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Vient de paraître : Grandir, entre deux cyclones

29 octobre 2010, 00:00

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Vient de paraître : Grandir, entre deux cyclones

Publié ce mois-ci par la Société des Ecrivains, en France, De Carol à Gervaise, autobiographie du Mauricien François Duchenne, nous invite à un retour en arrière, au gré des souvenirs d’un compatriote désormais établi dans la région parisienne.

François Duchenne, né peu après le passage du cyclone Carol, au début des années 60, choisit de parler de cette période particulière de l’enfance et de l’adolescence d’un «Blanc» mauricien n’appartenant pas, insiste-t-il, au cercle très fermé des «grands Blancs» de l’époque.

C’est ainsi qu’outre une série d’anecdotes empreintes de douceur et de drôlerie, l’auteur se montre aussi très lucide, voire critique, vis-àvis des réalités des années pré et post-indépendance à l’île Maurice. Il consacre d’ailleurs tout un chapitre à la distinction faite entre les différentes communautés de l’île, chapitre s’ouvrant sur la définition du «communalisme».

Plus loin, le jeune François, observant la construction – non loin de chez lui, à Quatre-Bornes – d’une imposante demeure appartenant à un avocat devenu député, fait allusion à la pratique de la «corruption et des pots-de-vin dans l’administration, très courante à cette époque».

Des clins d’oeil historiques ne sont pas sans intérêt, tels celui fait à l’essor de l’industrie textile, pourvoyeuse d’emplois, ou encore, plus poignante, la référence à l’exode vers l’Afrique du Sud et l’Australie, principalement, par avion ou par voie maritime. «Nous avions maintes fois accompagné en soirée plusieurs proches à leur bateau. C’étaient des moments empreints de grande tristesse», écrit François Duchenne à ce propos.

Cependant, De Carol à Gervaise constitue, avant tout, un ensemble de récits fort agréables à lire, qui prêtent à sourire et même à rire. Des anecdotes universelles où les lecteurs se retrouveront avec plaisir. Nous mentionnerons ici les récits de «names» (revenants) des grand-tantes de François, Minotte et Margot. Celle-ci était «certaine qu’un boiteux marchait régulièrement dans sa chambre la nuit» !

Ancien élève du Saint-Esprit, l’auteur consacre plusieurs pages à des souvenirs inoubliables de ses années de collège où l’on retrouve quelques-unes des figures marquantes de l’établissement, dont le père Adrien Wiehe et son club de photographie ou encore le père McTienan, «animateur passionné et passionnant du club d’astronomie».

François Duchenne se remémore avec émotion les rencontres sportives caractérisées par le «fair-play», les retraites au campement des prêtres à Tamarin, entre autres. Le recueil de chroniques s’achève sur une belle partie de chasse aux lièvres, précédée, toutefois, d’un récit détaillé du cyclone Gervaise de 1975 tel que l’ont vécu François Duchenne, sa famille et toute l’île Maurice.

La «tranche de vie» qu’il nous donne à partager ne manquera pas d’éveiller l’intérêt d’un vaste lectorat. Mauricien, tout d’abord, par les éléments propres à notre île. Mais pas seulement, car nous avons en commun les premières amitiés, les premières amours, les premiers «bobos» et nous avons tous, profondément inscrite dans nos mémoires, l’affection que nous ont témoignée les membres de notre famille et notre entourage.

Julie RIVET-BOUDAN

• Disponible sur commande en librairie et sur internet, www.societedesecrivains.com.