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La vache à lait politique
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La vache à lait politique
La réforme du système électoral proposée par le gouvernement semble définitivement destinée à une mort certaine. Toutefois, il existe bien une issue possible qui s’offre au gouvernement de Pravind Jugnauth : le financement des partis politiques. Voila donc le point qui ne souffre d’aucune contestation de l’opposition.
Il suffira donc au gouvernement de savoir doser le don à offrir à chacun, comme pour le PRB des fonctionnaires, et le tour sera joué. Aucun politicien n’a jusqu’à l’heure contesté l’idée de financer les partis politiques, et c’est l’argent du public qui servira à ce propos. Une question est à poser pourtant : pourquoi est-ce au public de mettre la main à la poche pour financer les partis politiques ?
On sait que le troisième, en ordre de grandeur, des partis traditionnels mauriciens, le MSM, fonctionne à travers le Sun Trust ; que, depuis 2015, le public a appris que le Parti travailliste avait quelque Rs 225 millions bien gardées dans les coffres-forts et valises du Dr Navin Ramgoolam ; et que seul le MMM de Bérenger semble ne pas avoir un seul sou en banque. Même, dans ce dernier cas, on se demande comment ce parti a fait pour survivre depuis 1969, tout en participant à chaque élection qui s’est tenue depuis.
Ne faudrait-il pas, avant de penser financer les partis politiques avec l’argent du public, exiger d’eux de présenter un rapport financier audité de leurs dépenses, pour ne serait-ce que les dernières élections de 2014, et de présenter leurs sources de financement ? Rapport qui devrait être rendu public avant de puiser dans les caisses de l’État. Gageons que, si cela était fait, le public aurait de grandes difficultés à avaler les inepties qui lui seront annoncées.
Faisons un compte simple de ce que coûtent nos élus aux contribuables. Le dernier rapport du PRB offre à nos parlementaires le salaire suivant (voir tableau ci-contre).
Si, dans le cas du gouvernement actuel, l’ex-présidente de la République et l’actuel président par intérim ne proviennent pas de partis politiques, leurs prédécesseurs l’ont toujours été. Chaque Mauricien peut, à partir de ce tableau du dernier PRB de 2016, estimer ce que coûtent aux citoyens les revenus mensuels ou annuels des parlementaires, tout en y ajoutant les fringe benefits comme une voiture officielle, les per diem etc. Sans parler des revenus de la speaker de l’Assemblée nationale.
On arrivera certainement à quelques centaines de millions de roupies. Et si on comparaissait ces chiffres aux pensions que reçoivent les plus nécessiteux, comme les veuves avec dépendants, les personnes âgées qui vivent qu’avec leur pension de retraite de Rs 5 800, ou encore, les handicapés, on conclurait que financer les partis politiques avec l’argent du public sera une ignominieuse insulte aux plus pauvres d’entre nous.
S’il s’avérait que financer les partis politiques soit absolument nécessaire pour combattre les magouilles qui résident sous le tapis des partis politiques, la formule pour y parvenir est des plus simples. Il suffirait de réduire de 15 % les revenus mensuels de chaque parlementaire et de les reverser dans un fonds qui servirait au financement des partis politiques, environ six mois avant chaque élection générale, ou autre.
Même là, surgira un problème car une telle mesure provoquera une multiplication de partis politiques. Il conviendra alors d’imposer des règlements très stricts pour permettre à un parti d’exister. Et les citoyens seront dispensés de devoir mettre la main à la poche.
Quand on pense que le Parlement ne travaille que moins de six mois par an et que même quand il siège, il existe un nombre important de nos honorables membres qui s’en vont se la couler douce, pour cause de walkout, on ne sait plus s’il faut en rire ou pleurer. Question finale : peut-on être mieux payé que ces honorables messieurs dames du Parlement ?
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