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Pensions et indemnités de retraite

Ce que touchent nos seniors du privé et du public

8 novembre 2023, 21:00

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Ce que touchent nos seniors du privé et du public

Qu’ils soient du public, du privé ou sans emploi, tous les Mauriciens à l’âge de 60 ans, touchent la pension universelle mensuelle de Rs 11 000.

Depuis l’annonce du ministre des Finances de l’assèchement des cotisations de la Contribution sociale généralisée (CSG), à hauteur de plus Rs 20 milliards, c’est la grogne parmi les retraités alors que les spécialistes de la finance et de la classe politique, nommément les membres de l’opposition, s’interrogent sur la pérennité de ce nouveau système de pension venu remplacer le National Pension Fund en septembre 2020.

Depuis le 24 octobre, quand les détails sur l’utilisation des cotisations, gérées par le Consolidated Fund, ont été communiqués au Parlement par Renganaden Padayachy, des critiques ont fusé de toutes parts, les unes plus violentes que les autres. Plus particulièrement sur la gestion pour le moins hasardeuse des cotisations des employés et des employeurs sous la CSG et du manque de vision des autorités sur ce dossier.

Au-delà des débats des experts sur la raison d’être de la GSG et de la justification du remplacement du NPF, il importe de souligner l’essentiel : soit comment les retraités du public se comparent à ceux du privé. Sont-ils logés à la même enseigne en termes de pensions et d’indemnités à la retraite ? Combien touchent ceux qui partent à la retraite aujourd’hui.

Pension universelle et NSF

Commençons par ce qu’ils ont en commun à l’âge de la retraite à 60 ans : la pension universelle mensuelle de Rs 11 000. On dénombre 259,834 bénéficiaires à Maurice et à Rodrigues. Vient ensuite le National Savings Fund (NSF), introduit en 1995, où contribuent les employés du privé et du secteur public, soit 1 % de leur salaire mensuel alors que leurs employeurs respectifs y cotisent 2,5 %. Objectif : permettre aux fonctionnaires en fin de carrière, comme ceux opérant dans le privé d’empocher une somme globale (lump sum), qui peut atteindre Rs 100, 000 dépendant de leurs contributions.

Les Rs 140 Mds du NPF

Pour le privé, il y avait la pension de retraite contributive à travers le National Pension Fund (NPF) auquel l’employeur contribue 6 % et l’employé 3 %. Le retraité du privé, qui a contribué à ce fonds jusqu’à septembre 2020, soit avant son remplacement par la CSG, a toujours droit à cette pension, même si le montant est peu conséquent, à peine Rs 1 000 dans certains cas. D’où les critiques répétées du ministre des Finances à l’effet que ce fonds avait fait son temps et que sa stratégie d’investissement, tant dans des sociétés à Maurice qu’à l’étranger laissait à désirer vu qu’il générait des taux de rendement peu conséquents.

Une critique toutefois balayée d’un revers des mains par des spécialistes qui rappelaient que le NPF avait été lancé en 1976 et qu’il était compréhensible que les employés retraités du privé ne puissent jouir d’une grosse pension sous ce fonds vu qu’ils n’avaient pu y contribuer pendant longtemps. «On aurait dû attendre aujourd’hui pour voir les retraités du NPF obtenir des pensions complètes de plus de Rs 6 000 après 40 ans ou plus de contributions», disent-ils. La polémique enfle aujourd’hui sur les Rs 140 milliards du NPF au moment il a été remplacé.

Plans de pension

En attendant que la CSG soit officiellement payée à partir de 2024, même si le ministre des Finances a annoncé une liste des prestations sociales déjà financées à partir des cotisations engrangées par le gouvernement depuis septembre 2020 ( augmentation de toutes les pensions de base de Rs 1 000 à partir de juillet 2022 et une nouvelle hausse de Rs 1 000 à partir de juillet 2023 ; une CSG Child Allowance de Rs 2 000 ou encore l’Independence Scheme Grant de Rs 20 000, entre autres, une composante importante d’un retraité du privé comme du public relève de ses plans de pension, qu’ils soient financés entièrement par l’entreprise ou partiellement par l’employé et l’employeur.

D’une manière générale, les employés du privé à l’âge de la retraite auront droit à une pension équivalant à 15 jours de son dernier salaire calculé sur une période de 30 ans, dépendant de ses années de service. Ce sont des contributions à la fois de l’entreprise et dans certains cas de l’employé. Il faut comprendre qu’un fonds de pension est obligé de payer une pension mensuelle, avec l’option pour le retraité d’opter pour une lump sum jusqu’à 25 % du montant accumulé pour cette pension.

Par ailleurs, des plans de pension peuvent être gérés sous le régime de defined benefit, un régime à prestations déterminées garantissant un revenu précis à la retraite de l’employé par l’employeur. Ce qui était proposé par beaucoup d’entreprises dans le passé, selon l’économiste Azad Jeetun. Toutefois, aujourd’hui, la tendance, c’est le régime basé sur les defined contributions, où l’employeur ne prend pas la responsabilité d’un revenu fixe. Celui-ci dépendra de la performance des fonds de pension réinvestis dans d’autres fonds.

Dans le public, la même structure de pension avec le même régime est appliquée aux fonctionnaires, ces derniers cotisant 6 % de leur salaire au Consolidated Fund et le gouvernement 12 %, le tout géré par l’assureur Sicom. Selon le syndicaliste Narainduth Gopee, un fonctionnaire à l’âge de la retraite a deux choix : il peut opter pour une lump sum totalisant 25 mois de son dernier salaire et d’une pension mensuelle de 50 % de ce dernier ; ou il peut choisir pour une pension de deux tiers de ses émoluments.

Quoi qu’il en soit, les prestations sociales des retraités couplées à toute la problématique de la pension seront un des thèmes de campagne à l’approche des élections générales.