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Vassen Kauppaymuthoo: «Il est nécessaire de revoir nos systèmes de surveillance et d’alerte»

12 octobre 2009, 19:36

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L’océanographe et ingénieur en environnement s’exprime après le séisme de magnitude 6 sur l’échelle de Richter, qui s’est produit à 1 020 km de Maurice, dans la matinée du 12 octobre.

En tant qu’expert, que pouvez-vous dire sur les causes de ce tremblement de terre?

C’est un tremblement de terre sous-marin, de magnitude 6, qui est quand même assez conséquent sur l’échelle de Richter. Il s’ajoute à deux tremblements de terre plutôt récents, qui sont survenus dans la région de

Maurice et de Rodrigues. Le dernier ayant eu lieu en septembre 2009.
Si l’on regarde la carte mondiale des séismes, on se rend compte que, depuis deux à trois semaines, on a eu une activité sismique anormalement élevée à la surface du globe. Plus alarmant, en l’espace d’une semaine, 340 séismes ont été observés à travers le monde.

A quoi est due cette activité sismique inhabituellement élevée?

Dans le cycle de la terre, on retrouve parfois des activités sismiques anormalement importantes, notamment des activités volcaniques inhabituellement élevées. Elles sont suivies par des périodes de calme relatif.

Il n’y a pas vraiment d’explication détaillé pour cerner ces périodes d’activités sismiques et volcaniques.

Donc, Maurice et Rodrigues ne sont pas à l’abri des séismes…

Les zones, où des plaques océaniques rentrent l’une sous l’autre, sont des lieux où l’activité volcanique et sismique est accrue. Maurice et Rodrigues ne se situent pas loin de la Mid-Indian Ridge, faille se trouvant dans l’océan Indien. Nous ne sommes pas à l’abri de tremblements de terre et de tsunamis. Donc, il faut que nous soyons vigilants. Nous n’avons pas jamais eu droit à un tremblement de terre de magnitude 6 dans cette partie de l’océan Indien. Durant ces deux dernières années, les tremblements que nous avons notés, au niveau régional, étaient de l’ordre de 5,4 à 5,5.

Qu’est-ce que vous prévoyez comme système d’alerte? Sommes-nous suffisamment équipés actuellement?

Je sais que la station de météo de Vacoas possède un séismographe. Le seul problème, c’est que ce matériel est très sensible au bruit. Ainsi, le bruit des véhicules qui passent tout près de la station peuvent couvrir les secousses de petits séismes qu’il aurait pu détecter. A mon avis, ce système de surveillance, qui est relié au réseau de surveillance mondiale, aurait dû être placé dans une zone plus éloignée de la ville. Toutefois, la station peut quand même noter les séismes de haute magnitude, comme celle du 12 octobre.

Cette fois, Maurice et Rodrigues sont sorties indemnes. Mais si cela se répète, on pourrait être pris au dépourvu. Ici, nous croyons que nous sommes à l’abri des tremblements de terre et des tsunamis. Nous nous trompons. Je pense que nous devons revoir le système de surveillance et d’alerte par rapport à ces catastrophes naturelles. Il faut qu’ils soient plus pointus. Les autorités doivent également savoir comment procéder si nous sommes frappés.

Si un séisme devrait se produire à bien moins de 1 020 km de Maurice, il ferait trembler Maurice en entier, pas qu’une partie, n’est-ce pas?

Effectivement, toute l’île serait secouée. Maurice est petit, d’une surface de 60 km en longueur et 40 km en largeur. En cas de séismes, il y a aussi des risques de tsunamis. Dans la mer autour de Maurice et de Rodrigues, il existe des montagnes sous-marines. Quand il y a un tremblement de terre de magnitude très élevée, les parois de ces montagnes peuvent s’effondrer et créer des tsunamis.

Batrice HOPE