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Protection des cachalots

De nouvelles réglementations en préparation face aux dangers du tourisme illégal

15 octobre 2024, 18:59

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De nouvelles réglementations en préparation face aux dangers du tourisme illégal

Capture d’écran d’une vidéo montrant des touristes nageant avec un cachalot à Rivière-Noire.

L’île Maurice, joyau de l’océan Indien, est non seulement réputée pour ses plages paradisiaques et ses paysages luxuriants, mais aussi pour abriter une population unique de cachalots. Ces géants des mers, présents tout au long de l’année dans les eaux mauriciennes, font partie d’un écosystème fragile que les autorités locales tentent de protéger. Pourtant, malgré l’interdiction stricte de nager avec ces mammifères marins, certaines pratiques illégales continuent à mettre en péril non seulement ces animaux, mais aussi la sécurité des touristes. Face à cette situation préoccupante, Lindsay Morvan, directeur de la Mauritius Tourism Authority (MTA), envisage des mesures plus sévères pour réglementer ces activités et renforcer la protection de la faune marine.

Un incident particulièrement alarmant a eu lieu récemment au large de la baie de Tamarin, où un touriste chinois a été attaqué par un requin longimanus. Contrairement aux premiers rapports qui suggéraient que l’attaque avait eu lieu dans le lagon, des informations fiables indiquent que l’incident s’est déroulé en haute mer, lors d’une excursion illégale de nage avec les cachalots. Selon l’association #Savetheblu, le requin a réagi de manière défensive après avoir été provoqué par un touriste qui avait tenté de l’attraper par la queue. Dans la panique, un autre touriste a été blessé par l’hélice d’un bateau.

En réponse à ces événements, Lindsay Morvan a réitéré l’interdiction formelle de la nage avec les cachalots et a souligné la nécessité de mettre à jour les réglementations existantes. «La nage avec les dauphins est autorisée à Maurice sous certaines conditions, mais celle avec les cachalots est strictement interdite. Cependant, il est difficile de surveiller en continu les opérateurs et de les prendre en flagrant délit.»

La loi actuelle impose une surveillance directe pour pouvoir sanctionner les contrevenants, une tâche quasi impossible à gérer au quotidien pour les autorités locales. Cette situation crée un vide juridique, permettant à certains opérateurs peu scrupuleux de continuer à proposer ces activités illégales. Conscient de cette faille, Lindsay Morvan a annoncé que de nouvelles réglementations étaient en préparation pour combler ces lacunes et renforcer la protection des cachalots.

Des réglementations plus strictes

La MTA travaille actuellement à l’élaboration d’un nouveau cadre réglementaire pour encadrer les activités maritimes liées à l’observation des cétacés. «Nous allons introduire des permis spécifiques pour les bateaux qui souhaitent organiser des excursions d’observation des baleines et des dauphins. Ces opérateurs devront respecter des normes strictes, notamment en matière de distance de sécurité, et les skippers devront suivre une formation spécialisée», a précisé Lindsay Morvan.Dans le cadre de ces réformes, seuls certains bateaux, dûment autorisés et formés, pourront proposer des activités d’observation de ces animaux marins. Les moteurs des bateaux devront être éteints à proximité des groupes de cétacés, et une distance minimale devra être respectée pour ne pas perturber les animaux. «Le nouveau règlement sera finalisé dans un avenir proche, et des sanctions sévères seront appliquées à ceux qui ne respectent pas ces normes», a insisté le directeur de la MTA.

Un effort de sensibilisation et de surveillance renforcé

En attendant la mise en place de ces nouvelles lois, la MTA a déjà entrepris plusieurs actions de sensibilisation. Une vidéo éducative sur les dangers de la nage avec les cachalots et les dauphins est diffusée à bord des avions d’Air Mauritius, afin d’informer les touristes dès leur arrivée sur l’île. De plus, un panneau d’information a été installé à l’aéroport pour rappeler que la nage avec les cachalots est formellement interdite et que des règles strictes entourent l’observation des dauphins.

Toutefois, malgré ces initiatives, la MTA déplore que certains opérateurs continuent à bafouer les réglementations. «Cela affecte directement l’image de Maurice en tant que destination touristique responsable et compromet nos efforts de conservation», a souligné Lindsay Morvan. La garde-côte a également intensifié ses patrouilles pour identifier les bateaux impliqués dans ces activités illégales. Un accord a été signé récemment avec la police nationale pour permettre l’utilisation d’hélicoptères dans les opérations de surveillance en mer.

La protection des cétacés : Une priorité pour l’île

L’association #Savetheblu a récemment organisé une rencontre à l’hôtel Véranda Tamarin, au cours de laquelle plusieurs résolutions ont été adoptées pour renforcer la conservation des cétacés. Parmi les propositions figurent l’utilisation de drones marins pour surveiller les zones protégées, ainsi que la création de zones marines sécurisées à l’aide de clôtures GPS pour protéger les habitats de reproduction des cachalots.

#Savetheblu milite également pour un renforcement des capacités de la garde-côte, avec une unité spéciale dédiée à la protection des mammifères marins, et appelle à une coopération régionale accrue, notamment avec les pays comme le Cambodge et la Thaïlande, qui ont mis en place des aires marines protégées efficaces. Ces propositions visent à établir une gestion durable des ressources marines et à préserver la biodiversité unique de l’île Maurice.