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David Sauvage, Rezistans ek Alternativ
«Corrigeons une fois pour toutes le cadre de gestion des risques de catastrophe liés aux pluies pendant les alertes cycloniques»
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David Sauvage, Rezistans ek Alternativ
«Corrigeons une fois pour toutes le cadre de gestion des risques de catastrophe liés aux pluies pendant les alertes cycloniques»
Qu’est-ce qui a cloché selon vous, et où, dans la gestion du cyclone Belal ?
Les travailleurs sont protégés des vents cycloniques par l’article 32 (4) de la Workers’ Rights Act, ils n’ont pas à se rendre au travail à partir de l’alerte 3, tout en étant rémunérés. Il n’y a pas de mesure équivalente pour l’alerte de fortes pluies dans la loi.
Donc, pour vous, c’est la pluie que l’on a «oublié» de prendre en considération ?
L’approche de la National Disaster Risk Reduction and Management Act laisse le patronat (public et privé) décider si leurs employés doivent travailler ou pas en cas de fortes pluies. En alerte cyclonique, cela ne fonctionne pas. Nous l’avons constaté avec horreur et colère, il faut amender la loi !
Comment ?
Il faut que dès qu’une alerte de fortes pluies est émise en plus d’une alerte cyclonique 1 ou 2, les travailleurs n’aient pas à se rendre au travail tout en étant rémunérés. C’est pourquoi nous proposons que la Worker’s Right Act soit amendée d’urgence par une regulation, sans attendre la rentrée parlementaire, pour rajouter un article 32 (4A) calqué sur l’article 32 (4) existant : «Where any cyclone warning class is in force together with a heavy rain or torrential rain warning, a worker may absent himself from work and the employer shall pay remuneration to the worker at the normal rate in respect of the period of absence.»
Mais dans le cadre légal actuel, comment aurait-on pu faire pour que les travailleurs restent chez eux lundi matin?
Il aurait fallu une décision du National Crisis Committee (NCC) sous l’article 16 de la National Disaster Risk Reduction and Management Act, ou encore une décision du Premier ministre d’émettre un «state of disaster» sous l’article 37 de cette même loi.
Pourquoi aucune de ces décisions n’a été prise ? La menace de fortes pluies et d’inondations pesait déjà sur Maurice le dimanche 14 janvier dans le septième bulletin de la météo à 22 h 10, n’est-ce pas ?
Bonne question ! Le NCC et le Premier ministre pouvaient prendre ces décisions après le septième bulletin dimanche soir et encore plus après le huitième bulletin lundi matin dès 4 h 10, qui mettait encore plus l’accent sur les fortes pluies et les risques d’inondations. Il faut leur poser la question. Pour plus de transparence et d’indépendance, le National Disaster Risk Reduction and Management Council et le NCC devraient comprendre un représentant du ministère du Travail, un député nommé par le leader de l’opposition et des représentants des principales centrales syndicales.
La météo, de son côté, ne pouvait-elle pas déjà émettre l’alerte de fortes pluies ?
Tout à fait. Selon les Mauritius Meteorological Services (Warnings) Regulations 2023, les MMS sont tenus d’émettre selon la situation qui prévaut un «heavy rain watch», ou alors un «heavy rain warning, as far as practicable, not less than 30 minutes, nor more than 6 hours, before the occurrence of heavy rain» ou encore un «torrential rain warning, following observations indicating that accumulated rainfall has reached 100 millimetres in a given region or is likely to reach 100 millimetres in a given region in the ensuing hour, and the rain is expected to continue».
Pourquoi cela n’a pas été fait ?
Je ne sais pas. Le directeur des services météo avait expliqué dimanche 14 janvier au soir que leur choix ne serait pas d’émettre deux alertes en même temps, mais plutôt d’intégrer une alerte de fortes pluies dans l’alerte cyclonique. Il aurait peut-être été plus judicieux d’émettre deux alertes en parallèle, l’alerte 1 pour le cyclone, et une alerte de «heavy rain watch» dans le bulletin de 22 h 10 dimanche soir, puis une alerte de «heavy rain warning» dans le bulletin de 4 h 10 lundi matin.
Cela, alors que l’on pouvait voir les gros nuages…
Oui, de plus, à partir de 3 heures lundi matin, le côté gauche du cyclone Belal (lorsque vous regardez dans le sens où il se déplace) connaît une très forte activité de masses nuageuses avec un très fort potentiel de pluies. Bien que les deux précédents bulletins des MMS aient déjà rapporté des possibilités de fortes pluies, rien sur cette menace spécifique n’a été fait.
Rien n’a été fait par qui ?
Vu qu’une alerte de fortes pluies des MMS (qui, en passant, était intégrée au huitième bulletin, selon son directeur) n’aurait pas été suffisante pour que les travailleurs restent chez eux, il manquait la décision du NCC sous l’article 16 de la National Disaster Risk Reduction and Management Act ou encore la décision du Premier ministre d’émettre un «state of disaster» sous cette même loi. C’est pourquoi le nouvel article 32 (4A) est crucial pour éviter d’autres victimes à l’avenir.
À part les amendements que vous proposez pour protéger les travailleurs en cas d’alerte de fortes pluies en période cyclonique, que proposez-vous pour protéger les habitations des inondations ?
L’eau provenant des fortes pluies en amont des villes et villages pourrait être canalisée vers des wetlands par la restauration des cours d’eau naturels et l’aménagement de drains. La restauration des zones humides existantes et l’aménagement de wetlands supplémentaires assumeront le rôle de bassin de rétention pendant les périodes de fortes pluies et d’espaces naturels le reste du temps. Dans le contexte du dérèglement écologique, disposer de réseaux de captage de l’eau de pluie est essentiel à notre survie. Il n’est plus question de tout rejeter bêtement à la mer, pour se retrouver en sécheresse quelques mois plus tard… Enfin, il faut publier le High Resolution Digital Elevation Model (DEM) (NDU/Q/7/2018-2019/OIB) afin que l’ensemble de la nation puisse participer efficacement aux défis innombrables du dérèglement écologique, et planifier le relogement des habitations ne pouvant être protégées correctement.
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