Publicité

Arrêtez le désastre écologique !

8 août 2020, 09:49

Par

Partager cet article

Facebook X WhatsApp

lexpress.mu | Toute l'actualité de l'île Maurice en temps réel.

Toute l’île Maurice pleure… du moins, ceux qui ont à coeur la nature. La catastrophe écologique engendrée par le naufrage du «MV Wakashio» confirme à quel point la faune et la flore de Maurice sont fragiles. Des grincements de dents se font entendre. La colère est orientée vers nos dirigeants. Qu’ont-ils fait depuis le 25 juillet, quand le vraquier s’est échoué sur les coraux de Pointe-d’Esny ? Pourtant, les pêcheurs et les organisations non gouvernementales ne cessaient de tirer la sonnette d’alarme. Les citoyens lambda craignaient le pire… 

Ce désastre écologique n’est qu’une preuve de plus que les différents gouvernements n’ont pas pris au sérieux la menace d’une marée noire. Pourtant, il y a eu des avertissements. D’abord, le «MV Angel 1» s’était encastré sur les récifs au large de Poudre-d’Or, en 2011. Plus récemment, le «MV Benita» s’est échoué au large du Bouchon, en 2016. Et ce n’est pas un hasard. L’île Maurice est certes un caillou dans l’océan Indien, mais, selon les statistiques, 30 000 navires passent au large de notre île, qui se dresse à côté d’une route maritime. Qu’est-ce que les politiciens ont fait malgré les avertissements ? Ils étaient plutôt concentrés à développer Port-Louis en un port pétrolier ou encore à aménager des cuves de stockage d’hydrocarbures à Albion. Le désastre de Pointe-d’Esny donne fortement raison aux écologistes et aux riverains qui contestent ces projets. Visiblement, les autorités mauriciennes ne sont pas prêtes à gérer ce genre de crise. Donc, Maurice n’est pas prête à devenir un «Petroleum Hub» ! 

Revenons à l’écologie. À vrai dire, les gouvernements n’ont jamais eu à coeur la protection de la faune et de la flore. Ils veulent concurrencer les Seychelles par exemple, mais c’est triste à dire, Maurice n’arrive pas à la hauteur de nos Dallons en matière de protection de l’environnement. Il est évident que nous avons besoin des touristes pour la survie économique du pays, mais il est chagrinant de constater que la naïveté fait croire à nos politiciens que les touristes sont attirés par du béton défigurant les plages dorées face à une mer turquoise. Il est plus que certain que nos dirigeants n’ont jamais pris la peine de dialoguer avec les touristes pour connaître leurs attentes ou encore qu’il n’y a jamais eu d’étude à ce sujet, mais ils continuent à distribuer les plages aux promoteurs hôteliers. Ce n’est pas une surprise : les visiteurs sont tous dégoûtés que les plages mauriciennes soient souillées par la pollution ou défigurées par du béton. Quand vont-ils comprendre que si un touriste avait voulu du béton, il serait parti visiter un pays hyper développé ? Ces étrangers qui viennent chez nous pour nourrir nos familles veulent tout simplement la nature. 

Il n’y a pas que nos plages. Le parc marin de Balaclava est bel et bien mort et, malheureusement, nous assistons à l’agonie de celui de Blue-Bay. Notre lagon est moribond. Les coraux sont morts. Les espaces marins se font rares. Il n’y a pas que la surpêche qui en est responsable. La destruction de nos marécages en est la cause. Encore une fois, les autorités ferment les yeux. Ces zones humides purifient l’eau boueuse avant de la déverser dans le lagon. 

Il est temps pour les politiciens de se réveiller. Qu’ils sortent de leur tour d’ivoire. L’écologie doit être une de leurs priorités. Il ne faut pas signer des conventions internationales pour ne rien faire après. Notre richesse est cette mer qui nous entoure. Il faut la protéger. Quand comprendront-ils que c’est notre seule ressource naturelle, qui nourrira nos enfants ? Quand il n’y aura plus de plage et aucune vie dans le lagon, il ne nous restera que nos yeux pour pleurer. Nous ne mangerons pas de béton et nous n’abreuverons pas notre soif avec l’eau polluée.