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Bloqués à Maurice

Des Agaléens rentrent enfin chez eux

29 septembre 2023, 18:00

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Des Agaléens rentrent enfin chez eux

Le mardi 26 septembre a été un grand jour pour des Agaléens qui étaient bloqués à Maurice car ils ont pu prendre le bateau pour retourner chez eux. Mais pourquoi n’arrivaient-ils pas à partir ? Qu’est-ce qui les retenait ? Que représente ce départ ? Suis-nous dans cette aventure.

Bloqués à Maurice

Agaléga est un archipel qui fait partie de la République de Maurice, mais il se situe à des centaines de kilomètres de notre île. C’est un petit archipel qui ne compte qu’environ 250 habitants, et ces derniers n’ont pas accès aux soins comme à Maurice. Pour se faire soigner, ils doivent donc se déplacer jusqu’à Maurice. Ainsi, plusieurs Agaléens étaient bloqués depuis des mois ici. Certains étaient à Maurice depuis le début de l’année. La plupart de ces personnes étaient venues chez nous pour des raisons médicales. Or, quand est venu le temps pour eux de retourner dans leur pays, ils ne pouvaient pas le faire, car le «Mauritius Trochetia», soit le bateau qui assure la liaison entre Maurice, Rodrigues et Agaléga, était indisponible. Cette situation avait tellement perduré que le 2 août, certains des Agaléens ont manifesté leur mécontentement devant l’Hôtel du gouvernement. Une date de départ avait finalement été fixée pour le 9 septembre, mais encore une fois plusieurs complications avaient été mises en avant, et les Agaléens ont dû prendre leur mal en patience. Enfin, c’est avec beaucoup d’émotions que le mardi 26 septembre, ils ont pu embarquer sur le «Mauritius Trochetia».

Ils ont vécu des situations difficiles

À Maurice depuis plusieurs mois, ces personnes y ont vécu des situations difficiles. Certaines ont pu être logées chez des proches, mais la plupart avaient du mal à joindre les deux bouts, vivant parfois à sept dans une chambre. Sans compter qu’elles se retrouvaient sans emploi, donc sans argent. Elles ont reçu le soutien de l’Association des amis d’Agaléga, mais malgré tout, certaines ont dû chercher du travail pour pouvoir subvenir à leurs besoins.

Pas de bateau pour la traversée

Depuis quelque temps, le «Mauritius Trochetia» a connu des problèmes d’indisponibilité. Durant la pandémie, il avait été mis en cale sèche au Sri Lanka pour des réparations, et ce, pendant quatre mois. Cela a eu un grand impact sur l’approvisionnement en produits essentiels, de même qu’en termes de mobilité des habitants d’Agaléga. Le bateau cargo/passager avait toutefois repris du service en juillet pour la traversée Maurice/Rodrigues, mais il a fallu attendre jusque début septembre pour la programmation d’un voyage vers Agaléga. Mais une dizaine d’Agaléens n’ont pas pu trouver de places à bord du «Trochetia» lors de cette traversée à cause de la présence de produits inflammables. Puis, il y a eu l’annonce que le bateau ferait une nouvelle traversée fin septembre pour le compte de la firme indienne Afcons Infrastructure, qui fait des travaux d’ampleur sur l’île, et cela a été une lueur d’espoir pour la dizaine d’Agaléens bloqués à Maurice.

La peur des Agaléens

Est-il normal d’habiter un pays et de ne pas pouvoir y retourner ? Les Agaléens ont ainsi revendiqué leur droit, tout à fait légitime, de pouvoir retourner dans leur pays. Ces derniers avaient l’impression qu’on les empêchait délibérément de rentrer dans leur île natale, et ce sentiment était exacerbé par la construction d’une base militaire indienne sur l’archipel. Les Agaléens ont peur de vivre la même tragédie qu’ont vécue les Chagossiens, qui ont été déplacés de force par les autorités britanniques quand leur archipel a été loué aux Américains pour en faire une base militaire. Comment te sentirais-tu si on t’obligeait à quitter Maurice ?

Un retour dans leur île, signe d’espoir

C’est avec un grand soulagement que mardi, les Agaléens ont finalement pu embarquer sur le «Mauritius Trochetia». Ce retour est un signe d’espoir pour eux. Ils peuvent toujours habiter leur île. Ils n’ont pas été déplacés comme les Chagossiens.