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Extended Programme
Échec et matière à réflexion
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Extended Programme
Échec et matière à réflexion
Il est important que les élèves renforcent leur confiance en eux.
Les résultats du National Certificate of Education (NCE) ont été dévoilés cette semaine. Ce qui retient une fois de plus l’attention, c’est le sort des élèves de l’Extended Programme (EP). Selon les chiffres officiels du ministère de l’Éducation, ces enfants peinent toujours à sortir la tête hors de l’eau en ce qui concerne des matières comme l’anglais, le français ou encore les mathématiques. En revanche, ils excellent en Art & Design, en Social and Modern Studies ou encore en kréol. Décortiquons.
Les performances sont certes en hausse dans la plupart des matières par rapport à 2022 – mais cela est dû au niveau des papiers qui a chuté, affirment certains éducateurs. Toujours est-il que pour ce qui est de l’anglais, le taux de réussite est passé de 13,5 % à 25 %, et pour les mathématiques, le taux est passé de 9,8 % à 20 %. Toutefois, pour le français, le taux de réussite a baissé pour cette année 2023, passant de 40,1 % à 37,1 %. Cela démontre, explique Munsoo Kurrimbaccus, secrétaire de l’Union of Private Secondary Education (UPSEE), que les élèves de l’EP peinent toujours à exceller dans les matières ‘conventionnelles’. «Le niveau des épreuves a été drastiquement abaissé, mais le taux de réussite n’a même pas pu atteindre les 50 %. Cela indique aussi que l’enfant a besoin de plus de soutien en termes de ‘numeracy and literacy’.»
Ensuite, il y a les matières où le taux de réussite est en nette hausse. Par exemple, l’ICT, de 35 % à 66,8 %, la Technologie (46,9 % en 2023 contre 16 % en 2022), l’Éducation à l’entrepreneuriat (45,8 % en 2023 contre 19 % en 2022) et les Social and Modern Studies (75 % en 2023 contre 37 % en 2022). En ce qui concerne l’Art & Design, le taux de réussite a légèrement baissé mais demeure «satisfaisant» avec 75 % de réussite pour 2023 et 77 % en 2022.
Programme plus pratique
Cela montre que ces enfants de l’EP ont besoin d’un programme plus pratique. «Ils excellent dans ces matières et ne pourront pas le faire dans une filière purement académique. Il faut revoir le programme et s’assurer que ces élèves aient une base dès le primaire», explique Soondress Sawmynaden, ancien recteur et syndicaliste. Il ajoute que la mise en place du programme Bright Up est une bonne idée, bien qu’elle intervienne à la veille des résultats sans aucune consultation. «Il aurait fallu que le programme Bright Up soit accessible à ces élèves une fois le PSAC terminé, au lieu de leur faire perdre du temps pour le NCE. Cela aurait permis de renforcer leur confiance en eux lorsqu’ils auraient pris conscience de leur potentiel.»
Pour Munsoo Kurrimbaccus, il a définitivement été noté que les enfants de l’EP excellent dans l’Art & Design car cela dépend aussi largement de «l’appréciation des examinateurs et ces enfants sont, pour la plupart, très créatifs». Selon lui, ceux qui échouent dans ce sujet sont des élèves qui, à la base, ne sont nullement intéressés par les études, les classes, l’école en général. «Il y a de vrais talents chez ces enfants...» De même pour l’ICT, avec l’avènement de la technologie, soutient le membre de l’UPSEE, même un enfant de trois ans sait manipuler un téléphone portable, et les élèves de l’EP s’y intéressent aussi grandement. «Puis, cette année, le questionnaire de l’ICT était plus qu’abordable avec beaucoup de correspondances et d’exercices ‘true/false’. Tout le monde peut le vérifier…»
Soondress Sawmynaden est du même avis. «Il est à noter que le marking scheme n’est à ce jour toujours pas clair et transparent.» Mais ce qui l’est en revanche, c’est la baisse de niveau dans les épreuves du NCE qui «ne reflète pas la réalité. Désormais, ce qu’il faut faire, c’est étudier la qualité des résultats de ces 192 élèves de l’EP – sur 2149 – qui ont réussi aux examens. Moi, je pense que pour la plupart, c’est le borderline et que les autorités essaient de tromper la population, les parents et les élèves...»
Munsoo Kurrimbaccus attire également l’attention sur la bonne performance au niveau du kréol avec 66,7 % de réussite cette année, contre 61,3 % l’année dernière. «Il faut exploiter davantage notre langue maternelle et l’intégrer, l’adapter notamment dans les livres dans d’autres autres matières. Cela aiderait grandement les enfants...»
Soondress Sawmynaden est d’avis que le plus important aujourd’hui est d’effectuer une détection précoce d’un problème quelconque chez chaque enfant et de revoir le système de fond en comble pour lui fournir un soutien adéquat. «Et non pas lui permettre de progresser jusqu’au NCE et puis le laisser à son sort...»
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