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Une Joceline Minerve mâle ?
Quel serait l’effet Roshi Bhadain lors d’une partielle dans le n°18 ? Sera-t-il une version mâle de Marie-Thérèse Joceline Minerve ? Un regard sur l’histoire.
Joceline Minerve connut une ascension fulgurante au sein du MMM et jouit du soutien de l’électorat de Beau-Bassin–Petite-Rivière pendant presque deux décennies avant de connaître une sortie de scène dans l’humiliation complète.
Comme Joceline Minerve , démissionnaire du MMM et devenue leader d’un groupuscule, Roshi Bhadain risque-til lui aussi de se voir classer après son parti d’origine, le MSM, et aussi le Parti travailliste et le MMM ? Ou même le PMSD, si ce dernier est partant ?
Ascension, démission, partielle. Roshi Bhadain emboîtera-t-il le pas à Joceline Minerve ?
Les événements marquants et leur portée :
Le 23 septembre 1999 se tient dans le n°20 une partielle provoquée par la démission de Joceline Minerve.
Sur 28 622 votants, la démissionnaire du MMM recueille 2,4 % des votes contre 13 072, soit 45, 6 % des votes, à Xavier-Luc Duval et 12 192, soit 42,5 %, à Françoise Labelle, qui représentait la fameuse «fédération» MSM-MMM.
Le néophyte Rama Valayden obtint 1 532 votes, soit le double de Joceline Minerve. Ce fut le comble de l’humiliation pour celle-ci.
Pourtant, quatre ans neuf mois auparavant, soit exactement le 20 décembre 1995, sur 26 178 votants, Joceline Minerve recueillait 17 766 votes, soit 68 % du total. Elle se fit élire en tête de liste sous la bannière de l’alliance Parti travailliste-MMM.
Ce fut une grande progression déjà en 1995 car aux élections tenues le 15 septembre 1991, la même Minerve obtint 16 337 votes sur un total votant de 28 322, ce qui représente un pourcentage de 57,6 %, après le bulldozer Bhagwan (17 417, soit 61,4 %).
Vraie progression, d’élections en élections, pour Joceline Minerve, une habitante de Gokoola, village du Nord, se faisant plébisciter par l’électorat à forte dimension «bourgeoise» du n°20.
Aux élections qui eurent lieu le 30 août 1987, Joceline Minerve se plaça en troisième position après Xavier-Luc Duval et Rajesh Bhagwan, recueillant 14 005 votes sur 28 553, soit 49 % des votes.
Aux élections de 1983, par contre, malgré ses 49 % de voix, Joceline Minerve sortit 4e après Régis Finette, Hervé Duval et le puissant Bhagwan.
Bien que se faisant battre en 1983, la «Gokoola-walli» se verra en constante progression pour atteindre 57 % en 1991 et 68 % en 1995, délogeant même le bulldozer.
Une telle ascension a dû avoir un impact sur le raisonnement politique de la femme et déterminer ses futures actions, dont sa démission en 1999, suivant les traumatisantes émeutes occasionnées par la mort en détention de Kaya.
Lors d’un entretien accordé à l’express récemment, Joceline Minerve disait avoir été «marquée par cet épisode de 1999». Elle a alors réalisé que «les politiciens au pouvoir n’ont pas su résoudre les problèmes de fond du pays».
Donc, selon la formule consacrée «après mûre réflexion», elle démissionne du MMM et même comme députée. Comme Bhadain aujourd’hui, elle crée son propre parti, Nuvo Lizur, qui devait disparaître dans l’obscurité quelques mois après. Bhadain, comme Minerve, a annoncé que lui aussi, il va faire de la politique autrement.
Lors d’une partielle, en offrant une plateforme inédite, tel un Macron en France, Bhadain pourrait tout écraser sur son passage, faisant une bouchée de Vijay Makhan ou Satish Boolell du MMM, Navin Ramgoolam ou Arvin Boolell du Parti travailliste, Prakash Maunthrooa ou Sherry Singh du MSM. Le PMSD soutiendrait un candidat. Ou en voyant qu’un certain vote est irrémédiablement divisé, le PMSD pourrait bien être tenté d’aligner un candidat lui aussi et placer Xavier-Luc Duval dans l’orbite premier ministérielle en cas de victoire.
Dans un tel scénario, ce serait soit le premier accessit pour Bhadain (effet Macron) ou une cinquième place (effet «polarisation») après les quatre autres «grands» partis. La «Gokoola-walli» l’aurait alors battu d’un rang.
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