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Rencontre : Maxime Boudan, sage des paysages
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Rencontre : Maxime Boudan, sage des paysages
Il est un âge où l’on a des certitudes, un autre où l’on met de l’ordre. Dans sa vie, dans son oeuvre. Chez Maxime Boudan, les deux coïncident.
A 72 ans, le peintre-paysagiste peut se permettre de dire, « je n’ai qu’une ambition dans la vie : celle d’être connu à Maurice ». Il est actuellement en vacances au pays et a eu l’occasion de parler de l’éventualité d’organiser bientôt une exposition avec Tristan Bréville du musée de la photographie.
Maxime Boudan veut exposer dans « son » Maurice. Il l’a quitté en 1961 «parce qu’il n’y avait pas de boulot». Il part d’abord pour la Grande Bretagne avant de rallier l’Australie « parce que je n’aimais pas ce qu’on était en train de faire avec le marché commun ».
Une carrière de City Planner dans le NewSouth Wales plus tard – de 1982 à 2003 –, Maxime Boudan est aujourd’hui totalement peintre. Il est un plasticien qui a commencé, il y a dix ans, une collection de coins de Maurice. Il les a croqués sur place au crayon ou à l’aquarelle avant de les transformer « à la maison », c’est-à-dire chez lui à Brisbane. Ces études se muent soit en aquarelles plus léchées soit en gouaches.
Pendant dix ans, à chaque période de vacances au pays, Maxime Boudan fait le tour de l’île. En même temps, il cherche le bon angle pour immortaliser le Pouce, Souillac, Belle Mare, l’île de La Passe en limitant au possible la fi gure humaine. C’est sa façon à lui d’exalter le décor. Il laisse ainsi parler les arbres, la mer, le sable, l’«architecture des montagnes » tout en les restituant avec un réalisme saisissant.
Le peintre fait encore une allusion au temps qui passe. « J’ai passé l’âge de jouer ». De réinventer le réel à sa fantaisie. « Je fais de la peinture véridique ». Histoire pour le regardeur de se projeter dans le tableau. « Vous savez, jouer avec les paysages, c’est une façon de se cacher. Parfois, quand on s’est trompé, on dit que c’est de l’impressionnisme. L’humain est plein d’excuses. Je refuse les excuses ». Cela l’oblige à être plus discipliné pour qu’on ne le confonde pas avec les « Picasso pique-assiette ». Une décennie après l’avoir commencée, Maxime Boudan termine la collection. Il est donc temps de laisser partir les « bébés ». Cela aurait pu être en Australie. « C’est vrai qu’il y a beaucoup de Mauriciens là-bas ». Ces derniers sont certainement prêts à débourser. Mais non.
C’est ici que Maxime Boudan veut se faire un nom. « Il faut être réaliste, depuis le temps que je suis parti, les gens se disent, ‘ki sa boug la sa ?’ ». Maxime Boudan est un plasticien qui est enfin arrivé au stade où il est « confortable ». C’est un petit anglicisme dans sa fi erté de « koz kreol » afin de dire qu’il est assez à l’aise pour montrer son travail.
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