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Demain appartient à qui ?
Tout ce que nous faisons est centré autour de l’humain et c’est notre relativement forte croissance économique, saluée par le FMI, qui nous permet de promouvoir ainsi L’économie du bien commun, qui a été au coeur des cinq derniers Budgets, se sont félicités Renganaden Padayachy et Pravind Jugnauth, hier, à l’issue de la présentation du Budget 2024-2025. Ils avaient l’air satisfaits d’avoir pu proposer une série de mesures aux différents acteurs et segments de la société, tout en nous assurant avoir à coeur les fondamentaux de l’économie (comme l’inflation, le chômage, l’endettement public qui sont en tendance baissière). Pour la première fois, le gouvernement, qui se défend de «fer labous dou», va toucher 50 000 ménages avec la nouvelle allocation «égalité des chances» et pas moins de 110 000 personnes avec le revenu minimum garanti.
«Si ce Budget est électoraliste, tous nos cinq Budgets sont alors électoralistes», a anticipé Pravind Jugnauth, avant d’écouter les critiques de l’opposition (voir page 5).
Outre l’économie et l’humain, le changement climatique, à travers la Corporate Climate Responsibility, a eu droit, comme annoncé, à une attention particulière. Ce qui est nettement plus valorisant que d’accorder des voitures duty-free à tous les prêtres de toutes les religions ou des prébendes aux socioculturels qui divisent au lieu de rassembler. Alors que le cyclone est un phénomène naturel, et que l’on sait comment il se forme au sein des océans, en revanche, la main de l’Homme y est pour quelque chose. Outre les émissions de CO2, contribuant à l’augmentation de la température des océans, nous avons tendance à développer des structures d’urbanisation et des bâtiments très vulnérables ou à faciliter l’installation de peuplements dans des zones reconnues à risque. L’Homme a de surcroît le pouvoir non pas d’arrêter un phénomène naturel, mais d’agir pour réduire le risque de dégâts importants que celui-ci pourrait causer.
L’économie, selon Jean Tirole, auteur de L’économie du bien commun, doit précisément définir les incitations qui vont pousser les individus, comme vous et moi, à opter pour le bien commun. Pour atteindre ce but, il faut en parallèle décrypter, outre les enjeux climatiques, ces grandes questions de l’économie contemporaine : comme les limites du marché mondial, les pistes pour vaincre le chômage de manière durable, l’irruption du numérique et de l’intelligence artificielle. Ce qui est bon pour un acteur économique ou politique n’est pas forcément bon pour l’ensemble de la société. Par exemple, sans un système de ciblage pour la pension universelle, on se prive de moyens d’aider les plus nécessiteux.
Sur le plan du combat contre la drogue, quelques efforts ont été faits, mais il reste encore à faire pour démanteler l’économie parallèle financée par le trafic de drogue, qui serait d’une taille presque similaire au PIB. C’est vrai que l’on parle des saisies record de plusieurs milliards. Malgré ces saisies dites «record», dans nos quartiers populaires, beaucoup sont devenus blasés face à l’impuissance de nos policiers d’éradiquer le fléau qui a pris, au fil des décennies, des proportions alarmantes. En juillet 2019, quatre mois avant les dernières législatives, Pravind Jugnauth avait présenté, en première lecture uniquement, le Political Financing Bill. Mais la dissolution du Parlement, trois mois plus tard, avait rangé le projet aux oubliettes. Avec les législatives de 2024 qui se profilent, aura-t-on le temps de prendre le taureau par les cornes ?
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