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Indice africain Mo Ibrahim 2024
Détérioration inquiétante de la gouvernance à Maurice
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Indice africain Mo Ibrahim 2024
Détérioration inquiétante de la gouvernance à Maurice
Le dernier rapport de l’Indice Ibrahim de la gouvernance africaine (IIAG) de la Fondation Mo Ibrahim, rendu public hier, met en lumière une tendance alarmante pour Maurice. Historiquement un leader dans les classements de gouvernance, le pays a perdu sa première place au profit des Seychelles, marquant une détérioration significative de sa performance globale au cours de la décennie 2014-2023.
Perte de la place de leader
Selon le rapport, Maurice a enregistré une baisse de 4 points dans son score de gouvernance globale, ce qui en fait l’un des pays les plus dégradés du continent africain au cours de cette période. Autrefois un exemple de gouvernance en Afrique, nous avons connu un recul marqué dans plusieurs dimensions essentielles. Parmi les indicateurs les plus touchés, on note une baisse drastique dans les domaines de la sécurité et de la sûreté, ainsi que dans le respect des droits, de la participation, et de l’État de droit.
Le changement le plus notable pour Maurice est la perte de sa place de leader au niveau continental. Les Seychelles, grâce à une progression impressionnante de 10 points, ont désormais pris la première place. Ce revirement met en évidence le contraste entre la détérioration de la situation mauricienne et l’amélioration continue observée chez notre voisin de l’océan Indien.
Recul des libertés
Plusieurs indicateurs spécifiques révèlent les défis actuels auxquels fait face Maurice. Les libertés personnelles, autrefois un point fort, ont fortement diminué, de même que la perception publique de la liberté d’expression et l’accès aux services publics. La protection contre la discrimination, bien que toujours présente, a également souffert d’un recul.
Parallèlement, certains progrès subsistent, notamment dans l’accès à Internet et aux infrastructures technologiques, où Maurice continue de montrer des signes positifs. Cependant, ces avancées ne suffisent pas à compenser les détériorations observées dans les secteurs critiques de la sécurité et des droits humains.
Les experts mettent en garde contre cette trajectoire inquiétante. La Dr Adeelah Kodabux, membre du panel d’experts IIAG et directrice de la recherche à Maurice, avertit que ce déclin continu pourrait avoir des conséquences à long terme, notamment en matière de participation démocratique et de protection des droits des citoyens. Elle appelle à des actions urgentes pour redresser cette situation, en soulignant que les progrès dans les domaines économiques et sociaux ne peuvent compenser les faiblesses dans la gouvernance politique et les droits de l’homme.
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