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Cours en ligne
Dilemme pour parents, élèves et enseignants
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Dilemme pour parents, élèves et enseignants
La pluie et les cyclones jouant les trouble-fête, comme chaque année, la rentrée scolaire a été perturbée et jusqu’à présent, les élèves ont eu seulement six jours de classe en présentiel sur 12 prévus. Face à une nouvelle journée de congé forcé, le ministère de l’Éducation a demandé que les collégiens des Grades 10 à 13 puissent suivre des cours en ligne. Cependant, compte tenu de cette annonce inattendue, de nombreux enseignants n’ont pas pu organiser ces cours virtuels, d’autant plus que tous les élèves ne disposent pas de la technologie appropriée pour les suivre. Bien que le ministère indique qu’il travaille à perfectionner un modèle pour standardiser cette méthode d’apprentissage, toutes les parties n’y sont pas favorables. De plus, elle comporte son lot de défis et d’inefficacités. Entre aisance pour certains, adaptation et défis pour d’autres, parents, enseignants et élèves nous partagent leur dilemme..
Jason (nom fictif), élève de grade 11 d’un collège du centre du pays qui se prépare pour les examens du School Certificate, confie qu’en raison des fortes pluies et alertes cycloniques, il s’est assuré de passer du temps seul pour réviser afin de se sentir mieux préparé et confiant. «Notre professeur de français à l’école a dispensé une leçon sur Google Classroom et y a annexé un fichier de devoirs que nous devions compléter. Mais pour les autres matières, aucun enseignement n’a été assuré. Nos professeurs nous ont envoyé des fichiers de devoirs par Whatsapp et nous ont dit qu’ils seraient discutés et corrigés lorsque nous nous retrouverons en face à face à l’école. Idem pour les leçons, qui n’étaient pas vraiment intéressantes en ligne. Je trouve qu’il est préférable d’apprendre à l’école, car en ligne, il est difficile d’obtenir des réponses à mes questions et à mes doutes sans que mon professeur ne vérifie si je comprends vraiment et parce que nous sommes nombreux en classe. J’ai donc pris la responsabilité de faire mes devoirs et de réviser mes notes pour ne pas me sentir désœuvré ou non préparé.»
Abdiah, élève de grade 10 dans un collège privé, a un récit similaire. «Malgré le fait que l’apprentissage en ligne soit plus simple et que je puisse suivre les cours en pyjama et prendre mes notes, le déroulement est très robotisé, sans la moindre touche humaine. Parfois, le chaos régnait en ligne lorsque nous ne comprenions pas une question et que tout le monde parlait, et l’enseignant n’avait qu’un contrôle réduit sur le comportement (virtuel) de la classe. J’ai perdu beaucoup de temps à me connecter à la séance car, chez moi, il y avait des coupures d’électricité et des problèmes de connectivité. Comme ma mère est une professionnelle de santé, elle devait travailler et ma grand-mère s’occupait de moi. Entre les pauses thé ou repas et les autres distractions à la maison, il était difficile de se concentrer et de rester disciplinée. Étudier me semblait être un casse-tête plutôt qu’une occasion d’apprendre librement avec des amis, comme c’est généralement le cas à l’école.»
Cependant, pour d’autres qui ont réussi à s’adapter aux cours en ligne et à trouver leur rythme, la facilité et la flexibilité de l’apprentissage à domicile sont très bien accueillies. «Dans notre école, qui est privée, le programme est très différent et axé sur la réflexion et la créativité plutôt que sur les notes et la théorie. Pendant nos cours en ligne, alors qu’une alerte 2 ou un avertissement de fortes pluies a été émis, nous avons abordé des sujets comme le changement climatique, l’environnement et la sensibilisation à travers des œuvres d’art que nous avons réalisées à la maison et des sessions interactives en ligne qui nous ont permis d’en savoir plus sur ce qui se passait autour de nous. C’était intéressant et nous n’avons pas abandonné l’apprentissage», confie R.M., 14 ans.
Casse-tête et responsabilité des parents
Si pour les collégiens, il s’agissait d’adaptation et de savoir-faire, pour les plus petits, comme Alia, 8 ans, et sa petite sœur, 6 ans, le moment était davantage consacré au jeu et à la détente, loin de l’enseignement académique. Il revenait donc aux parents de veiller à ce que, le soir, les enfants s’adonnent à des activités éducatives. «À cet âge, les enfants s’intéressent moins aux activités d’apprentissage et davantage aux loisirs, à moins qu’ils ne soient intéressants. À l’école, il y a un suivi approprié de leur développement holistique et du contact humain, ainsi qu’un équilibre entre les jeux, la socialisation et l’apprentissage théorique. Alors qu’ils n’ont aucun problème à regarder des films ou des chansons enfantines sur YouTube toute la journée à la maison, nous constatons que les enfants sont moins susceptibles de s’asseoir, ne serait-ce que 15 minutes, par exemple, pour suivre une leçon diffusée sur la chaîne MBC, parce que toute communication est à sens unique. Même si nous parvenons à les faire s’asseoir et suivre, ils n’assimilent pas et ne comprennent pas bien l’information. En l’absence d’enseignants, en tant que parents, nous nous sommes assurés qu’après le travail, nous nous asseyions avec eux et leur faisions apprendre les bases académiques ainsi que leurs leçons islamiques afin qu’il n’y ait pas de décalage», expliquent leurs parents.
