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Understanding the Bihari spat between Mauritius and The Seychelles
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Understanding the Bihari spat between Mauritius and The Seychelles
Qu’est-ce qui a poussé le président seychellois Wavel Ramkalawan à se départir de la règle d’or de la diplomatie qui consiste à ne jamais exprimer le moindre commentaire sur les affaires internes d’un pays ami ?
En effet, le président Ramkalawan s’est permis de dire que le Parlement seychellois était «boukou pli civilize ki parlman Moris». Puisque le Parlement est l’instance suprême de Maurice, ce fut là un jugement de valeur implacable que le chef d’État seychellois prononçait sur les Mauriciens et leurs institutions. Il est vrai que depuis que le speaker Sooroojdev Phokeer se comporte tel un bouncer de nightclub, le prestige du Parlement mauricien en a pris un sale coup. Mais c’est toujours la première instance du pays et elle pourrait bien, si la majorité de votes requise est mobilisée, aller jusqu’à abolir la Constitution et la Cour suprême même.
Le président seychellois a sans aucun doute commis un grave impair en dénigrant une institution mauricienne aussi importante que le Parlement. Si le prêtre anglican avait ressenti de l’indignation devant le comportement de Phokeer, il aurait dû trouver un moyen plus correct pour exprimer ses sentiments, évitant à tout prix de porter sa condamnation sur la place publique surtout qu’il s’agissait d’un pays frère. En fait Maurice et les Seychelles ont été dans les faits le même pays avec le même peuple depuis le 18e siècle mais divisé en deux entités distinctes par ordre administratif des colons britanniques en 1903. C’est la raison pour laquelle les deux archipels parlent la même langue Kreol. La version seychelloise est maintenant assortie d’un savoureux accent et d’un vocabulaire davantage anglophone. Alors que chez nous, on francise de plus en plus le Kreol, allant même jusqu’à maladroitement utiliser des ‘le’, ‘la’ ‘un’ et ‘une’ avant chaque article, ne se souciant guère du genre, féminisant les termes à la manière de Leela Devi Dookun-Luchoomun ou Kailesh Jagutpal si on n’attribue pas le genre masculin à un nom éminemment féminin.
Outre le Kreol, les deux peuples partagent d’autres traits culturels et sociologiques. Les grandes familles de possédants à Maurice ont continué à maintenir des liens avec des ‘branches’ aux Seychelles. On constate maintenant que Wavel Ramkalawan et Pravind Kumar Jugnauth partagent un héritage ‘bihari’ commun. Le dirigeant seychellois est petit-fils d’un bihari alors que dans le cas de notre Premier ministre, les liens remontent à bien loin. Les deux sont membres de la Global Organisation of People of Indian Origin (GOPIO). GOPIO ou pas GOPIO, après avoir discuté d’un projet de base militaire indienne sur l’île de l’Assomption, les Seychellois devaient par la suite refuser à l’Inde de s’implanter dans leur île. Par contre, Maurice a accepté la présence indienne à Agaléga.
En donnant la réplique au président seychellois, PKJ a aggravé la controverse. Quand la MBC lui a offert l’opportunité de commenter la déclaration du président seychellois et l’invitation qui lui a été faite de visiter le pays voisin, PKJ aurait dû profiter de la situation pour donner une leçon de diplomatie au prêtre politicien. Cela en adoptant une attitude positive, en affirmant qu’il considère les Seychelles comme un pays frère qui a fait partie de la nation mauricienne. Et qu’il va tout mettre en œuvre pour que nos deux peuples bénéficient au maximum de notre coopération soutenue. Oui, il aurait dû dire qu’il est honoré par l’invitation que le président seychellois lui a faite et que c’est avec un grand plaisir qu’il visitera le pays voisin. Du coup, il aurait évacué l’affaire Parlement avec son speaker-goujat.
Et PKJ aurait pu faire mieux que Navin Ramgoolam qui a contribué de la façon la plus tangible à consolider les liens entre les deux pays quand l’ancien Premier ministre prit l’initiative d’amener Maurice et les Seychelles à un accord sur l’exploitation conjointe du plateau continental allant au-delà de leurs eaux territoriales. C’est le premier accord du genre dans le monde, accord approuvé par les Nations unies. Ainsi, les deux pays pourront ensemble extraire les ressources offertes sur une étendue de 400 000 km2. D’ailleurs, Navin Ramgoolam fut reçu royalement par le président James Michel en juin 2012 quand il fut l’invité d’honneur aux célébrations de la fête nationale des Seychelles.
Avant Navin Ramgoolam, profitant de sa proximité avec Albert René, le plus grand leader seychellois de tous les temps, Paul Bérenger a été à la base de plusieurs initiatives tant sur le plan économique que professionnel pour permettre aux deux peuples d’exploiter des opportunités offertes dans les deux pays. Ainsi, de nombreux Mauriciens furent recrutés comme enseignants ou professionnels aux Seychelles.
Il n’est pas trop tard pour PKJ de think the unthinkable comme Navin Ramgoolam et de venir avec une formule intelligente pour réparer les dégâts. Mieux vaut laisser les Seychellois avec leur bel héritage de coco-fesse que de laisser Wavel Ramkalawan agir comme le ‘coco’ de cette partie du monde tout en attribuant le côté ‘fesse’ au Parlement mauricien.
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