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So help them God

30 janvier 2013, 00:00

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Habillé d’une riche symbolique, le lieu n’est, hélas, pas neutre. La célébration, tous les ans, de la fête de Divali est l’occasion, autour de la lumière et du partage, d’une chaleureuse fraternisation entre compatriotes. En revanche, l’autre grande fête du calendrier hindou, Maha Shivaratree, est davantage l’illustration d’un rapport de force, de l’instrumentalisation, également, par le pouvoir politique, d’une direction socioculturelle. Et Ganga Talao, où convergent les pèlerins, devient, hélas, le terrain où se déploient ces divers jeux de pouvoir.

En voyant les affiches invitant les Mauriciens à venir prier, à Grand-Bassin, pour la santé du leader de l’opposition, certains esprits innocents, ou ceux qui n’identifient pas suffisamment les affiliations politiques des “sociétés”, ont pu croire que domaine réservé du shivaïsme officiel s’ouvrait à la citoyenneté plurielle. Mais que nenni ! Il était mieux avisé de se souvenir que l’organisatrice de cette rencontre sur les berges du lac sacré, l’association Rashtriya Sanatan Dharma Mandir Sanghatan, a été créée et initiée par l’activiste MSM et homme d’affaires Bissoon Mungroo. Dans le but, entre autres, de s’opposer à la direction de Somduth Dulthummun au sein de la Mauritius Sanatan Dharma Temples’ Federation, allant même jusqu’à réclamer une commission d’enquête à ce sujet.

Après les rituels d’invocation pour la santé de Paul Bérenger, la voix forte du MSM, sir Anerood Jugnauth, a pris la parole, pour des déclarations on ne peut plus politiques. Ce qu’on reproche à Navin Ramgoolam et à Anil Baichoo, on ne va pas le tolérer quand il s’agit d’Anerood Jugnauth. Si, d’aventure, le Remake 2000 retrouvait le pouvoir, devrait-on, à nouveau, subir la dérangeante proximité entre des membres en vue du gouvernement et des dirigeants socioculturels ? Le comportement de sir Anerood Jugnauth, à Grand-Bassin, ce 27 janvier, ne nous rassure guère quant à cette laïcité - soit l’égalité de tous en matière religieuse aussi - à laquelle nous aspirons.

La campagne de compatriotes comme Salim Muthy, pour que les politiques restent à leur place, soit éloignés du micro, aux célébrations religieuses a porté ses fruits, comme établi lors de la récente célébration de Yaum-Un-Nabi.

Faire accepter à nos politiques la valeur et la vertu de la laïcité. Faudra-t-il organiser une prière pour cela ? Allons ! On peut au moins les prier de ne pas se faire passer pour plus obtus qu’ils ne le sont.