Publicité
Un laboratoire multimédia pour contrer l’échec scolaire
Par
Partager cet article
Un laboratoire multimédia pour contrer l’échec scolaire
Redonner aux jeunes en difficulté scolaire le goût d’apprendre… C’est l’un des objectifs du «Language Lab» lancé le 6 septembre dernier par Oasis de Paix à Pointeaux-Sables. Lumière sur cette initiative misant sur des outils multimédias sophistiqués.
Lorsque les méthodes d’apprentissage traditionnelles ne suffisent pas, les nouvelles technologies peuvent s’avérer une véritable bouée de sauvetage pour des enfants en difficulté scolaire. C’est la voie qu’explore l’organisation non gouvernementale (ONG) Oasis de Paix de Pointe-aux-Sables. Elle est soutenue financièrement dans sa tâche par la Mauritius Commercial Bank (MCB) et le Gouvernement australien qui l’ont aidée à mettre place un «Language Lab». Des enfants et des adolescents âgés entre 10 et 18 ans sont les principaux bénéficiaires de cette initiative.
Grâce à ce laboratoire des langues, des jeunes considérés comme exclus du «Mainstream » éducatif se voient offrir, en guise de supports d’apprentissage, des outils multimédias sophistiqués et du matériel de qualité. Pour les initiateurs de ce projet, il s’agit avant tout d’aider les jeunes à ne pas baisser les bras. Ce faisant, c’est à leur avenir que pense l’ONG.
Oasis de Paix existe depuis 2006 et est accompagnée dans ses projets par la Mauritius Commercial BankForward Foundation. Cette initiative n’est toutefois pas nouvelle pour la fondation qui a financé, il y a trois ans, un projet similaire au collège St Andrew’s, à Rose-Hill. Ce projet, sur lequel est calqué le «Language Lab» d’Oasis de Paix, touche aujourd’hui 1 100 étudiants et comprend 35 classes de Forms Ià VI mais aussi des étudiants du cycle préprofessionnel.
Quant à Oasis de Paix, qui avait commencé avec 18 adolescents, elle se retrouve aujourd’hui avec 250 élèves. Monique Leung, directrice de l’ONG, ne cache pas son enthousiasme. «Nous venons de débuter, il y a un mois, et ce nouveau concept a séduit les enfants. Beaucoup d’entre eux ne savent ni lire ni écrire, et avec ce projet, nous notons une plus grande concentration de leur part, avec pour résultat qu’ils captent plus facilement. Nous proposons des classes formelles et informelles. Par exemple, si l’on veut enseigner le théâtre àun enfant, il apprend à mimer grâce à un CD.»
Le «Language Lab» permet surtout d’apprendre dans des conditions optimales. Sachant que chaque année de nombreux écoliers sont éjectés du cycle primaire faute d’encadrement adéquat, les concepteurs du projet ont décidé d’initier ces enfants, pour la plupart issus de milieux défavorisés, à l’apprentissage des langues. Ainsi, anglais et français sont enseignés à travers des outils sophistiqués, et cela, dans un cadre des plus agréables.
Tayeb Nunkoo, responsable de la pédagogie à Oasis de Paix, est persuadé que ces méthodes ont plus d’impact que les méthodes traditionnelles. «Cette salle, je l’appellerai plutôt un Multimedia Lab équipé d’outils informatiques et numériques facilitant l’apprentissage et l’enseignement.»
L’enfant apprend à travers des textes, des vidéos, des photos ou encore des enregistrements audio, tout ce matériel étant interactif. Ces méthodes tiennent aussi compte du fait qu’il existe plusieurs types d’intelligence : «Chacun assimile différemment et cette salle répond aux besoins de chaque type d’intelligence», contrairement aux méthodes d’apprentissage traditionnelles qui sont uniformes et standardisées. «Est-ce que ce sont les enfants qui sont à blâmer ou le système? Une chose est sûre : l’enthousiasme se lit sur leurs visages. Très souvent le matériel visuel et virtuel est étroitement lié à leur vie quotidienne. Quand on voit un enfant indiscipliné qui n’est pas attentif en classe il faut en chercher la raison principale. Et très souvent c’est tout simplement qu’il s’ennuie. Il faut donc adapter l’éducation à la nouvelle méthode génération. » Ainsi, explique le pédagogue, un enfant peut, grâce à cette nouvelle méthode d’enseignement, découvrir les quatre coins du monde, voyager dans l’espace à travers des vidéos et des documentaires.
La MCB et la Haute commission australienne, ici représentées par Gilbert Gnany
et Sandra Vegting, respectivement, ont aussi contribué au projet de «Language Lab».
Près de Rs 1,3 million ont été investies dans le projet d’Oasis de Paix par la MCB, à travers sa fondation. Gilbert Gnany, Group Chief Strategy Officer de l’établissement bancaire, explique que « l’éducation demeure plus que jamais une arme redoutable pour combattre la pauvreté et l’exclusion. Nous tenons, à travers ce projet, à offrir aux jeunes un véritable tremplin pour progresser dans la vie. Ce laboratoire leur offrira l’occasion de réfléchir autrement et leur donnera les moyens de continuer à croire en leurs rêves pour, un jour, réussir à les concrétiser ».
Les outils interactifs offerts dans le «Language Lab » donnent aussi la possibilité aux enfants d’apprendre l’anglais, ce que souhaite promouvoir le gouvernement australien. Sandra Vegting, de l’Australian High Commission, espère ainsi que ce projet «sera l’un parmi tant d’autres. L’éducation est le plus gros secteur auquel le gouvernement australien apporte son aide financière à Maurice. Donner la chance à tous d’apprendre est l’un des cinq piliers du programme d’aide. »
Issus majoritairement de milieux défavorisés ou de familles à problèmes, ces laissés-pour-compte du système éducatif ont besoin d’encadrement et il y a fort à parier que l’équipe pédagogique d’Oasis de Paix fera de ce projet de « Language Lab » un succès.
Publicité
Les plus récents