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Tabac : les jeunes de plus en plus dépendants
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Tabac : les jeunes de plus en plus dépendants
Selon un sondage national effectué en 2008, ils sont 20,3 % de garçons et 7,7 % de filles âgés entre 13 et 15 à fumer. Alors que la Journée mondiale sans tabac a été célébrée hier, jeudi 30 mai, un constat s’impose.
Les actions pour enrayer ce fléau se sont multipliées. Le ministère de la Santé a ainsi procédé, le 13 mai, à l’ouverture d’un atelier de travail sur le thème Draft National Action Plan on Tobacco Control. Mais, force est de constater que la prévalence du tabagisme à Maurice est très élevée. «Les jeunes commencent à fumer de plus en plus tôt», soutient Madoo Ramjee, président de l’association des recteurs.
Selon le recteur du collège John Kennedy, les jeunes se regroupent pour fumer. «La cour du collège est grande, donc ils se cachent et surveillent. Dès qu’un enseignant approche, un des élèves donne l’alerte». C’est particulièrement dans les toilettes que fument les élèves. «Nous avons installé des détecteurs de fumée, mais c’est facile pour les élèves de les endommager», ajoute le recteur.
Parmi les astuces mises en place par les jeunes : «Celui qui veut fumer va dans les toilettes pendant qu’un autre fait le guet et prévient dès que quelqu’un de la direction approche», souligne William. Et pour effacer leurs «traces» les élèves font preuve de tout autant d’ingéniosité. «Il nous suffit de manger un chewing gum avant d’entrer en classe et de vaporiser un peu de déodorant dans les toilettes après avoir ouvert les fenêtres», ajoute William.
La rectrice adjointe du collège London indique, elle, qu’il n’est pas rare d’attraper des élèves en train de fumer en dehors de l’enceinte du collège, alors qu’ils sont toujours en uniforme. «Même s’ils ne sont pas dans la cour de l’établissement, si nous les attrapons, nous prenons de sévères sanctions», précise-t-elle.
De façon à exercer plus de contrôle, la direction du collège John Kennedy, en collaboration avec les enseignants, organise régulièrement des rondes autour de l’établissement ou fait subitement irruption dans les toilettes pour vérifier si aucun élève ne fume. «Quand nous attrapons des élèves, nous prévenons les parents et il nous est déjà arrivé de prévenir la brigade des mineurs», déclare le recteur. Mais, «les mauvaises fréquentations et l’inattention des parents n’aident pas».
Au collège St-Esprit, l’on mise sur la prévention. «Chaque année, des représentants d’associations font des causeries avec les élèves de Form III», dit Jocelyn Niven, recteur adjoint. Et «si nous attrapons des élèves qui ne respectent pas les règles, ils sont renvoyés pour trois jours et nous prévenons leurs parents». Tous les élèves, lors de leur admission, doivent signer un formulaire, faisant mention des règlements, dont l’interdiction de fumer. «Ils ne tentent pas le diable, ils savent qu’ils seront punis», précise Jocelyn Niven.
Le collège London table, lui, sur la surveillance. «Les enseignants font des rondes pendant chaque pause, nous surveillons cela de très près», soutient la rectrice adjointe.
«Une enseignante avait trouvé un mégot de cigarette dans les toilettes. Tous les élèves ont eu droit à un avertissement», confie Raesah, une ancienne élève du collège London. «Depuis ce jour, cela ne s’est jamais reproduit. Toutes les filles ont bien compris le message», poursuit-elle.
Naraindranath Gopee, président de la Federation of Civil Service and Other Unions, plaide pour des solutions alternatives. «Trouver des méthodes pour réduire le nombre de cigarettes et les enseigner aux jeunes pourrait porter ses fruits.»
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