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Sondage exclusif: 6 Mauriciens sur 10 estiment que le Best Loser System est dépassé

4 janvier 2013, 00:00

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Sondage exclusif: 6 Mauriciens sur 10 estiment que le Best Loser System est dépassé

Selon un sondage commandité par La Sentinelle et réalisé par Moriscopie, les Mauriciens se reconnaissent de moins en moins dans le Best Loser System (BLS). Le sondage a été réalisé en novembre dernier.

 
Voilà un sondage qui donnera matière à réflexion à nos politiciens. 63 % des Mauriciens ne pensent pas que la communauté des candidats est à prendre en considération quand ils vont voter. 59 % de ceux interrogés dans ce sondage exclusif, commandé par La Sentinelle et réalisé par Moriscopie , pensent que l’équilibre ethnique au Parlement n’est pas important.

Ce sondage a été réalisé par téléphone du 6 au 21 novembre 2012, auprès « d’un échantillon national composé de 976 personnes, âgées de 15 ans et plus et représentatives de la population mauricienne » . Le but du sondage était de savoir ce que pense la population du débat sur le Best Loser System ( BLS).

L’exercice se distingue par le fait qu’il demande aux personnes interrogées de préciser leur communauté.

Brigitte Masson, responsable de Moriscopie , explique que « la question du BLS étant directement liée aux composantes ethniques, il nous a paru essentiel de demander leur communauté aux personnes interrogées.

Seulement 11 personnes ont refusé de répondre à cette question. Dans leur ensemble, les Mauriciens ne se reconnaissent plus dans les raisons qui justifi ent le maintien du Best Loser System. Seulement 3 Mauriciens sur 10 sont pour le statu quo et le maintien du vote communautaire tandis que 6 sur 10 ont déjà dépassé ce modèle » . La surprise vient du fait que 48,1 % des sondés estiment que prendre en considération la communauté au moment de voter n’est « pas important du tout » . Ajouté à cela, 14,5 % estiment que ce n’est « pas trop important » , soit un total de 62,6 % contre 34,6 % qui estiment que la communauté du candidat est « très importante » . Il est à noter que ceux qui ont un niveau d’éducation plus avancé ( ceux ayant fait des études supérieures), sont moins conservateurs car, de ceux- là, 80,4 % estiment que la communauté d’un candidat n’est pas importante ( 68,5 % disent que ce n’est pas important du tout et 11,9 % estiment que « ce n’est pas trop important » ) . Les femmes, révèle ce sondage, sont plus conservatrices que les hommes 39,2 % estiment que la communauté d’un candidat est importante alors que seuls 29,7 % des hommes pensent que la communauté importe.

De tous les sondés, les personnes appartenant à la catégorie population générale sont plus ouvertes sur la question. 58 % de ces personnes estiment que la communauté d’un candidat n’est pas importante, contre une moyenne nationale de 48,1 %. A l’inverse, les hindous et les musulmans sont légèrement surreprésentés parmi ceux qui trouvent important de prendre en considération la communauté au moment de voter ( 38,4 % et 37,3 % respectivement), alors que la moyenne nationale est de 34,6 %. Ce schéma se confi rme quand Moriscopie analyse les données en termes des différentes régions de l’île.

Les villes soeurs émergent comme la région de l’île où il y a une plus grande ouverture car, 65 % des habitants de Beau- Bassin– Rose- Hill, n’accordent pas d’importance à la communauté du candidat, alors qu’ils ne sont que 44,7 % à penser la même chose à Rivière- du- Rempart. Selon Moriscopie , « la distribution ethnique explique la tendance » – là où il y a une plus forte représentation des hindous, l’on a tendance à accorder plus d’importance à la communauté du candidat.

L’importance de la communauté du candidat mène à la représentativité ethnique au Parlement. Et là, Morsicopie a trouvé que « la majorité des Mauriciens est ouverte au changement » . Seuls 14 % estiment qu’il faut une représentation exacte au Parlement. 59 % des Mauriciens pensent qu’on n’a pas besoin d’en tenir compte alors que 23 % affi rment que toutes les communautés doivent être représentées, mais pas forcément en nombre exact.

Et, sur cette question, la communauté musulmane reste divisée. 48,5 % pensent qu’on n’a pas besoin de tenir compte du fait que le nombre de députés refl ète le nombre de membres de cette communauté.

Alors que 48,6 % estiment qu’il faut que l’équilibre ethnique soit respecté au Parlement, même si le nombre de députés n’y correspond pas exactement.

A Port- Louis, où l’on compte 40 % de musulmans ( contre 17 % au niveau national), 45 % disent qu’il faut tenir compte de l’équilibre ethnique au sein du Parlement, contre 51,3 % qui disent que ce n’est pas important. C’est l’endroit où le plus fort taux de ceux qui se disent pour l’équilibre ethnique est enregistré. A Beau- Bassin– Rose- Hill, 66,4 % disent que l’équilibre ethnique importe peu.

Fait intéressant, le débat n’intéresse pas grand monde seuls 15 % des Mauriciens s’y sont intéressés et ont déclaré en avoir compris les tenants et les aboutissants. 55 % de ceux interrogés n’ont « pas suivi du tout les discussions » . 
 

 
 

D. B.