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Subventions artistiques

Ces sésames pour financer la créativité

12 octobre 2023, 13:00

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Ces sésames pour financer la créativité

Gaëtan Abel, président du National Arts Fund, indique que 110 projets ont été subvention- nés depuis 2017.

Le nerf de la guerre, c’est l’argent. Les projets artistiques n’y échappent pas. Annoncé dans le Budget en juin, l’appel à projets du National Arts Fund a été lancé cette semaine. De son côté, la Commission de l’océan Indien propose des enveloppes pour payer les déplacements artistiques inter-îles.

National arts fund. participation de l’état à hauteur de 75 % à 90 %

Quatre mois d’attente. Entre l’annonce du Budget 2023- 24 – le 2 juin – qui augmente les subventions accordées par le National Arts Fund (NAF) de 15 % et l’ouverture de l’appel à projets. Le huitième – depuis la création du NAF en 2017 – a été lancé lundi et il est ouvert jusqu’au 30 octobre. Avec les 15 % d’augmentation, ce n’est pas le plafond des subventions qui augmente, mais le taux de financement des projets par le NAF, précise Gaëtan Abel, président du managing committee du NAF. «Le production grant reste de loin la subvention la plus demandée» , note le responsable. Cet appel à projets couvre quelle période ? «Les bénéficiaires auront 12 mois pour concrétiser leur projet à partir de la signature du contrat.»

L’un des aspects ayant causé des grincements de dentsde plusieurs artistes: le temps indéfini que le NAF prend pour examiner les dossiers et donner sa réponse. Gaëtan Abel explique que le temps de réaction dépend notamment du nombre de dossiers reçus. «Nous en attendons beaucoup cette année.» Selon lui, le mécanisme d’évaluation prend «environ huit semaines, mais il y a toujours des contraintes qui sont hors de notre contrôle». Il prévoit que «d’ici décembre, les bénéficiaires seront connus».

À sa création, il était prévu que le NAF lance trois appels à projets par an. Mais la tendance est désormais à un unique appel à projets par an. Gaëtan Abel met cela sur le compte de «toutes les procédures administratives, notamment légales. C’est ce qui a retardé l’appel à projets cette année». Autre critique récurrente des artistes: la complexité du formulaire d’application. Le responsable affirme: «Le dossier de demande a été allégé. Il est passé de 22 à 11 pages.»

Jusqu’à présent, il souligne que le NAF a financé 110 projets. Au fil des appels à projets, une «amélioration» a été notée.«Les bénéficiaires cernent mieux le montage d’un dossier. Autrefois, les artistes ne faisaient que rêver à un projet.Li ti nek zis révé. Avec le NAF, des artistes peuvent concrétiser ce rêve.» Parmi les plus récents bénéficiaires: Leritaz maronaz de Raphaël Audibert. «Un jeune de 25 ans qui a fait un travail de recherche avant de le restituer sous une forme artistique et digitale. Comment ne pas être fier ?» Le NAF finance aussi des projets dans l’industrie émergente qu’est le cinéma. Parmi les bénéficiaires: Ravi Sembhoo et son film No trespassing gardien-pou enn ti zistwar poul.

Les subventions

Le NAF est financé par le Lotto Fund. L’item Contribution for National Arts Fund activities est doté de Rs 15 millions pour l’année financière 2023-24. L’an dernier, les Rs 15 millions prévues avaient été ajustées à Rs 12 millions.

Production grant : le plafond de la subvention est de Rs 800000. «Après le Covid-19, la contribution du NAF est passée de 50 % à 60 %. Cette fois, elle passe à 75 %», explique Gaëtan Abel. Le production grant est pour les artistes confirmés.Production grant : le plafond de la subvention est de Rs 800000. «Après le Covid-19, la contribution du NAF est passée de 50 % à 60 %. Cette fois, elle passe à 75 %» , explique Gaëtan Abel. Le production grant est pour les artistes confirmés.

Emerging talents grant : Après le Covid-19, la contribution du NAF était passée de 70 % à 75 %. «Maintenant elle est à 90 %. Un artiste qui débute n’aura qu’à trouver 10 % de son budget seulement», dit Gaëtan Abel. Le plafond de la subvention reste à Rs 300 000.»

Capacity building grant : Le taux de financement passe à 90 %. Le plafond est de Rs 300000. «Jusqu’à l’heure, les projets présentés n’étaient pas conformes aux critères. Il n’y a pas eu de financement accordé dans cette catégorie», précise Gaëtan Abel. Il ajoute que l’appel à projets pour le capacity building grant est ouvert tout le long de l’année, contrairement aux autres catégories.

esearch grant : Le taux de financement passe à 90 %. Le plafond est de Rs 500000.

Digital creative art grant : subvention créée après le Covid-19. Le taux de financement passe à 75 % et le plafond est de Rs 500 000.

COI: Alévini, nouveau fonds pour le déplacement des artistes

Payer les billets d’avion pour participer à un festival, un salon, un concert, une résidence ou une conférence. Voilà qui est souvent un casse-tête pour les artistes. Après un exercice de consultation où cette problématique a souvent été citée, la Commission de l’océan Indien (COI) propose un coup de pouce pour que la créativité circule dans l’espace océan Indien jusqu’au Mozambique.

Tel est l’objectif d’ AléVini , le nouveau fonds de mobilité culturelle récemment lancé par la COI. Pour ce premier cycle de projets, l’appel à candidatures prend fin le 15 novembre. AléVini finance quatre types de mobilité. La mobilité d’exploration, par exemple, pour mieux se renseigner sur les opportunités et les partenaires potentiels. Il y a la mobilité de mise en réseau, qui concerne les salons et festivals. Il y a la mobilité de création, par exemple, pour participer à une résidence artistique. Quatrième catégorie, la mobilité de montée en compétences qui couvre les déplacements pour participer à un atelier, une formation en dehors du domaine universitaire, etc.

L’appel à projets est ouvert à la fois aux individus et aux entités. La période de mobilité concernée est de janvier à juin 2024. Environ 25 bourses de mobilité seront financées par AléVini dans un an. L’argent vient de l’Agence française de développement, qui vise à faciliter l’accès aux marchés. Ce fonds de mobilité «permettra aux professionnels de la culture de se déplacer plus sereinement et cela est d’autant plus important que notre géographie insulaire rend de facto les déplacements plus coûteux» , a expliqué Vêlayoudom Marimoutou, secrétaire général de la COI.