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Habemus papier
Hier c’était la Journée internationale contre l’abus et le trafic illicite de drogue. L’intitulé est éloquent. Ce n’est pas la journée contre la drogue ou son trafic tout court mais contre son abus et son trafic illicite. Le sens de la nuance dont font preuve les Nations unies avec ces termes choisis semble bien éloigné de notre «politique» en la matière. La répression, décalée des réalités, ne fonctionne pas. Les associations qui oeuvrent sur le terrain le constatent bien. Parfois, il faut savoir accepter un mal pour éviter le pire. Et non avoir des réactions émotionnelles, bornées. Dans le cas de la déréglementation des papiers à rouler, au lieu de n’y voir qu’une «promotion» de la drogue, on peut aussi se demander s’il vaut mieux fumer une substance, la sniffer ou se l’injecter ? Comme si l’interdiction des «tipapie» avait changé quelque chose durant toutes ces années ! Comme si, avant, l’on ne pouvait pas quand même s’en fournir ou fumer via des moyens détournés (bong, pipe, papier cornet, coulé levé – eh oui, ça c’est la réalité) ? L’interdiction des feuilles à rouler n’a pas empêché les drogues synthétiques d’inonder le marché. Soyons réalistes, le besoin de s’évader est inhérent à l’être humain. Certains prennent des antidépresseurs. C’est plus politiquement correct, parfois même remboursé par les assurances, mais cela relève du même principe : le besoin de se sentir bien. En abuser «c’est pas bien» non plus. La méthadone est aussi un médicament, or là, les patients ne sont plus «malades» mais «délinquants», va comprendre… La chose très embêtante, par contre, dans cette normalisation des papiers à rouler, c’est que ce n’est pas une décision politique, mais une mesure douanière. Elle n’a donc pas été prise dans le cadre d’une réflexion de santé publique ou autre, mais pour des raisons commerciales.
Pourquoi ou pour qui ?
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