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Penser et agir autrement

12 septembre 2019, 07:25

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C’est la loi : on récolte uniquement ce qu’on a semé. Donc, quand on n’a pas les résultats que l’on souhaite, c’est qu’on a forcément manqué quelque chose ou fauté quelque part. Face à cette situation, deux impératifs s’imposent : d’abord une analyse objective pour repérer le «mal», suivie du ou des mesures qui y remédieraient pour ainsi nous mener là où on veut.

Le «mal» justement, dans nombre de nos organismes, dont nos fédérations sportives, se résume malheureusement à… l’être humain. Ce n’est pas qu’il soit mauvais en tant que tel. Ce serait prétentieux et irrespectueux d’affirmer que c’est le cas. Ça ne l’est, par contre, pas si l’on dit qu’il est mauvais dirigeant. C’est un fait. Sinon, comment qualifier ceux qui accumulent bêtises sur bêtises, voyages sur voyages, conférences sur conférences, sans que l’on note une once de progression de leur discipline ? Comment qualifier ceux qui osent composer une équipe en quatrième vitesse et l’envoyer se faire prendre une branlée dans une compétition continentale sans l’avoir, au préalable, donné les moyens pour une préparation digne de ce nom ? Comment qualifier ceux qui envoient une sélection nationale à l’étranger en faisant le choix délibéré de le cacher à la presse, et donc à la population ? Pourquoi une telle démarche ? De quoi ont-ils peur ?

Cependant, l’idée ici n’est pas de s’attarder sur eux ni sur leurs absurdités (nombreuses pour certains). L’idée est de proposer une solution qui puisse éventuellement donner à nos fédérations sportives les meilleures chances d’avoir “the right person in the right place”, seul garant de l’efficacité.

L’une des premières phrases venant de ceux qui composeront un comité directeur fraîchement élu – principalement le président – est : «on va travailler pour l’avancement de notre discipline». Ok, ils veulent «travailler». Mais, pour s’engager dans un boulot, quel qu’il soit, cela demande que l’on ait des compétences précises et qu’on respecte certaines exigences. Par exemple, si l’on aspire à devenir prof de littérature anglaise, maîtriser la langue anglaise en est une. On doit aussi impérativement connaître et avoir lu Shakespeare. On parle là du minimum !

On poursuit la logique. L’établissement ou l’organisme qui recrute le prof, s’il veut s’assurer d’avoir la personne la plus qualifiée pour le boulot, procède à un exercice d’entretien. S’appuyant sur des questions et d’autres critères bien précis auxquels les candidats devront répondre, le plus apte d’entre eux est, au terme, retenu et un contrat de travail vient sceller l’accord entre les deux parties.

L’idée donc, la voici : et si on transposait ce même procédé en vue de la composition du bureau exécutif d’une fédération sportive. Il y aurait un panel indépendant. Constitué d’anciens sportifs, d’ex-journalistes de sport et d’observateurs avisés du giron. Ceux-ci seraient, bien évidemment, nommés par le ministère de la Jeunesse et des Sports qui demeure d’ailleurs le responsable du développement et du bien-être des sportifs et du sport mauricien.

La tâche du panel consistera à étudier la candidature de tous ceux qui ont été choisis ou élus par leurs clubs ou leurs comités régionaux respectifs pour se présenter à une assemblée générale élective. Le panel mènerait les entretiens individuels où chacun sera appelé à faire part de ses motivations pour être dirigeant sportif. Les candidats devront aussi montrer – avec preuve à l’appui – leurs compétences et aptitudes (cela peut être sur le plan sportif, administratif, communication ou autres). Ils devront indiquer la relation entre celles-ci et ce qu’ils aspirent à devenir. Bref, ils devront convaincre le panel en établissant de manière concrète dans quelle mesure leur présence serait bénéfique au fonctionnement d’une fédération et au développement de sa discipline.

À la fin, il reviendra évidemment au panel de valider une candidature à l’assemblée générale élective. Avec un contrat établissant ses tâches et responsabilités – lequel sera, bien entendu, révoqué en cas de non-respect. Si un candidat est jugé inapte, pour quelque raison que ce soit, à se présenter, son club ou son comité régional en sera informé et sera prié d’en présenter un autre.

Ce serait là une autre manière de faire. Qui donnerait indéniablement une autre stature à nos fédérations. Mais, pour le rendre possible, il faut avoir la volonté et le courage d’effectuer les changements qu’il faut, dans les statuts fédéraux et autres lois. À moins, bien sûr, que l’on se contente de la médiocrité qui caractérise nombre de nos chers dirigeants, et que l’on soit indifférent aux répercussions qu’elle a sur leur discipline…