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Syrie : au moins 25 cadavres amenés à l''hôpital de Déraa

24 mars 2011, 00:00

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Syrie : au moins 25 cadavres amenés à l''hôpital de Déraa

L''''hôpital de la ville de Déraa, foyer d''une révolte dans le sud de la Syrie, a reçu au moins 25 cadavres de manifestants, a dit jeudi un responsable de cet établissement. Ils avaient tous des traces de balles, a-t-il dit à Reuters.

Les forces de sécurité ont ouvert le feu mercredi sur des centaines de jeunes gens qui marchaient sur cette ville proche de la frontière jordanienne au cri de "Liberté". Un groupe de défense des droits de l''homme faisait état mercredi d''une douzaine de morts au terme de six jours de troubles à Déraa. Cette ville est la plus touchée par le mouvement de contestation hostile au président Bachar el Assad mais des manifestations ont été recensées dans tout le pays ces derniers jours.

À Damas comme en province, le mur de la peur qui empêchait toute contestation semble se fissurer. Des affiches autres que celles, omniprésentes, à la gloire du président Assad et des "réalisations historiques" du parti Baas, ont fait leur apparition. Elles réclament toutes la "Liberté".

Mardi, le Conseil des droits de l''homme de l''Onu avait exigé des autorités syriennes qu''elles mettent fin immédiatement "à l''usage excessif de la force contre des manifestants pacifiques, et en particulier à l''utilisation de balles réelles".

40 ans de régime bassiste
La Syrie est  gouvernée d''une main de fer depuis 40 ans par le régime baasiste où la moindre velléité démocratique est immédiatement réprimée. Le régime syrien, installé par Hafez el Assad, le père du chef de l''Etat actuel, arrivé au pouvoir par un coup d''Etat en 1970, repose sur la prééminence du parti Baas. Celui-ci, au pouvoir depuis bientôt un demi-siècle, a perdu l''essentiel de l''idéologie originelle, le panarabisme et le socialisme. Le parti Baas gouverne en vertu de l''état d''urgence et interdit toute opposition. Les autres piliers du régime sont l''armée et la bureaucratie. Le pouvoir syrien s''appuie sur les services de sécurité, les Mukhabarat qui quadrillent le pays et étouffent toute velléité de dissidence.

Parmi les autres griefs contre le pouvoir figure la domination de la branche minoritaire des alaouites (environ 12 % des quelque 20 millions de Syriens), dont fait partie le clan Assad, sur la majorité sunnite (plus de 70 % de la population).Les dissidents dénoncent aussi la pauvreté, et dans bien des régions l’extrême pauvreté, le chaumage et la corruption.

Les Frères musulmans
Le principal mouvement d''opposition reste celui des Frères musulmans, malgré son interdiction. L''appartenance au mouvement est d''ailleurs passible de la peine de mort. En 2001, profitant du climat d''ouverture des débuts de Bachar el Assad, les Frères ont, depuis l''exil, proclamé qu''ils renonçaient à la violence et à l''instauration de la charia (loi islamique) ainsi qu''à une insurrection sunnite contre les Alaouites.  

Parmi les opposants historiques, l’on compte aussi des communistes dont certains ont passé plus de 25 ans en prison. Le régime syrien se méfie également de la minorité kurde qui représente près de 10% de la population, soit près de 2 millions d''habitants. Une communauté qui a été marginalisée.


Sources : Reuters & l’Express.fr

 

Reuters & lExpress.fr