Par ailleurs, plusieurs parents sont d’avis que le calendrier scolaire doit être revu en fonction du changement climatique et que la rentrée scolaire doit se faire en février ou mars plutôt qu’en janvier afin d’éviter les perturbations car les cours en ligne, bien qu’étant un outil pratique, ne peuvent pas garantir l’efficacité de l’apprentissage comme l’enseignement traditionnel dans une salle de classe. D’autres évoquent cependant la complexité de cette proposition. Bien que cela soit faisable pour les élèves du primaire, cela implique que leurs trimestres seront prolongés en juillet-août et peut-être jusqu’en novembre-mi-décembre. Il pourrait être difficile pour eux d’apprendre sous la chaleur et l’humidité. «Il faut également tenir compte du fait que de nombreux parents travaillent toute l’année pour pouvoir partir en vacances vers la fin de l’année et se détendre avec leurs enfants. Les parents qui travaillent auront du mal à prendre des congés en début d’année alors que nous ne savons pas comment se dérouleront les mois suivants», explique Z. J., mère de jumeaux âgés de 4 ans.
Situation tout aussi complexe pour les enseignants
Kristen Nallan, enseignant dans une institution privée, partage que les classes en ligne sont devenues monnaie courante depuis la pandémie de Covid-19. «Le management nous a également informés que dans des situations de force majeure, comme les alertes de fortes pluies, nous pouvions continuer les cours en ligne.» Au fil des dernières années, l’établissement et les enseignants ont amélioré les méthodes de travail en ligne. «Les élèves parviennent à suivre les cours sur la plateforme désignée et nous pouvons également échanger des devoirs et des notes de cette manière. Il y a également des interactions entre les élèves et les enseignants.» Il ajoute que pendant les périodes cycloniques les cours ne sont pas dispensés, mais les échanges de notes peuvent se poursuivre. «Nous évaluons si les élèves peuvent suivre les cours ou non.»
Comment s’assurer que tous portent attention ? Kristen Nallan explique que tous les enfants doivent activer leur caméra. «Si ce n’est pas le cas, nous informons les parents que l’enfant ne l’a pas fait.» Cependant, cette méthode d’enseignement est réalisable seulement lorsque chaque enfant a accès à la technologie, ce qui n’est malheureusement pas le cas pour tous. Dans certains collèges, on a appris que mardi, la connexion entre les enseignants et les collégiens n’a pas pu être établie. D’une part, il n’existe aucune plateforme permettant l’interaction entre les différentes parties ; et d’autre part, dans certains cas, ce sont les numéros des parents que la direction du collège possède, et non ceux des élèves. Cependant, il y a quelques exceptions. «Une enseignante d’un autre collège privé a les coordonnées d’une de ses élèves. C’est l’élève qui a créé un groupe WhatsApp avec ses copines et le professeur a ainsi pu envoyer des notes sur le sujet enseigné», raconte Kristen Nallan.
Mais tous les enseignants ne partagent pas le même avis. D’ailleurs, pour N. E., enseignante de mathématiques et responsable de deux classes de 25 élèves de grade 10, «les difficultés sont multiples. Tout d’abord, en tant qu’enseignante, j’ai du mal à faire apprendre les mathématiques en ligne, une matière pratique qui demande beaucoup d’attention des élèves pour résoudre des équations complexes et pour faire leurs devoirs. La question de l’adaptation concerne également les enseignants, et il m’est extrêmement difficile de savoir si les 25 élèves assis derrière leur écran comprennent toutes les étapes de la réponse à une question. Quelles que soient les avancées technologiques, certaines matières nécessiteront toujours, à mon avis, une approche chalk-and-duster, l’enseignant vérifiant la copie de chaque élève pour s’assurer qu’il comprend ce qui lui est enseigné. Alors qu’à l’école, je suivais instantanément leurs progrès individuellement, en ligne, ce n’est pas le cas».
Idem pour Z. H, qui enseigne la matière Fashion and Textiles dans un collège privé. «Comme le curriculum est largement basé sur des projets, il est pratiquement impossible de savoir si, à la maison, mes élèves sont capables de conceptualiser leurs créations et de les réaliser sans supervision. Nous nous concentrons donc sur les révisions théoriques et ajustons ensuite le planning pour rattraper les activités pratiques à l’école. De plus, je suis aussi une mère de famille. Il m’est difficile d’essayer d’aider mes élèves en ligne en tant qu’enseignante lorsque mon enfant me distrait ou pleure.»
Les enseignantes soulignent que le comportement des élèves est l’un des principaux facteurs qui rend l’enseignement en ligne peu efficace. «Il y a ceux qui ont la discipline personnelle de suivre la classe en ligne. Leurs parents vont surveiller leurs actes et nous parler pour savoir comment se comporte leur enfant. D’autre part, il y a ceux qui ne se connectent pas ou qui se connectent, mais éteignent la caméra, désactivent la fonction audio et abandonnent la classe. Ceux à qui nous enseignons sont à l’âge de la puberté et de l’adolescence et par conséquent, nombre d’entre eux adoptent un comportement rebelle, sachant que l’enseignant n’a absolument aucun contrôle en ligne, contrairement à ce qui se passe en classe où ils peuvent être réprimandés. Nous avons eu des cas où, lorsqu’on leur demandait de brancher leur caméra vidéo, des étudiantes s’habillaient de manière inappropriée ; où des élèves ont même demandé à une enseignante si elle était enceinte (...) Mais il y a des parents qui nous rejettent la faute, alors qu’il est de leur responsabilité de s’assurer que leurs enfants se comportent correctement. Nous faisons de notre mieux pour nous adapter aux décisions prises par le ministère. Si les classes n’ont pas lieu, c’est un problème car l’apprentissage est perturbé. Si l’école est ouverte en cas de fortes pluies, la sécurité des élèves est menacée. Entre les deux, nous sommes confrontés à des difficultés pour enseigner...»
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