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Syrie : Damas annonce la fin du soulèvement, les combats continuent

31 mars 2012, 00:00

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Syrie : Damas annonce la fin du soulèvement, les combats continuent

Le soulèvement entamé il y a un an en Syrie est désormais terminé, mais les forces gouvernementales resteront dans les villes pour y "maintenir l''''ordre", conformément au plan de sortie de crise de Kofi Annan, émissaire de l''Onu et de la Ligue arabe, a affirmé le ministère des Affaires étrangères.


Le diplomate ghanéen a reconnu au gouvernement le droit de réagir aux violences, a souligné Djihad Makdissi, porte-parole du ministère, vendredi soir à la télévision publique.

Damas, qui a accepté ce plan mardi, va, selon lui, coopérer avec les Nations unies pour dissiper les "prétextes" utilisés pour justifier les pressions internationales.

Sur le terrain, l''armée a poursuivi samedi son offensive contre les bastions de l''opposition, en attaquant notamment le quartier de Khalidiya de Homs (centre), épicentre de la contestation.

"Des obus de mortier tombent chaque minute et les explosions ébranlent le quartier", a confié un opposant. Un enfant a été tué par une roquette dans le quartier d''Al Bayyada et un homme a péri lors de tirs croisés près d''un barrage de sécurité.
Dans la province de Damas (sud-ouest), des rebelles ont affronté des troupes de l''armée régulière près d''une base à Djarameh. Cinq corps portant des traces de tortures ont été retrouvés près de Marat al Noaman.

Dans la province méridionale de Deraa, un soldat est mort lors d''une embuscade tendue par les insurgés.


"ASSURER LA STABILITÉ"

En dépit de ces violences, les autorités disent avoir repris le contrôle de la situation, après des succès enregistrés contre des fiefs rebelles à Homs, Hama et Idlib. L''insurrection est elle toujours divisée et la possibilité de voir une intervention militaire extérieure sur le modèle de la Libye est quasi nulle.

"La bataille pour le renversement de l''Etat est terminée. Notre objectif est d''assurer la stabilité et de créer les conditions nécessaires aux réformes et au développement de la Syrie tout en empêchant certains de saboter la voie des réformes", a estimé Djihad Makdissi.

Le gouvernement, a-t-il précisé, a accepté le plan Annan en échange de la reconnaissance de sa souveraineté et de son droit au rétablissement de l''ordre. "Lorsque la sécurité sera assurée pour les civils, l''armée partira. Elle n''a pas à attendre de décision de Kofi Annan pour partir. Il s''agit d''une question syrienne", a insisté Djihad Makdissi.

Le chef du Hezbollah Hassan Nasrallah, fidèle allié du régime syrien, a déclaré vendredi que les rebelles armés se montraient incapables depuis un an de renverser Bachar al Assad, estimant que l''option d''une intervention militaire étrangère en Syrie était désormais "close".

Le plan de sortie de crise de l''émissaire, approuvé par l''Onu et entériné par la Ligue arabe, prévoit notamment un cessez-le-feu immédiat, un accès à l''aide humanitaire pour les populations civiles et l''ouverture d''un dialogue entre le pouvoir et l''opposition.

Ahmad Fawzi, porte-parole du médiateur de l''Onu et de la Ligue arabe, a levé les ambiguïtés sur la proposition de trêve en précisant qu''il incombait à l''armée syrienne d''agir la première en retirant ses blindés, son artillerie lourde et ses soldats des villes.

Le plan invite aussi les déserteurs de l''armée passés dans les rangs de l''Armée syrienne libre (ASL), qui vient de se doter d''une structure de commandement, à cesser le feu.

L''ASL n''a pas donné son aval au plan Annan et les mouvements politiques de l''opposition n''ont pas explicitement dit s''ils acceptaient l''appel au dialogue avec Bachar al Assad.

Ils rencontreront les chefs de la diplomatie des puissances occidentales, dont la secrétaire d''Etat Hillary Clinton, lors de la conférence des "Amis de la Syrie" organisée à Istanbul, pays qui abrite de nombreux réfugiés syriens.

Plus de 9.000 personnes ont été tuées par les forces fidèles au régime de Bachar al Assad depuis le début du soulèvement à la mi-mars 2011, selon les données des Nations unies. Damas évoque la mort de 3.000 membres des forces de sécurité.


Source : Reuters