacer le Managing Director et son adjoint. C’est un cheval de Troie qui pendant six mois va préparer activement la venue d’un partenaire stratégique. Soyons clair, le port n’est pas l’industrie sucrière, bien au contraire, c’est a travers une lutte nationale acharnée que nous avons botté les administrateurs hors du secteur portuaire en 1983. Aujourd’hui les masques de la SIC sont tombés. Au lieu de rester tranquille après ses échecs aux casinos de Maurice, elle vient confirmer le rôle qu’elle joue depuis un bout de temps en recevant des syndicats contrairement à ses obligations. La solution dans le présent cas est simple : le Premier ministre doit convoquer Archimède Lecordier et Jacques Faustin pour connaître leurs versions. La CHC a été créée par la sueur des travailleurs qui paient durement les reformes et la modernisation des équipements. La SIC, qui possède 54% de la CHC, n’a rien injecté. Par contre, elle a récolté de gros dividendes annuellement.
Entretien réalisé par Nazim Esoof
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