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Post-Covid-19: regroupons toutes les forces vives
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Post-Covid-19: regroupons toutes les forces vives
Nous sommes en guerre contre le Covid-19, cet ennemi invisible, microscopique, virulent, qui peut rapidement nous frapper mortellement sans prévenir. Il a une vie limitée, mais il nous utilise, nous, personnes humaines, pour infecter d’autres personnes. C’est en se propageant ainsi d’un individu à un autre qu’il reste vivant. Nous sommes donc sa propre armée - contre nous-mêmes…
Pour nous défendre, il n’y a pas de vaccin disponible. Le gouvernement, avec raison, a institué le confinement, seule mesure efficace pour empêcher la transmission du virus. D’autre part, nous avons un système médical très compétent et des infrastructures hospitalières solides pour protéger notre population. Mais le Covid-19 est toujours en plein développement à Maurice. Il faut donc continuer à donner une priorité absolue aux besoins du monde médical.
En même temps il faut commencer à reconstruire notre avenir, l’épidémie du Covid-19 ayant considérablement affecté la production mondiale de biens et services, mettant des millions de personnes au chômage et les entreprises en grande difficulté financière. Les dommages causés indirectement par le Covid-19 seraient tels que le modèle d’une économie mondialisée devrait être complètement revu et corrigé. Maurice étant extrêmement tributaire du monde extérieur, tout changement de la donne internationale dictera certains de ses choix. Nous avons cependant une bonne marge de manoeuvre, car nous avons une économie résiliente qui a survécu à de nombreux changements structurels.
«Il faut explorer d’autres pistes, basées sur nos propres spécificités nationales et régionales, pour répondre à la nouvelle donne mondiale. Par exemple un resserrement des liens entre les pays de la Commission de l’océan Indien.»
Il est encore trop tôt pour prendre la vraie mesure du changement extérieur. Pour nous y préparer, il nous faut analyser en profondeur l’impact de l’épidémie sur le pays, en récoltant sur une base statistique commune préétablie, des informations précises des dommages dans tous les secteurs. Ceci est essentiel pour tout plan de relance. Une attention particulière devra être donnée à la situation des services financiers et du tourisme, les plus vulnérables.
De même, il faut explorer d’autres pistes, basées sur nos propres spécificités nationales et régionales, pour répondre à la nouvelle donne mondiale. Par exemple un resserrement des liens entre les pays de la Commission de l’océan Indien, si différents mais si complémentaires : ensemble ils représentent un «marché intérieur» d’environ 26 millions de personnes, capable d’être autosuffisant dans de nombreux domaines, et en mesure de faire progresser une approche écologique à l’intérieur de ce «marché».
D’autre part, envisager un effort massif d’investissement dans le domaine de la santé, des instituts de recherche fondamentale et appliquée, et de l’université. Les pôles de développement sur les sites des anciennes sucreries, avec l’arrivée d’étudiants et de chercheurs étrangers, est une initiative importante.
Nous pouvons créer un Institut du Risque, pour l’identification de tous les risques tant naturels et climatiques, y compris les épidémies, que ceux relatifs à la sécurité publique, y compris le secteur informatique.
Un Institut de la Mer, territoire si mal connu, exploiterait le potentiel spécifique de la richesse marine qui entoure nos iles.
Le gouvernement pourrait créer un comité consultatif associant toutes les forces vives du pays pour le guider dans son plan de relance.
Philippe Boullé, ancien haut cadre de l’ONU, expert en développement durable.
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